vendredi 30 mai 2014

Benoît…(55)



  Benoît doit nous conduire chez ses parents afin de faire les présentations. Une certaine angoisse vivait en mon  fond intérieur en sachant le peu d’enthousiasme de son père à l’égard  de son fils, je craignais aussi une voltige de bois vert sur lui et des propos accusateurs de détournements pour ma part.
 Benoît avait invité sa fratrie avant la rencontre familiale, sa mère avait accompagné le frère et la sœur le vendredi soir pour le week-end et le dimanche soir elle est venue les récupérer, c’est ainsi que j’ai fait connaissance d’une partie de la famille. Pour la jeune fratrie, pas besoin de la charmer. Son frère et sa sœur trouvent cela cool et nous soutiennent, la mère, plus réservé sans doute, n’en était pas moins fière, là aussi je gardais le naturel, pas besoin de jouer les charmeurs de serpent, c’est entendu nous irons passer les trois jours du début novembre en leur compagnie. Benoît tentait de me rassurer au sujet de son père.
 Nous sommes sur la route, je conduis la Facel-Végas et je suis un peu tendu, Benoît raconte des cafougnettes qui me débrident un peu.
 L’accueil venant de la fratrie est des plus chaleureux, celui de sa mère est plus courtois, je redoute le paternel qui me serra la main mais au geste un peu froid. Si je restais sur mes gardes, je me détendais légèrement. Le père invita Benoît à une mise au point dans son bureau ! Aie !.. Sa mère, le frère et la sœur m’entrainèrent dans le tour du propriétaire, balade et le reste durant la bonne heure de l’entretien entre le père et le fils.
 Alors que je donnais un coup de main à rentrer les plantes craignant le froid, le gel de l’hiver qui s’annonce, même si il fait encore beau et chaud en l’été de la Saint-Martin. Le jardin d’hiver les accueilleras et protègeras jusqu’à la belle saison prochaine. Benoît et son père nous rejoignirent, la mine plutôt réjouie de Benoît me rassura sur la conclusion de ce tête à tête.

  Nous passons à table, madame Amélie Chaudeur avait préparé un bourguignon en plat principal, son père, le roi de la soupe me confiait Benoît à longueur de journée, nous avais confectionné un velouté de champignons. S’en suivit un plat de crudité et un de charcuterie maison, après le bourguignon, la salade, des fromages et une tarte Tatin, je n’oublis pas l’apéro, et le café avec son pousse pour digérer, le vin aussi fût à l’honneur.
Au moment de café avec son pousse, le père de Benoît se leva le verre à cognac en main…
– Je lève ce nectar que la nature sut nous offrir à la santé de nos amoureux, je souhaite qu’il fasse un couple heureux dans la vie qu’elle peut leur apporter…
C’est alors que je me levais et répondis à mon tour.
– Je remercie monsieur Chaudeur…
– Edmond… me reprit son père…
– Je remercie Edmond, Amélie, je vous remercie tous ici réunis de m’avoir accueillit parmi vous, j’aime Benoît et chaque jour, chaque minute à venir je lui donnerai toute ma tendresse et la force de l’amour qu’il mérite et que mon cœur le rende heureux.
– Je lève mon verre à père, ma mère, Pierre et Françoise pour ce jour mémorable, je le lève aussi à ma moitié avec laquelle, j’en suis sur, nous bâtirons un foyer digne de ce nom..
- A votre amour, reprirent en chœur Françoise et Pierre.

Le week-end suivant nous étions au château chez mes parents à sceller là aussi notre vie. Nous avons invité nos familles réciproques à passer Noël avec nous, l’occasion de les réunir autour de cette fête particulière. La bascule de l’année sera consacrée aux amis.


jeudi 29 mai 2014

Benoît…(53)



  Jeudi, la récolte se termine. La mi-journée a sonné une heure plutôt, nous quittons les vignes, de retour à l’exploitation, ablutions et la collation du midi. Le raisin est déversé pour la dernière fois dans une cuve, il y sera pressé. L’après midi passe dans la détente, préparation des valises pour le retour vers les foyers qui nous attendent. Une petite sieste réparatrice et l’inattendue pour certains… Le baptême !
 Un gros baquet de bois cerclé rempli de grappes de raisin, une bataille commence autour, les habitués sont en short ! Quelques conseils quand même et les autres sont torse nu.. Les grappes touchant les cibles, puis quelques uns empoignent les novices qui finissent à barboter dans le baquet. Nous sommes plus proches du violacé que de la couleur cuivrée de l’épiderme. Un tuyau d’arrosage fera une bonne douche pour lessiver cette joyeuse débauche, combien même avec  l’eau si fraiche ! Après une douche bien réelle, le soir venu dans une tenue plus adéquat, nous participons à un repas gargantuesque. Récompense de trois semaines de labeur. Les plats succèdent aux plats, immanquable saucisson mijoté aux gènes accompagné de pommes vapeurs, hum, j’en raffole.

  Quelques garçons avaient les regards tournés vers deux servantes tres attrayantes dans leur tenue, une jupe un peu courte dévoilant le rosé des cuisses, le petit tablier blanc de rigueur et un corsage au contenu appétissant. Ceux là ne manqueront pas de s’occuper des demoiselles, les yeux parlent pour eux, et les filles ne sont pas trop farouches. Benoît scintillait dans mes prunelles, ce qui ne manqua pas de me faire charrier part d’autres, mais aussi plus sévèrement par des énergumènes de l’université de droit, fief historique de la droite extrême en ce beau pays. Les deux ouvriers agricoles les remirent bien vite à leur place… Ici, ce soir là, les plus attardés ne sont pas ceux que l’on pensent. Nous serons sage pour cette nuit, une de plus ou de moins, cela n’a pas d’importance, demain la vie parisienne reprendra ses droits et nous avec et la protection de la couette abritera notre amour. Le vendredi après midi nous quittons la propriété viticole de Mr Pierre, qui ne manqua pas de distribuer, outre le salaire, une douzaine de son précieux nectar à chaque participant.


  Dans quelques jours la reprise de la dernière année de nos études. Avant cela nous organisons une soirée pour célébrer cette rentrée. Une belle fête avec une quinzaine de nos connaissances, filles et garçons réunis dans la dégustation du bon vin de Mr Pierre. Heureusement tout n’y passa pas, mais bon, il fit son bon effet. Un buffet froid ou tiède, la musique accompagnait la dégustation. Une séance diaporama, dont tout le monde se fout mais que l’on apprécie quand même, surtout au passage de Potsdam quand Benoît m’offre la bague et déclare sa flamme ! Bague au passage que chacun veut admirer.


mardi 27 mai 2014

Benoît… (51)


Chapitre V
« La vie, est un fil sur lequel nous sommes des funambules»

Covix-lyon

 A notre retour, la première chose que nous faisons après une nuit de repos, rendre visite à Franck Meunier. Ses parents nous accueillent un peu fraichement. Dans le salon il nous raconte son lent rétablissement, la douleur des côtes qui s’estompe. Nous aussi contons quelques péripéties qu’il a déjà lues sur le net. Un long silence passe, il nous parle des résultats du premier test. A voir ses yeux, la mine des parents, nous comprenons d ‘avance les propos qui confirment qu’il est porteur de cette saloperie ! Une chape de plomb tombe sur nous.
 Benoît rompit cette pesanteur en le conseillant de bien suivre le traitement, que maintenant on pouvait vivre avec ce virus, mais qu’il fallait être prudent. Il était clément, rassurant auprès de Franck.

  Il est de tradition, bien que les machines à vendanger remplacent aisément les bras des Hommes, bons nombres d’étudiants s’inscrivent à ce travail saisonnier. Benoît ne manque pas à ce job. Un vigneron, producteur, récoltant dans le beaujolais fait parti de ses connaissances, il l’embauche chaque année et aujourd’hui il est à la recherche de bras, certes l’agence nationale pour l’emploi ouvre un bureau temporaire pour cela, mon amant lui parle de nous et surtout de Franck, c’est un marché conclu. Nous ferons les vendanges et Franck changera un peu d’air, d’ambiance, il ne faut pas que ce job l’affaiblisse, un emploi approprié lui sera offert.
  Nous avons quitté l’autoroute à Belleville, suivons des départementales qui nous dirigent vers l’exploitation viticole. Nous sommes au cœur de crus dont la renommée n’est plus à faire, Moulin à Vent, Morgon, Fleurie et d’autres encore aussi prestigieux, rien à voir avec le goût de banane. Benoît conduit la Renault qu’il a loué auprès des parents de Malvoisin. Deux, trois nids de poules me rendent euphorique.
– Dis donc Hubert, dit Franck, cela te fais un drôle d’effet ces nids de poule ?
– Je pense à Bukowski, à son  œuvre et la narration de son héro conduisant une auto dans un état second, des problèmes, entres autres, de phare la nuit tombée, pour les allumer il s’aide des nids de poule, c’est dans… ah ! Factotum, j'aime son écriture, sa poésie urbaine, il appel un chat un chat, aujourd’hui on dirait que ce n’est pas correcte, du porno parfois. Erreur, c’est la vie dans toute sa splendeur, l’Amérique des années 40 à 70, je te conseil de le lire si ce n’est fait.
– J’ai entendu parlé de lui, mais bon je ne connais pas une seule de ses lignes.
– Ben, ne rate pas cela, tu le regretterais, renchérit Benoît. Un portrait de l’oncle Sam loin des images léchées de revues au papier glacée, des clichés hollywoodien, ou encore de reportage télé qui ne montre que le beau, encore faut-il savoir ce qu’est le beau, je crois que la vie sous son angle populaire, moins dorée, est plus poétique que celle des feuilletons à l’eau de rose qui nous sont jetés en pâture.
– Vous m’avez convaincu, je vais m’atteler à sa découverte.
– Bonne idée, reprit Jérôme, la vie, le sexe, la mort, l’alcool, dévore le, c’est inoubliable.

– Bon, nous arrivons.
 


lundi 26 mai 2014

Benoît… (50)


 Les conditions du voyage n’était plus les mêmes qu’au 18ème siècle, les routes goudronnées nous les avalons.
 Râ a déposé son bilan, il est au repos de ce côté-ci de la planète, brillant de tout son éclat vers l’ouest qui attire encore bien des rêves de conquêtes. Un superbe coucher de soleil baigne de ses variations autour des rougeurs sur les cimes alpines.

  Vienne est là, nous trouvons de quoi installer les tentes dans le camping municipal. La cafétéria satisfera notre appétit avant de passer une première nuit sous la toile.
  Après nos ablutions, nous sortons en ville, un passage par un établissement où nous prenons un copieux petit déjeuner autour du café viennois. Puis nous prenons la température de la ville, ce n’est pas qu’elle soit malade, faisons connaissances avec ses festivités, visitons l’Opéra, imaginons la rencontre entre l’Impératrice Marie-Thérèse d’Autriche et nos prédécesseurs. On a du mal à imaginer qu’un pan de l’histoire de l’Europe s’y joua ! Enfin c’est une contribution modeste que l’on ne retint pas, cela reste dans les carnets, la mémoire de nos familles. Point de trace de Gustave-Adolphe à l’horizon. Schönbrunn aura droit à notre visite, si les combles abritent des studios d’étudiants ou quelques appartements du personnel chargé de veiller à la vie du château. Nous retrouvons les fantômes de cette soirée à laquelle notre sang participa. Nous visitons aussi l’église où repose les Habsbourg.
Une chose que nos anciens ne savourèrent pas, le Sachertorte, un fameux gâteau au chocolat fourré à la confiture d’abricot. C’est au salon de l’Hôtel Sacher que l’on ne manqua pas ce délice. Ce dessert fût confectionné en 1832 par Franz Sacher pour le prince Klemens Wenzel von Metternich.
 Si les discothèques accueillirent nos trémoussements, les bals traditionnels avec les valses lentes, polka reçurent aussi nos visites. Un souvenirs qui restera avec nos costumes loués afin d’être dans l’esprit de ces moments. Il va s’en dire que nous avons pris quelques rudiments de ces danses dans une salle de cours avant de nous lancer sur les parquets cirés. Je crois que nos anciens peuvent être fier de nous.

  Le charme de la capitale autrichienne touche à sa fin et la route du retour s’opère via la Suisse, mais avant une mini-croisière sur le Danube s’impose. Escapade entre Budapest que nous avons rejoint en car et Vienne par les flots pas si bleu que le dit la valse de Strauss, nous ne pouvions pas manquer ce passage.
Comme nos anciens la région des lacs en Helvétie supporta nos regards, nos pas. Lausanne sur les rives du Lac de Genève, le franchissement de la frontière par Ferney-Voltaire, traverser le pays de Gex, prendre l’autoroute à Bellegarde, sont long ruban nous porta vers la Paris.

dimanche 25 mai 2014

Mouvements !







Dans les eaux d’un bleu limpide
nagent les poissons volant.
Depuis la fenêtre je regarde, admire,
le ballet de voltigeur exposant son spectacle
chasse à l’insecte, échange d’amour
rencontre rapide, énergique que l’art du vol
en est la signature.

Un banc, posons nous, regardons la vie joyeuse
Reposons nous à l’ombre du bouleau !
La vie est autour de nous.
La vraie, celle aidant à nous faire grandir,
nourrir nôtre croissance et aussi l’esprit.
C’est la vraie vie que les oiseaux nous offre,
tel nos amis de compagnie ou de ferme, arbres, plantes.
Nous ! Nous jouons chaque jour
la comédie humaine, des Humphrey Bogart,
Ava Gardner au rayon des faux semblants.

Dans les eaux d’un bleu limpide
Nagent les poissons volant !
Scène circassienne d’un mano à mano
couple de Martinet en transe !
Leur jeu d’amour est la danse.

Défilé des jours
Succédant à l’azur
Eole, vent du sud importe son souffle
l’azur cède peu à peu sa place
à la transhumance de lourdes nuées.

Mai joyeux
Mai insoucieux.
Dérive de douceur aérienne
En mer azuréenne !

Le tintamarre  des chantiers
A laissé place au claquement des volets
A la rumeur de la ville pas encore endormie
quelques secondes de recueil de la momie !
D’une rue voisine, porté par Eole,
le tintement des dix sept heures du jour.

Les ondes laissent sortir du poste de T.S.F
ses nouvelles, concours des horreurs !
désastre de notre monde !
Mère, fille de Cronos, dévorant sa progéniture
Danube prenant le chemin de l’école buissonnière
Ne s‘offusquant point du désastre qu’il provoque.
Tourne le monde dans sa valse orgueilleuse
confusion religieux et banditisme,
en terre origine de l’homme.
Le regard se tourne vers l’eau d’un bleu limpide
où nagent les poissons volant !

Le monde est en mouvement,
casqué, chaussé, un gilet orange
les Play mobiles s’affairent dans les travaux.
Gestuelle d’une mise en scène bien réglée,
tranchée ouverte pour la fée électricité au rayon nocturne,
tranchée plus profonde et vite comblée de terre
l’arbre imposera son ombre sur le décor de bitume.
Plus loin, la bâtisse rendue en poussière,
bientôt la place sortira de terre
ilot verdoyant à l’activité citoyenne,
jardin partagé, déjà bien vivant
composte, aire de jeu
ciné, soirée, en plein air
ou bal de l’été !
La vie s’active,
l’avenue se sera pas prolongée,
de cette longtemps en lévitation
pelles et pioches, mêlées aux idées citoyennes
portent l’ouvrage de dame nature.
Ainsi va l’ilot Amaranthe
mutant de l’ère modern !

Volent les poissons volant
dans l’azur d’un bleu limpide.

Covix-lyon©18-21/05/2014








samedi 24 mai 2014

Décor!





UN DECOR

Assis parterre,
Contre le mur de cette maison,
Repose mon calvaire,
Aimer un bout de quignon.
Je ne suis pour toi qui passes,
Qu'une ombre, qu'un élément du décor!
Pas quelques mots, pour un moment de jacasse,
Pas digne d'un sourire qui vaut de l'or.

Pourtant dans ses yeux,
Brillent une petite flamme bleue.

Parfois un regard me dit c'est dure,
Plus que tu l'imagines, ce que j'endure.
Déchéance d'un citron trop pressé,
Comme un kleenex on m'a jeté.
Plus de toit pour m'abriter,
Seule la rue pour respirer.
Même l'être aimée...
La moitié, m'a quitté!

Pourtant dans ses yeux,
Brillent la petite flamme bleue.

Les bouts de choux, ne les verrais grandir,
En mon coeur en souffrir.
De ne point pouvoir les protéger,
De ne point les éduquer.

Pourtant dans ses yeux,
Brillent la petite flamme bleue.

De celle qui pourrait donner l'espoir,
Dans ce trou, comme la nuit, noir!
De celle qui pourrait redonner la dignité,
Juste besoin pour exister, de quoi m'abriter.

Cette petite Flamme adoucit le coeur,
Donnant sa tendre chaleur.
Tu passes près de moi, qui n'existe pas,
Je suis qu'une ombre, un décor,
Ne presses pas ton pas...
Un sourire comme trésor!

Covix-lyon© le 03/11/2010


vendredi 23 mai 2014

Benoît…(49)


Franck, tout comme chacun de nous, avait contracté une assurance d’assistance à l’étranger, prise en charge pour hospitalisation, rapatriement, etc. Il nous demande de lui apporter les papiers afin de prendre contact avec elle. Après être rassuré, enfin presque, nous décidons de reposer notre fatigue à l’appartement.
Benoît s’occupa de ses affaires. Le repos était nécessaire, aussi c’est en deuxième partie de l’après midi qu’il alla à l’hôpital lui rendre visite et porter ses papiers. Jérôme et moi les rejoindrons plus tard en fin de journée. Notre ami avait ls traits tirés par la douleur, heureusement qu’il n’y eu pas d’autres dégâts hormis la sensibilité de son intimité, cette dernière commençait à se résorber, faut dire à ses explications, un peu honteuses, que les gars ne l’ont pas ménagé.
Comme les autorités de sécurité, la municipalité ne reconnaît pas officiellement l’existence de lieux homosexuels, il va être difficile de porter plainte pour son viol. Son psychisme  est tout aussi atteint que son corps, nous sentons un replit sur lui-même, il devient de plus en plus prostré, notre présence le réconforte, il fait bonne mine, mais son âme est malade, la résilience sera longue. Nous avons de la compassion pour lui y compris Benoît, qui pourtant il lui en veut. Le chouchouter du mieux qu’il peut pour le sortir de ce marasme.
Benoît avait contacté l’assurance et organisé le rapatriement, la société le prendra en charge dans quarante huit heures.
Nous l’accompagnons à l’aéroport, il semble soulagé de partir, pour nous c’est un autre soulagement qui passe.
– Désolé les mecs, de vous avoir occasionné ce désordre dans une si belle aventure, je souhaite qu’elle continue dans le bleu de l’azur pour vous.
– Ne t’en fais pas. Penses plutôt à te remettre sur de bons rails, lui dit Benoît.
Après des adieux douloureux, nous le voyons disparaître sur un fauteuil roulant poussé par un assistant de l’assurance, il avait du lacrymal qui glissait sur ses joues. Benoît cachait mal son émotion, ce n’est pas qu’il, soit amoureux, mais il n’aime pas perdre un compagnon quelque en soit la condition, je découvrais une autre image de son âme.

Pour nous il était évident qu’il fallait continuer le voyage, ne serais ce que pour lui conter la suite et garder l’esprit de cette quête. Les deux jours qui suivirent son départ, l’entrain du début avait place à une certaine morosité. Franck nous fera parvenir des textos rassurant. Venise laissera un goût amer à ce séjour. Il fallait nettoyer le grain de sable qui c’était immiscé dans le rouage de ce grand tour bis. Nous disons adieux à Venise, la route de la dernière étape du périple vers Vienne s’annonce.

A suivre

Fleuve

Avril 2014 B.Cauvin

Le Rhône entre Lyon cité Internationale et Caluire.
Avril 2014


FLEUVE,

Long fleuve tranquille où coule les jours
Berce plaines, villes et villages de son amour.
Passe entre les monts lui offrant ses vallées
L'amour au paysage lui apporte cette allée
Sur ses rives des enfants heureux
Dont les jeux rendent joyeux
Le pêcheur surveille le bouchon
Tant celui qui ferre le poisson
Que le doux breuvage, oeuvre d'un vigneron
Tous deux au palais réjouirons
Sur l'onde glisse la péniche au fil du temps
Tel sur le chemin la roulotte du gitan
Le soir au campement chante, danse auprès d'un feu
Marinier s'amarre auprès d'un point lumineux.
L'onde couleur de ciel noir
Pour la lune est son miroir
Venant du chemin de halage non loin
Fière voix du Baron de l'écluse, celle de Gabin
Qu'un cinéma ambulant
Anime sur un écran
Assis dans l'herbe encore chaude des rayons du soleil
Deux jeunes amants leurs émois en éveils.
Lentement sur l'herbe allonge leur amour
Union du fleuve entre monts et vallées
A ses rives c'est arrimé
Paisible amoureux comme lui au long des jours...

Covix-lyon© 22/08/2010


jeudi 22 mai 2014

Benoît…(48)




  Loin de nous une quelconque remontrance à son égard, nous l’aidons à remettre ses effets, soutenons dans sa détresse, bien sure il avait cherché une aventure, peut-être même l’aurait-il aimé comme ce jeune garçon croisé plus tôt, mais là ce n’en est plus l’esprit. Déjà que cet amour à la sauvette est n’est pas reluisant, mais parfois on y prend son pied, non cette rencontre est de l’ordre de la barbarie. Franck souffre au niveau de la poitrine, il remet ses vêtements, il est défiguré. Nous le soutenons physiquement et transportons dans un hôpital. Drôle de nuit, mais il était bon que nous soyons là à ses cotés, outre son corps, son âme était aussi en douleur. L’accueil de l’hôpital est des plus courtois et la prise en charge de Franck viendra après une attente d’à peine une demi heure. Auscultation, radio, il est hospitalisé pour quelques jours, deux cotes de cassées, heureusement pas de perforation des poumons. Il nous fallait déposer la chose auprès du service médical, sans rentrer dans des détails inutiles, mais qui sont compris par l’infirmière présente, elle nous dit que notre ami devra faire un dépistage du V.I.H, c’était un impératif. Son collègue interne nous explique qu’il ne se passe pas une nuit sans qu’ils reçoivent des cas comme celui-ci, et parfois le patient est encore plus amoché, il y eu des cas de décès. A les entendre, il semble que les autorités ne montre pas d’empressement à résoudre ce problème, cela casse du Pédé et dans ce monde hétéro, macho ce n’est pas grave ! C’est le sous-entendu qu’ils nous laissent passer. Un quidam, ayant perçu la détresse de Franck, appela la police qui arriva à l’hôpital comme les tuniques bleues après la bataille, un d’eux prit notre déposition et auditionna l’interne. Les propos échangé, la vision d’un sas hermétique sur le visage du policier eu pour effet de mettre Benoît hors de lui, la non assistance à personne en danger, l’homophobie ambiante le poussait à prendre à partie le policier, Jérôme eu la bonne idée de le détourner en le prenant par le bras et de l’entrainer dans la chambre où Franck est installé. Faut dire que les autorités ce targuent de dire qu’il n’y a pas de lieux dédié à l’homosexualité et en nient une quelconque existence à Venise. Je les suivais, laissant policiers et internes en discussions.
Franck dormait, il en avait un sacré besoin, nous aussi d’ailleurs, nous restons jusqu’à son réveil, prenant des quarts sur le fauteuil mis à disposition pour les visiteurs.

 La tête fatiguée, nous assistons à sa résurrection ! Une fois de plus nous ne lui prodiguons aucun reproche, même si Benoît qui avait été comme un taureau dans une arène, il ne montrait pas de rancune à son égard. Le médecin passa, et dans le couloir, il nous expliqua que pour le test il fallait attendre une quinzaine de jours avant de l’effectuer, ce que nous n’ignorons pas, mais que c’est long quinze jours dans cette incertitude. Mais encore il faut en faire un autre au bout de trois mois pour confirmer l’état viral présent ou pas. J’avais vu juste…. L’Italie ne réussie pas à sa lignée.
A suivre

Montagne


Photo prise en juin 2010 (Chamonix)


Montagne,

Tes cimes blanches caressent au ciel son azur,
Forges des hommes aux corps durs.
Muse des peintres, photographes et poètes,
Qui te mettent en fête.
En hiver loin de l'été en transhumance,
Les hommes retrouvent sur des planches, leurs enfances.
Au printemps Flores et Marmottes en réveils,
Ton blanc manteau tu le cèdes loin du ciel.
Bouquetins, Gypaètes, Isards, Chamois,
Nous offrent leurs émois.
Du fond de la vallée, vaches, brebis,
Se parent de jolis habits fleuris.
Retentis les sonnailles,
En transhumance, partance vers tes pâturages.
Bergers et leurs compagnons les tiennent en tenailles,
Donnerons la tome pour le bonheur de tout âge.

L'été, touristes en goguettes ou alpinistes chevronnés,
Viennent te dire comme ils t'ont aimé.

A tes pieds, la nature se pare des couleurs de l'automne,
Foule, le raisin qui le palais étonne.
Les troupeaux reviennent en vallée,
Bientôt tes flancs désertés.
Vents, pluies vont te caresser,
Du manteau blanc de nouveau, t'habiller.


Covix-lyon©01/09/2010

mercredi 21 mai 2014

Benoît…(47)


 Un coup à tirer. 
Dans le halo de nos lampes de poche, on devine des braguettes mal fermées, prêtent à laisser sortir l’engin pour être satisfait sur le pouce. Un garçon, à peine vingt ans, s’approcha de nous, il proposa ses services que nous refusons, juste une question au sujet de notre ami, il ne l’a pas vu, puis il s’éloigne, il parle à un mâle d’âge mure, ils font affaire, le môme glisse quelque chose dans une poche de son jean, se baisse et répond à l’offre par une pipe plutôt rapide, le mec était dans l’urgence sans doute, puis il disparu aussi vite que son ombre nous était apparue. Nous progressons lentement, quelques minutes plus tard le gars revient, nous salut d’un sourire et fait affaire avec un autre homme, vu la manière dont se déroule le scénario, le gars appuyé contre le mur, son jean à mi cuisse, la suite ne fait pas de doute, surtout que nous avons apprécié un paysage lunaire des plus beau ! On ne peu pas dire que ce coin de vie nocturne nous est des plus agréable, que cette vie soit enthousiasmante, des besoins de parts et autres sur lesquels nous ne portons pourtant pas de jugement, juste un constat.
 Cet arrêt comme des chiens de chasse nous transformait en voyeur malsain, Benoît nous donna un coup de coude et nous reprenons le chemin.
Je me décide à questionner quelques uns de ces êtres à la détresse de l’amour, rien, pas un indice, l’inquiétude montait en nous. Quelques supputations positives, imaginons qu’il a trouvé un compagnon pour la nuit, qu’il y partage son lit, celle-ci nous rassurait, mais très vite nos pensées basculaient vers le pire, demain nous retrouverons son corps dans la lagune… La ruelle annonçait sa fin, elle était barrée par une autre encore plus sombre, on va où, à gauche, à droite, pas question de se séparer, la partie gauche est notre choix, nous avons avancé de quelques dizaines de mètres, un bruit particulier attire notre attention, il provient de derrière une porte, il est moins attrayant, plus nerveux, plus agressif, nous la poussons, quatre mecs, pantalons baissés qui forniquaient avec un autre, il était en sandwich, un le besognant derrière, un autre devant, les deux autres se tenaient prêt à prendre la relève, le gars ne pouvait se défendre, ses mains étaient liés et il était à genoux, cela ressemblait à une mauvaise scène d’un film porno plutôt vulgaire, rien d’érotique dans ce jeu, il recevait des coups de pieds sur la poitrine, les cotes, des mots assassins lui tombaient sur les oreilles. Benoît cru reconnaître les fringues de Franck, son sang ne fit qu’un tour, il attrapa les deux mecs qui n’étaient pas à la besogne et sans ménagement, des coups pieds sur les fessiers, les gars empêtrés dans leur frocs baissés recevaient ce qu’ils méritaient à nos yeux et c’est avec un denier coup de savate qu’ils se retrouvèrent à la porte dans la ruelle. Jérôme et moi, attrapons les deux autres, tant pis si ils ne prennent pas la jouissance, ils connaîtrons celle de deux poings dans le visage et un coup de pied maladroit entre les jambes, ils décampent sans demander leurs comptes.

Franck pleurait dans sa posture peu avantageuse pour lui, il n’avait pas trouvé de prince charmant, mais une bande de malfrats en quête de casser du Pédé… De nôtre intervention, il est soulagé de cette torture que ces pourris lui ont infligée.
 
A suivre

Roses de novembre





ROSES DE NOVEMBRE

Douce et pâle est l'éclat de ta chair,
Rose en donne sa fraîcheur,
Dans ce ciel entre sombre et clair,
Tu restes belle à nos coeurs.

Rose de novembre,
Belle, hors de la chambre,
Sourire au passant avançant vers les portes de l'hiver,
Enveloppé dans son pull-over.

Tendre comme un printemps,
Loin de ce temps,
Tu rayonnes au froid soleil,
Belle, tu es merveille.

Rose de novembre,
A la chair délicate,
Belle, hors de la chambre,
De splendeur tu éclates.


Covix-lyon©18/11/2010

Novembre à Lyon!

   
                                             Les quai du Rhône le 12 nov. 2011 Photo de b.cauvin