mardi 26 février 2013

Benoît et le grand tour (20)



 

   Joséphine souleva son masque, saluant le maître et se retira sur un banc pour regarder son protéger évoluer. le maître fit quelques assouplissement pour garder le corps chaud, Benoît et lui échangèrent le rituel des salutations, se positionnèrent, effleurement des pointes et déjà le crissement , le choc du métal, la pièce résonnait de ce chant guerrier. Benoît évita, bloqua l'attaque du maître, puis il tenta la sienne, pas très académique, elle faillit réussir, le maître surpris par cet assaut peu orthodoxe, il le contra et reparti à l'assaut, il ne fit pas mouche là aussi, Benoît avait un certain don à prévoir il pouvait contrer ainsi les attaques. Quelques échangent, puis le jeune homme lança son assaut, croisant, enroulant les lames d'un geste souple, la pointe du fleuret s'incrusta dans la gare de la poignée, l'arme s'envola, le maître était désarmé et sur sa poitrine pointait le fleuret de Benoît, Joséphine applaudi cette réussite, il se leva, ramassa le fleuret et le tendit au maître, Lui et son élève se saluèrent, ainsi prit fin la deuxième leçon sous les félicitations du maître et de Joséphine qui lui tendit une serviette pour éponger son visage en sueur. Une longue pause ou l'on devisa sur les exercices, Benoît ce changea de nouveau sous le regard admiratif du jeune marquis. le maître d'armes prit congé, Benoît allait en faire autant quand Joséphine le saisit par le bras pour lui faire visiter les lieux, cela bousculait ses plans, mais il se laissa porté par le cheminement, la galerie des portraits d'ancêtre du marquis, on pouvait retrouver dans certains les traits de Joséphine, il eu droit à un cours d'histoire, Joséphine était un véritable moulin à parole. Au détours de la visite, Benoît croisa sa tante et ils échangèrent un signe de tête accompagné d'un sourire.
- Vous connaissez cette personne? demanda Joséphine
- Je ne le nierai pas, c'est la soeur de ma mère, autrement dit ma tante.
- Comme quoi le destin, le hasard qui l'accompagne nous réserve parfois de belles surprises.
- Oui, et je ne sais quel signe y voir, mais je suis ici près de vous, à découvrir votre famille et bientôt faire la route à vos coté.

   Pour finir la visite, avant que ne sonne la mi-journée, ils sont dans la bibliothèque, Joséphine lit quelques vers de Ronsard ou du Duc Charles d'Orléans (dont l'oeuvre fut écrite lors de sa captivité durant vingt cinq années en Angleterre après le désastre d'Azincourt), Ils montèrent dans la chambre de Joséphine qui changea de tenue, retour des choses, c'est lui qui est en caleçon et Benoît peu admirer sa musculature et ce torse dont la toison formait une sorte de croix, sa pilosité était aussi brune que ses cheveux. Benoît n'eut aucune tentation de le toucher, combien même l'idée lui en serait venue, qu'il ne l'aurai pas faite. Une fois le jeune marquis paré, ils descendirent à la salle à manger où arrivait tout ce qui devait compter comme couvert. Le majordome plaçait les convives selon le bon vouloir de l'hôte de ces lieux, à sa droite son fils aîné et sa femme, à sa gauche Joséphine, Benoît et le maître d'armes, face au marquis son épouse dans les autres emplacement le reste de la famille.

Après avoir remercié le seigneur pour ce repas, le marquis toujours debout leva son verre de porto, il prit la parole.

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lundi 25 février 2013

Benoît et le grand tour (19)



 
   Tenant le creuset au bout d'une longue pince, le garçon versait le métal dans le moule qui allait lui donner la forme désiré, espérant en tirer quelque chose de beau.
De la matière encore chaude avec un autre outil il étira des fils qui serviraient à sertirent les pierres pour en faire l'ornement de ce bijou. Dans un autre moule de sa confection il fit couler un deuxième creuset, le moule était plutôt en longueur, quatre à six pouces de haut, plus ovale que rond, mais pas trop, une cavité intérieur et en ses travers des excroissances qui transperçaient la pièce, maintenant il fallait laisser faire son travail au temps; demain après la première séance il pourra démouler ces deux pièces.

   Benoît termine ses ablutions, c'était vêtu et prit un quignon de pain qu'il beurra. La servante avait fait revenir des oeufs dans une poêle et grillée des tranches de jambon, dans une chaussette elle avait mit de la chicoré et passait l'eau chaude dessus pour en tirer une boisson qui accompagnera ce petit déjeuner. Repas que le jeune homme ingurgita avec une certaine excitation. Il quitta la maison pour se rendre à celle des Pompiac. En route il semblait heureux, sifflotait, tout lui paraissait dans le même état d'esprit, chaque maison qui ouvrait ses volets était comme un sourire radieux sur son visage, c'est ce qu'il imaginait. Le maçon tout en talochant s'encourageait avec un chant dont on ne sait l'origine, venu d'une région ou d'un pays lointain. Il toqua avec le heurtoir à la porte de l'hôtel particulier des Pompiac, Gaudelin l'ouvrit et le conduisit dans la salle d'armes, Benoît en profita pour observer les différentes armes blanches accrochées au mur entre-croisée derrières des écus ou bien déposées dans un râtelier qui les accueillait quand elles ne servaient pas, il avait un peu de temps devant lui, il était en avance sur l'horaire prévu. je jeune marquis entra dans la pièce portant à bout de bras un paquet, il s'approche de son nouvel ami.
- Tenez Benoît, vous êtes de la même corpulence que moi, aussi cette tenue vous ira bien je pense...ah! oui, j'oubliais... il déposa le paquet sur un banc, serra la main chaleureusement ed Benoît... pardonnez moi de ne pas vous avoir saluer avant de vous présenter cette tenue.
- Vous l'êtes, Joséphine, vous étiez chargé et il n'y a pas malice à cela.
Le jeune homme retira ses chausses, pantalon et chemise, sous le regard attentif du marquis, il restait en caleçon long, enfila le pantalon cintré qui le moulait comme un collant, remis ses chausses, le fils du marquis s'approcha de lui esquissant une caresse du bout des doigts sur la poitrine imberbe de Benoît, ce qui lui fit donner un mouvement brusque en arrière, montrant ainsi une certaine hostilité à la démarche un peu trop amicale à son goût. Joséphine n'en prit pas ombrage, il n'avait pas d'arrière pensée dans ce geste, juste la découverte d'un torse non pourvu de poils et musclé, c'est ce qu'il dit à son jeune ami. Benoît enfila le haut de corps renforcé, cela le protégera de dérapages éventuels de la lame adverse... ou de la touche mettant fin à un échange, dans la réalité sans cette cuirasse, sa vie serait en danger. Le maître d'armes les rejoignit saluant ses deux élèves, quelques mots échangés et Joséphine ouvrit les hostilités. Benoît les regardait, analysait chaque mouvement, coups portés, les attaques, les esquives, la manière aussi de tenir ses appuis, le jeu de bras s'élançant ou au contraire ce rétractant suivant l'assaut ou la défense, chacun d'eux fit jeu égal.

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dimanche 24 février 2013

Benoît et le grand tour (18)



 



Le repas terminé, sieur Chaudeur croisa ses bras sur la table et y déposa sa tête pour un léger assoupissement. Benoît se leva, monta à son abri, se saisi d'une cassette encore vide, il déposa la bourse (que le marquis lui avait remis) en son intérieur, la cadenassa. Il descendit dans l'atelier de l'échoppe,  souleva une latte du parquet qu'il avait besogné étant plus jeune, encore enfant. << C'est ici que repose mes rêves, mes billets aux êtres aimés. C'est ici que mon âme vagabonde, ce n'est point les ténèbres bien que le lieu soit sombre, mais le couloir de la vie, celui où grouille moult sève que le monde ne connais pas, j'en suis l'ami et il me garde, je lui confie tous les malheurs et toutes mes joies, c'est mon confident >> En soulevant cette latte du parquet ce souvenir lui revint, il en sourit, dépose la cassette de façon à ce qu’elle ne soit visible au premier coup d'oeil, replace la lame du parquet, ce secret sera bien gardé jusqu'à son retour.

Les braises étaient encore rougeoyantes, il y déposa quelques charbonnettes et les attisa, le feu se raviva, posa sur les grilles les creusets de lingots pour reprendre leurs fontes, pendant ce temps, il prépara la forme de son futur bijou, trouva un moule pour en faire la base, le métal en fusion y trouvera sa place pour donner cette mouture sur laquelle il pourra travailler. Une fois cette préparation effectué Benoît ouvrit la fenêtre, débloqua le volet, ouvrit la porte et souleva ce dernier pour en faire un auvent afin de protéger la clientèle. A peine la porte fermée qu'une femme s'approcha, avait elle guettée l'instant, elle est d'une belle allure, son regard parcourrai l'étal sur lequel reposaient divers objets, elle choisi six belles timbales en argent avec des motifs sur leurs contours. Elle en fit l'acquisition, tenta de négocier le prix, Benoît n'avait pas encore la bosse du commerce resta rigide sur celui-ci, la femme faisant grise mine les acheta quand même, c'est alors qu'un déclic se produisit chez le garçon, il chercha et trouva un petit bijou, une médaille, sur sa face était représenté le Saint-patron de la commune, elle avait un anneau qui permettait de la porter avec une chaine ou un ruban autour du cou. La femme apprécia le geste, cela lui rendit son sourire, un sourire qui ressemblait au charme de cette personne.

Alors que Benoît couchait la vente, sa recette et l'offre qu'il fit sur le livre des comptes Chaudeur fit irruption dans la pièce, consultant le grimoire, il en convint qu'il lui fallait éduquer son fils à l'art de la négociation, d'ailleurs qu'il soit client ou vendeur, cela était pour son intérêt. Offrir une babiole quand la ristourne ne semble pas possible, une bonne idée que le père ne manquera pas de mettre en valeur.

Le garçon, après ces explications, bases du commerce, regagna l'atelier, pendant que son père rangeait les caisses déposées dans la mâtiné, il en ouvrit pour en sortir les matériaux nécessaires pour son travail, pièces qu'il rangea dans des tiroirs tenus fermé à clef, la valeur de la marchandise était trop grande pour la laisser à la vue de toutes convoitises.
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samedi 23 février 2013

Benoît et le grand tour (17)



 

Sur place, Benoît ce mit entre les brancards, son père jeta la roue dans la carriole et demanda à deux quidams de les aider à déplacer celle-ci chez le forgeron, pour ce faire il offrit deux écus à chacun des hommes, soulevé d'un coté et roulant sur l'autre, benoît la tirait vers la forge, une fois à la forge, Chaudeur négocia la réparation, puis quittant l'établissement il invita les deux hommes et son fils à soulager leur gosier d'une pinte de vin blanc.

De retour dans leur antre, l'heure était plutôt à ce sustenter, ils montèrent à l'étage, se décrassèrent et honorèrent la table.
- Alors mon fils, cette matinée à croiser le fer?
- Fort bien, il semble au dire du maître d'armes que je sois assez doué.
- Ah!... cela ne m'étonne qu'à moitié, repris le père avec un mouvement du buste qui affichait une certaine fierté, il y a la main de Dieu sur vous.
- Par contre demain, j'ai deux séances, l'une le matin, l'autre en après midi et...
- Et?...
- Je ne déjeunerai pas avec vous, le père de Joséphine me garde, ainsi que le maître à leur table.
- Hum!...oui... j'ai cru le comprendre par les propos de mon ami le cocher, vous me le confirmez, tachez d'être digne de nous.
- N'ayez crainte, même si je ne suis pas dans tous les usages de leur table, je tiendrai bien ma place...
- Je n'en doute pas... mais n'oubliez pas que nos vies sont différentes, jamais vous ne serez, nous ne serons de ce monde.
- Je sais père, il me semble, à ce que j'en perçois, le jeune marquis a besoin d'une amitié sans flagornerie, les autres gentilshommes de son milieu le fatigue, je sens quelque chose de sincère dans sa démarche.
- Soit... c'est possible...mais méfiance, ces gens là sont capables de jouer avec vous, et une fois le jeu fini, vous jeter comme une vulgaire épluchure...
- J'en suis conscient... toutefois ce jeune marquis me semble, tout comme sa famille, assez loin de cela, mais je reste sur mes gardes, n'ayez crainte.
- Voilà de sage paroles... bien que votre innocence envers ce monde me semble trop présent... je n'y peux rien, à vous de jouer mon fils... avec prudence.

Sur ces mots échangés, ils gagnèrent l'atelier pour Benoît et l'échoppe pour son père, bien que cela soit le même espace, juste séparé par une cloison faite par un paravent de papier huilé, qui avec les lueurs laissaient voire des jeux d'ombres chinoises, jeux très prisé avec les lanternes magiques, qui parfois dans certains salons privés montraient des scènes érotiques, pour ne pas dire plus osées... L’aristocratie s'en délectait pour tuer son temps... seul ceux qui avaient compris les changements économiques qui ce profilaient prirent les devants en créant des manufactures ou se lançant dans le commerce d'exportation, voir d'import pour les plus audacieux... C'est dans ce système que s'inscrit les Pompiac qui ont une grande diversité agricole, forestière, de transformation, l'eau aussi joue un grand rôle en alimentant deux
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vendredi 22 février 2013

Benoît et le grand tour (16)


 
la glissa dans une ouverture intérieur de sa veste tout en remerciant le marquis avec une grande déférence.
- Père, Benoît prendra encore des leçons demain, une le matin comme ce jour et une d'une heure complète l'après midi, leçons prise sur mes deniers il va s'en dire.
- Je n'en vois pas d'inconvénients... le marquis resta un instant dans un silence, d'ailleurs... jeune homme, je vous garderai à déjeuner, j'y tien particulièrement.
Les deux garçons ce regardèrent, tout autant surpris l'un et l'autre par la proposition.
- Merci monsieur le marquis, je ferai comme il plait à votre seigneurie.
- Vous aussi, maître, venez vous joindre à ce repas.
- Merci monsieur le marquis, c'est un honneur que d'être à votre table.

Sur ces paroles de remerciement, la marquis pris congé du trio, Joséphine serra la main de son professeur et celle de Benoît en s'attardant un peu plus sur ce geste comme si il ne voulait pas de cette séparation. Geste qui troubla son nouvel ami. Benoît et l'homme quittèrent la demeure des Pompiac et firent un bout de chemin ensemble, ils continuaient à deviser sur le maniement de l'épée, sur la vie de la ville et même sur le bien aimé, terme qui ne semble plus d'actualité, le désamour entre Louis le quinzième et le peuple ce fait de plus en plus sentir. Arrivé sur la place de la halle aux grains, ils ce séparèrent avec les échangent de politesse en usage et sachant que demain sera une journée importante.

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Benoît franchit la porte de la maison familiale, monte pour changer de vêtements. Comme  la veille, sur l'établi l'attendait de l'ouvrage, il fera jouer son imagination qui est sans doute encore sous l'excitation de cette invitation, qu'es-ce qui le perturbe le plus, son apprentissage de l'escrime ou l'invitation, cette dernière est bien supérieur à tout ce qui l'interroge intérieurement.
Son père c'était absenté pour quelques livraisons ou achats, peut être les deux. Il commença par griffonner son projet, admirant, pesant les pierres, le métal, il commença par façonner ce qui serait le bijou final quant il entendit son père râler au bout de la rue, il sorti et le remarqua les bras charger de caisses pour alimenter son travail, le jeune homme s'empressa vers lui et le soulagea de son fardeau Pendant ce temps, les creusets contenant les lingots d'argent disposé sur un foyer étaient porté à la fusion du métal afin de les couler dans des moules qui lui serviraient à la confection de son bijou. Son père ne demanda pas mieux de voir son fils le délester de quelques caisses bien lourdes sur ses bras, il pestait contre cette maudite charrette dont l'essieu ce cassa au niveau d'une roue. Après avoir expliqué cet incident, le sieur Chaudeur et son fils retournèrent chercher cette maudite charrette pour l'emmener chez le forgeron qui la réparera. Il fallait interrompre la fusion du métal et fermer la boutique.

Sur place, Benoît ce mit entre les brancards, son père jeta la roue dans la cariole et demanda
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jeudi 21 février 2013

Benoît et le grand tour (15)


 

Le jeune homme resta béat un court instant en le voyant, c'est qu'il ne maîtrise pas toujours ses sentiments, puis se ressaisi très vite, Joséphine esquissa un sourire, salua le maître et Benoît. Commença l'échange, après quelques mots, une bonne demi-heure d’exercices, les deux "combattants" se saluèrent marquant ainsi la fin de la leçon.
- Maître, pas besoin de vous présenter le sieur Benoît, je crois que cela est fait, mais j'aimerai que vous l'initier à quelques rudiments de l'épée, cela pourrait nous servir dans un futur proche, ah!.. oui, je ne vous l'ai pas dit, père m'envoie faire le grand tour, et Benoît... je suppose... sera de la fête.
- En effet, monsieur le Marquis.
- C'est la meilleure nouvelle de la journée, tenez, prenez ce fleuret et portez ce masque... cela ne vous ennuie pas maître que nôtre jeune ami prenne cette leçon.
- non, puisque c'est votre désir, et il me reste du temps, nos leçons sont d'une bonne heure.
Quelques explications élémentaires et Benoît ce positionne, dans la pièce résonne le croisement du métal, les premiers échangent sont plutôt chaotiques, la main plus sure, le poignet plus souple, le chant des fleurets ce fait plus précis, strident quand les lames ce frottent, le maître tente une attaque, voyant que le garçon ce débrouillait pas trop mal, Benoît l'enroula et bloqua son adversaire. Cela ravit à la fois Joséphine, qui n'en perdait pas une bouchée, et le professeur...
- Ce garçon est doué, monseigneur... je crois qu'il apprend vite... son esprit est vif tout comme son corps.
- Comme vous..maître, je suis agréablement surpris par sa rapidité d'acquisition, je crois que nous en ferons un bretteur redoutable. Messieurs, demain matin à la même heure, comme aujourd'hui je partagerai mon temps, et en début d'après midi pour une troisième leçon à faire avec le sieur Benoît, ce ne sera peut-être pas suffisant, mais à la vue de ces premiers échangent... je n'aimerai vous croiser sur mon chemin... Joséphine sourit en finissant sa phrase.

C'était sans doute le plus beau compliment que l'on pouvait faire au jeune homme. Alors que la séance ce terminait, que les trois hommes se saluaient en vue de la séparation, la porte de la salle d'escrime s'ouvrit, monsieur de Pompiac père entra.
- Bonjour messieurs..., ah!... voilà votre jeune protégé je suppose.
- Oui, père, je vous présente Benoît Chaudeur, fils d’artisan en orfèvrerie... et bonne lame à ce que je viens de voir.
- Mes hommages... monsieur le marquis et merci de m'avoir permis d'accompagner le jeune marquis dans ce voyage.
- Ne me remerciez pas... mais ce n'est pas de gaieté de coeur que je l'ai fait, si Joséphine vous a invité dans cette aventure, je crois qu'il a de bonnes raisons, et ma foi de vous savoir bonne lame me rassure un peu... d'ailleurs, et c'est le but de ma visite, veuillez accepter ceci...
Le marquis sorti, d'une poche, une bourse et la tendit à Benoît qui ne voulut pas l'accepter, mais le marquis semblait s'en offenser et insista, le jeune homme s'en saisi,
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mercredi 20 février 2013

Benoît et le grand tour (14)


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- Voir Benoît loin de nous n'est pas sans me faire tourner le sang, mais c'est vous qui décidez.. mon époux, sachez qu'un jour ou l'autre il quittera le foyer.
-... En lui demandant de montrer ses talents... qui d'ailleurs sont là... j'ai réfléchi tout l'après midi à cette idée...
Ce n'était pas dans les habitudes de sieur Chaudeur de demander l'avis de sa femme, il prenait les décisions tout seul, mais là il dérogea à cet usage.
- ...Oui... mon épouse, je vais donner mon avis, ce qui m'a fait tirailler le cerveau, c'est quand il me dit, que d'apprendre le monde, lui mettrait des armes dans son savoir, j'ai finalement réfléchit à ce voyage, bien que nous ne roulions pas sur un matelas d'or, nous avons la possibilité de lui allouer une bourse, en plus quelques outils, de la matière, il pourra créer et vendre à sa guise le produit de ses mains. Ce qui vous en conviendrez, financera son voyage en compagnie du marquis.. je ne tiens pas à ce que Benoît soit à la solde de cette famille... voilà mon fils, je vous accorde ma bénédiction pour ce périple qui je n'en doute pas, ne sera pas de tout repos. Revenez nous en bonne consistance et plus riches en connaissances.
- Oh!... merci père... je ne m’attendais pas à cette bénédiction... vous m'en voyez très heureux... et je saurai vous en rendre les fruits.

Ainsi vont les choses, après un rejet, puis la réflexion, le père accéda à la requête de son rejeton, sans doute que l'attitude de son voisin y ai pour beaucoup, ce dernier se fâchât avec son fils, des mots plus durent les uns que les autres et le jeune une nuit, avait fait un balluchon avec quelques vêtements, remplit une bourse d'écus et s'échappa en ayant fait une corde avec ses couvertures et draps... Il était parti pour Montpellier suivre des études d'apothicaires et de médecines chirurgicales, ci ces dernières sont possibles, sa mère vieillit à vue d'oeil et tout en reproche au mari. Chaudeur ne voulut pas commettre la même erreur et il ruminât toute l'après midi, la réussite du bijou fini de le convaincre, son fils, pouvait partir à l'aventure, il sait lire, compter, écrire, il est doué dans l'art de la bijouterie, il apprend vite et bien... c'est sur que cela lui fera des atouts pour son avenir, ce n'était pas non plus sans arrière pensées pour lui aussi, pouvoir en tirer quelques bénéfices, la renommé apporte sa dote.

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La brume matinale se dissipait sur la ville, des pas résonnaient sur les pavés, il fallait faire attention où l'on marchait, du ciel tombait des averses douteuses, le contenu des vases de nuit, ou cuvettes ayant servis à des rafraîchissement du visage ou l'art du rasage pour le masculin qui voulait avoir un faciès net et propre de tous poils. Benoît évita tous ces écueils et se présenta à l’hôtel des Pompiac, Gaudelin l'introduisit et le dirigea vers la salle d'armes le maître l'avait précédé de peu, chacun ce saluant et firent les présentations. Joséphine arriva plusieurs minutes après eux, il était dans une tenue que Benoît ne connaissait pas, pantalon fuseau, bottes, corset blanc et masque pour le visage, ce masque est une nouveauté, apportant un peu plus de sécurité lors des entraînements aux maniement de l'épée.
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mardi 19 février 2013

Benoit et le grand tour (13)



 

Le compliment, même avec quelques réserves venaient droit au coeur de Benoît, il savait son père avare de ce genre, il le savoure et le gardera au fond de lui pour l'éternité, un autre enseignement de son père, ne pas montrer ses sentiments... bien que pour sa jeunesse ce n'est pas si facile que cela.

Ils arrivèrent dans la salle commune, sieur Chaudeur prit sa femme à part et un bougeoir à la main ils descendirent à la boutique, un bon quart d'heure passa avant le retour des parents, le garçon et ses soeurs attendirent tranquillement en tendant l'oreille, mais rien ne transpirait jusqu'à eux, les filles dressaient les couverts, Benoît lisait une gazette de Paris, il était question d'une pièce de Marivaux, écrivain, auteur de pièce de théâtres qui était décédé en février de cette année, elle parlait aussi du commerce en gros et détail dans la grande ville et en province, il y avait aussi un billet à part, un pamphlet envers la cour, surtout le roi Louis le quinzième, il le lut et s'empressa de le bruler. Les nouvelles aussi venues d'outre atlantique, l'article tirait les conséquences de cette guerre qui prive la France du Canada, des vallées de l'Ohio, du Mississippi, la Floride et de Tobago, des Indes, reste quelques comptoirs elle perd aussi le Sénégal tout en gardant l'île de Gorée... elle garde les Antilles ce qui aux yeux de l'opinion public est comme une victoire et ce moque de la perte du Canada... (ce qui fit dire aux français de la belle province que nous les avions abandonné, quelque part ce n'est pas faut). mais c'est plus ce qui allait suivre que mit en questionnement l'auteur de l'article... une décennie attendra pour en voir les conséquence.

Le couple réapparait, madame Chaudeur est très radieuse et ce précipita sur son fils, l'embrassa sur la joue et le félicita pour ce bijou confectionné dans un temps des plus court.
- Il est pour vous, mère.
- Merci..mon fils, je vais le garder précieusement, il sera comme un talisman qui vous protégera.
- Si nous passions à table, dit le père après un raclement de gorges.
Toute la famille ce retrouva autour d'un potage de légumes et d'une cassolette de haricots blancs soigneusement préparé dans de la graisse de canard et pour fini sur une tarte confectionné par la servante, femme qui fut aussi la nourrice des enfants et ne manquera pas de s'occuper du prochain. le repas fini, les filles firent la vaisselle et jetèrent l'eau grasse par la fenêtre non sans avoir alerté les éventuels passants.

La cheminée était le coin idéal pour finir la soirée. Chaudeur ne résista pas à prendre la parole.
- Hum!... merci Benoît pour ton ouvrage, bien que ce ne soit pas mon sujet de conversation... non...vous pouvez rester mes filles et vous aussi ma belle, Benoît rappelez moi en quelques mots l'objet de la visite chez le marquis de Pompiac.
 Prit entre le sentiment de surprise et pourtant attendu, le garçon là aussi ne montra pas cette pensée qui lui passa par la tête, il exposa comme si de rien n'était la proposition que lui avait fait le jeune Joséphine.
- Quand pensez vous mon épouse?... j'ai désavoué notre fils à le rejoindre...
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lundi 18 février 2013

Benoit et le grand tour (12)


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Benoît avait rejoint l'échoppe, son père était en train de conclure une affaire avec un client qui lui commandait un bracelet et une bague pour son épouse. Il fut rassuré de voir son rejeton de retour, alors qu'il couchait la commande son montant et une avance sur le prix sur le livre de comptes, puis il s'adressa à son fils.
- Alors que vous voulait ce jeune marquis?
- Il semble apprécier ma compagnie et nous avons échangé une longue conversation,  en plus je suis convié demain à neuf heures pour prendre une leçon de maniement de l'épée, rassurez vous père, pas pour trucider des quidams, mais le jeune marquis doit partir en voyage, avec un précepteur, dans d'autres pays de ce continent et il souhaite que je l'accompagne...
- Fichtre... bougre....crénom... 
Le sieur Chaudeur passait par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, faillit s'étouffer, Benoît lui tapotant sur le haut du dos, un long silence envahie la pièce, seul le souffle de leur respiration et le vole d'insectes en perturbaient cette ambiance.
- Mais quel drôle d'idée il a ce jouvenceau, entraîner mon fils dans un tel périple... Grrr... non mais, en plus vous reverrais-je, c'est une absurdité.
- Mais père, je sais bien que cela n'est guère réjouissant pour vous, mais c'est aussi l'occasion de rajouter des cordes à mon arc et d’exercer mes talents pour financer ce périple.
- Ni comptez pas mon fils, restons en là je vous pris.
Pas question de revenir à la charge, son père était devenu sourd à toutes ses doléances. Il attendra le moment venu, l'instant où le sieur Chaudeur ce lâchera dans la conversation, l'art de reprendre la balle au bond. Il monta à sa loge et changea de vêtements, il ne fallait pas mélanger les tenues et garder celle là pour les circonstances exceptionnelles. De l'ouvrage l'attendait en bas, sur un des établis, de la matière, des outils étaient disposé depuis peu, Benoît s'en aperçut en revenant à la boutique.
- Mon fils, prenez place ici et montrer moi votre talent, sortez moi quelque chose de cette matière.
Benoît ne dit rien et ce mit tout de suite à la besogne tout en réfléchissant à deux choses, qu'allait il pouvoir faire et pourquoi son père si soudainement lui demandait cela, il ne lui posa pas la question, sachant qu'il serait rabroué immédiatement. Sur une feuille de papier, il dessina une sorte de broche en forme de papillon, puis travaillant les fils de métal argenté, il réalisa l'objet qu'il garni de pierre précieuses pour en finir l'éclat. Bien que le crépuscule rendait la pièce de plus en plus sombre, il finit son oeuvre à la lueur d'une lampe à huile. Maître Chaudeur était en train de fermer le volet de l'échoppe, le barricada, boucla porte et fenêtre et vint voir son fils, il fut étonné du travail fait avec une certaine dextérité et le bijou était magnifique dans sa simplicité.
- Ah!... vous êtes bien le fils de votre père, je retrouve là tout l'art du métier, avec plus d'assurance dans les gestes, je crois que vous serez un orfèvre de grande renommé, continuez monsieur mon fils, montons maintenant, il me semble que l'on nous attend là haut.

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dimanche 17 février 2013

Benoît et le grand tour (11)


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- Mais j'aide mon père à ses travaux, je ne pense pas être ici, c'est une évidence, je ne crois pas qu'il me laisserais venir.
- Benoît, ne me décevez pas... je compte beaucoup sur vous.
Alors qu'il prononçait ces propos, Joséphine était dressé derrière le dossier du fauteuil où était assis Benoît et lui prodiguait une sorte de massage sur les épaules, le jeune homme trouvait cela agréable tout en étant troublé par ces gestes, il en rosi de confusion surtout quand il sentit glisser ses mains sur sa poitrine, il n'eu pas le temps de dire quelque chose, Joséphine avait quitter son torse et parlât d'autre chose, puis il revint sur ce voyage, insistant sur la nécessité de le voir à ses cotés... Benoît trouvait le projet intéressant, mais doutait de l'aval de son père.
- Monsieur le marquis...
- Non... Benoît, appelez moi Joséphine... c'est mieux, pas de cérémonial entre nous, du moins en tête à tête.
- Oui... bien, Joséphine, je vais faire mon possible pour convaincre mon père, je pense que ce voyage sera long...
- Très long, plus d'une année, j'en suis persuadé, il faut du temps pour aller de ville en ville et faire beaucoup d'étapes intermédiaires...
- Je m'en doute, c'est bien ce qui me chagrine pour mon père.
- C'est bien de vous inquiéter de lui, faites de votre mieux... je vous l'ai déjà dit, je compte sur vous.

La conversation continua sur les Amériques, la perte des colonies, le risque de conflit entre les colons et l'Angleterre, plus d'une heure passa sur divers nouvelles du monde et du pays, Joséphine avait à faire et c'est un peu à regret qu'il mit fin à cette rencontre, il accompagna Benoît jusqu'au perron non sans lui avoir serré longuement la main le regard bizarre, et lui rappelant qu'il était attendu demain à neuf heure.
- Ah!... benoît, une question peut être indiscrète... avez-vous couru la gueuse?
La question le laissa un instant dans un nuage qui flottait autour de lui.
- Oui!.. et ma fois cela fait bien longtemps que mon innocence est derrière moi.
- A la bonne heure, pour ne rien vous cacher... c'est une amie de ma mère qui m'éduqua, au moins nous sommes à la même enseigne, je pense que dans certaines villes nous ne manquerons de jupons.
De la façon dont Joséphine venait de parler, il lui semblait que son ami serait du voyage. C'est avec un beau sourire et un geste amical qu'il regardait le jeune homme sortir de la demeure, il monta dans sa chambre pour préparer une malle contenant des vêtements pour ce périple. La tante de Benoît était là à charger ceux-ci, elle le trouva bien guilleret, elle était sur le point de le questionner, mais s'en ravisa, il fallait garder sa place, elle perçut ses pensées, car le jeune homme s'exprimait à haute voix.
<< Charmant ce jeune homme, cultivé, au faites du monde, pourvu que son père lui laisse la liberté de venir m'accompagner dans ce voyage, sa compagnie me sera plus cher que celle de ce Meunier que père m'a glissé dans les jambes>>
Elle était toute heureuse d'avoir entendu ces louanges sur son neveu.

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