Premier jour de l'automne au ciel bleu laiteux,
Les caresses du soleil filtrant entre les feuilles point
encore mordorées.
Une douceur langoureuse anime la journée,
Air mélancolique des pas sur le lé du canal,
Le Dieu solaire n'assomme plus la
ville,
Ou la plaine fraîchement déchaumée,
Le regain de trèfle, complément de
fourrage pour le grenier,
Automne en sous-bois se ramasse les châtaignes sauvages,
Dans les prés, fleurissent les colchiques,
En attendant que le cerf brame en ta
voilure,
Rabattent les plantes, la nature entre en
sommeil.
Dans la brume du soir dansent les feux follets des étangs,
En celle du matin, que salut le soleil levant,
Les elfes font la ronde autour des chênes,
Le vent se lève, léger ou brutal,
Dans les branches pour secouer d'une main
infernale,
S'envolent les feuilles,
Formant un tapis protecteur,
À l’hiver en ses rigueurs,
Sur les flancs de la montagne aux dernières heures de l'été,
Se prépare la faune à vivre,
Une longue période au manteau qui dépose son esquisse.
En attendant, sur les sentiers,
Déposer nos pas et t'admirer,
Dans tes couleurs chamoirées,
Au cœur des fils dorés.
Tissés par la brume et les aiguilles ensoleillées,
Automne, austère ou enchanteur,
Tu n'as pas fini de nous émerveiller.
Avec ton pendant printanier,
Au crépuscule danse dame nature,
En ton cœur viendra sommeiller,
Repos de rigueur à la morne saison,
Avant qu'un jour, elle ne vienne à se réveiller,
Automne, pour tes bienfaits, soit loué,
Et de tes coups roués,
Ne soit blâmé.
B.Cauvin©22/09/2016