mercredi 30 avril 2014

Benoît…(33)


Chapitre IV

“ Tous les chemins mènent à Rome”

   C’est drôle vous ne trouvez pas… Jérôme a mis une Mercédès à notre disposition, ses parents tiennent une société de location de véhicule, c’était plus facile, mais là où je trouve la chose amusante, c’est qu’il est comme un cocher chauffeur, lien avec le Malvoisin cocher qui menait le carrosse de mon ancêtre… Une différence de taille, nous sommes quatre à pouvoir tenir le volant du véhicule. Chacun apportant le repos aux autres et pas de haltes en relais de postes, seul les pompes à essence nous rappellent leurs existences.

  Nous avons quitté Berlin, l’Allemagne, direction l’Italie, nous évitons le passage par la France, la traversé de la Suisse nous facilite le cheminement… nous disposons moins de temps que ceux du 18ème siècle. Hormis des escales en camping le long du trajet, nous allons directement en Sicile. Nous ferons le même parcours, visitons les mêmes ruines, nous arpenterons le flanc de l’Etna pour admirer la beauté de son magma en fusion. Un spectacle inoubliable. Le ventre de la terre en ébullition, c’est un peu l’orifice d’éjection de sa digestion, la matière circulant sous nos pas sans que l’on s’en aperçoive… Quelques lieux comme celui-ci sur la planète opère sa régulation intestine. Sans eux la planète bleue n’existerait plus, elle aurait implosée.
 Naples nous donna un ferry pour l’île et nous voilà en retour en ses murs. Herculanum, Pompéi auront nos visites. Double émotions, celle d’abord, qui nous impose un certain respect, de ce début de matinée d’automne où les habitants des deux cités furent engloutis par l’éruption du Vésuve. Leurs mémoires est là présentent par les objets intacts, l’état des bâtiments (qui se dégradent par des visites irrespectueuses et le manque d’entretien), la visibilité de ces lieux est un peu comme une résurrection, un livre à ciel ouvert nous contant le drame de ce jour maudit. L’autre est de savoir qu’au 18èmesiècle lors du début des fouilles, nos ancêtres passèrent ici sans doute être dans les premiers visiteurs, les pas de Malvoisin, Meunier, Benoît et les miens nous avaient précédé.

 A Naples les rencontres ne sont pas toujours de bonne augure. Nous avions garé la Mercédès sur le parking d’un marché, nous allions faire quelques emplettes. A peine sortie du véhicule qu’une bande d’individu pas très catholique nous aborda, une tentative de raquette, vu que nous ne comprenions pas un traître mot du langage, du moins pas suffisamment, nous avions quand même compris le jeu qui se déroulait. Malvoisin marchandait, Benoît, Meunier refusèrent fermement toute rançon, je ne dis rien, sur ce coup je me suis senti un peu lâche.

A suivre

mardi 29 avril 2014

Benoît…(32)



 Il continuait toujours son aventure, dans ses propos encourageant le black à le limer, à jouir, indirectement ses mots me traversaient les sens et attaquaient son corps avec une grande énergie… Je m’écroulais sur lui, à bout de souffle, exténué par l’acte fait en lui, la jouissance offerte, je lui roulais une pelle gourmande et amoureuse… Il me serra dans ses bras et l’on s’endormi ainsi.

   Il m’avait excité par son récit, par sa période sans sexe ou il fit des masturbations dans les toilettes du lycée jusqu’à notre rencontre, par mes réponses en lui disant que moi aussi j’avais fait des solos en rêvant de lui, il m’avait invité à venir en lui…. C’était la deuxième fois que mon corps prenait le sien. Je fini, avant de m’endormir, par une fellation qu’il savoura, la générosité qu’il me donna en témoigne son plaisir.

Tout en gardant l’hôtel en pied à terre, nous visitons Berlin. Je pense au budget que Benoît a glissé dans cette partie du voyage. Berlin est immense, des avenues larges, de grands espaces verts séparent les quartiers. Nous traînons nos âmes dans les musées, salles de spectacles, l’immanquable porte de Brandebourg. Berlin est une ville du land de Brandebourg dont Potsdam en est la capitale. Quelques belles soirées dans les lieux techno mythique de la ville, les vestiges du mur, nous n’aurons pas assez de temps pour continuer le voyage si nous voulons visiter la ville en profondeur… Benoît semble attiré par elle. Peut-être que nous viendrons nous installer ici… C’est une fiction pour l’instant, mais … 

A suivre

lundi 28 avril 2014

Benoît…(31)


  A cet instant précis, mes entrailles étaient aussi tourmentées que mon cerveau, ne dit-on pas qu’il est dans la tête du sexe des garçons ! Elles me parlent tellement que je me mis à bander en recevant son baiser. Que c’est compliqué la vie, me dis-je, à peine mon amant me déclare-t-il sa flamme, son désir de faire la route de la vie ensemble, que mes pensées glissent vers une trahison, recevoir la virilité de Meunier ! Je crains la suite du voyage.

  Après ce début de soirée fort en évènements, nous partons faire un tour en boite de nuit. Décidément Potsdam est des plus ambiguë pour nos histoires à plus de deux siècles d’écarts entre nos ancêtres et nous.

  Il est deux heures du matin, après quelques slows qui nous enlacèrent fortement, où l’érotisme de nos sentiments se laissait aller, quelques trémoussements de House encore plus explicites, nous regagnons l’hôtel. Benoît refait son striptease, passe sous la douche, je me mets à nu, m’allonge sur le lit, son sous vêtement entre mes mains à en savourer les effluves de sa peau, de son corps, de sa sueur, sentir son odeur de mâle. J’étais allongé face sur le couchage, me trémoussais en jouant avec son mini boxer, je me frotte sur le drap, le sexe en érection, les reins cambrés, relevant parfois le fessier… Je ne l’entends pas venir, ce n’est que la douceur de sa peau, de sa chair s’allongeant sur mon corps qui me fit le percevoir. C’est un mâle, c’est certain, le sexe en érection se frotte entre mes lobes rebondis, je ronronne, me fais chatte, féline. Le fruit de son amour trouvant un bon terreau pour sa semence.

Son corps se repose, s’allonge sur le mien, le guerrier est détendu, il m’embrasse dans le cou. Seul Chronos pourrait dire combien de temps sommes nous resté ainsi, puis il glissa sur le coté, on s’enlace, s’embrasse, nos corps sont noués. La conversation arrive sur nos passés réciproques.
– Tu vois Hubert,…, la première fois que j’ai baisé avec un mec, c’était un mois de mai, la douceur du fond de l’air, les sens en éveils, j’avais 17 ans, je regardais par la fenêtre, un jeune black se masturbait appuyé sur le flanc d’une camionnette, regardant tantôt à gauche, à droite, surveillant la rue, cela m’excitait, sans le siffler mais en l’interpelant, il leva sa tête, me regarda, je lui fis un clin d’œil bien marqué, et un mouvement de tête l’invitant à venir devant la porte, il me sourit et bougea vers elle, je descendis lui ouvrir et l’on monta à l’appartement. Je lui offris un verre à consommer, mais il ne voulu pas, le sexe le rongeait.. nous passons dans ma chambre…
– Arrêtes,…, Benoît, tu me fais bander.
Rien n’y fit, il continua, entra dans des détails à la limite du salace… je ne tenais plus, lui fis écarter ses cuisses… Il était à moi, se laissait faire, je le besognais, c’était bon…
                                  Photo du Web.

A suivre

dimanche 27 avril 2014

Benoît..(30)



– Tu peux les ouvrir maintenant.
 Sur la table devant moi, un petit paquet y est déposé, je le regarde interrogateur, d’un signe de ses paupières il me fait signe de le saisir. Le paquet est entre mes doigts, j’en défais le fil d’or qui le lie le papier, un coffret bleu s’offre au regard, je soulève le fermoir, soulève le couvercle, dans son écrin argenté brille deux bagues, j’en saisis une, l’examine, en son intérieur est gravé les initiales de nos prénoms et la date du jour entouré de deux cœurs. Je me sens ému, troublé… une poussée sanguine rosie mes joues pour ne pas dire les empourpre.
– Je t’aime, Hubert, je déclare le désir de t’avoir comme compagnon et partager nos vies. Je te demande en mariage. Le veux-tu ?
– Mon amour, pince moi… es-ce que je rêve ? Oui Benoît, partageons nos vies tout au long du chemin qui sera le notre…mais pour le mariage, les institutions ne sont pas encore prêtes à le voter…
– Nous ferons comme-ci cela existait ! Et le pacs nous en ouvre les portes.
– Tu as raison… je désire plus que tout au monde de devenir le compagnon que tu demandes.
Il prit l’anneau d’or, l’examina, et le glissa à mon auriculaire de la main gauche. La partie extérieure de l’anneau recevait deux petits diamants, l’élégance de l’amour. Je pris le deuxième, son frère jumeau, un peu plus large, comme ses doigts, je fis le même geste, l’anneau glissa prenant sa place. Benoît se leva, vint vers moi et m’embrassa sur la bouche.
– Oui.. Messieurs, mesdames… je déclare ma flamme à l’homme que j’aime et désir qu’il partage ma vie.
  Un petit brouhaha c’était manifesté lors de cette cérémonie improvisée. Parmi les propos approbateurs quelques murmures ricanant, qu’à cela ne tienne, nous ont veux vivre ensemble, heureux, un point c’est tout. Malvoisin et Meunier vinrent vers nous leurs verres en main et nous félicita, nous embrassa aussi. Ils prirent des photos pour immortaliser l’événement. Le blog consacré au voyage et les mails des amis seront bien alimentés.
  De nos deux compagnons, Jérôme semble le plus réservé à cette démarche, par contre Franck avait l’œil pétillant d’une profonde envie, peut être une déception aussi se lisait sur son visage, contraste saisissant, était-il éprit de l’un de nous ? J’ignore si Benoît l’a remarqué, mais pour moi pas de doute, je devine que sa sexualité est plus proche de la notre que de celle d’un hétéro. J’avais déjà remarqué son manège, sans y apporter grande attention, au bahut. 

A suivre

samedi 26 avril 2014

Benoît….(29)


  Jérôme et Franck, qui n’ont pas les mêmes préoccupations, sont sortis en ville, ils font le tour du propriétaire. Avec un grand décalage sur eux, nous voilà sur leur trace, si l’on peut dire. Benoît me tire dans les rues commerçantes, nous faisons du lèche vitrine. A un carrefour, nous les retrouvons, prenons une rue dont il y a quelques brasseries. La mi-journée sonnant sa venue, nous poussons la porte d’un de ces établissements et passons à table. J’étais un peu las, et l’envie de faire une petite sieste me prit, Benoît m’accompagne à la chambre, un petit jeu pour nous dégourdir… et je pars dans le sommeil. Cette pause dura bien plus longtemps que je ne l’aurais voulu. Mes paupières s’entrouvrent, je perçois Benoît assis dans un des fauteuils qui semble veiller sur mon âme, je lui présente un petit sourire plein de tendresse, il me répond par un sympathique clin d’œil rempli de complicité. Un coup d’eau sur le visage pour le rafraîchir et nous descendons dans le hall de l’hôtel, nos amis sont à nous attendre et nous dirigeons nos pas vers le bar de l’établissement, un pianiste joue de son instrument des airs un peux jazzy pendant que nous dégustons  un cocktail et dégustions les notes s’envoler dans l’atmosphère de l’endroit. Il fait encore jour, nous sortons pour une courte balade.
– Regardez cette belle toile que la nature nous présente. Fond gris anthracite, et l’éclat de la lumière des immeubles sous les derniers rayons du soleil, la merveille des genres, contemplons ce décor comme une toile de Caillebotte, ou Mary Cassatt…
– Ben dis donc, Benoît tu as de la poésie dans la rétine. Reprit Meunier.
Notre promenade était au bord de la rivière, c’est toujours un moment délicat de tendresse, de silence, de détente, de méditation… le corps, l’âme, l’esprit s’apaise, on  aime l’instant qui ressemble à une guérison de l’être. Le centre urbain nous retrouve. Fini la douceur de cette évasion.
– Bon les gars, on fait quoi, un dîner dans la suite ou le resto de l’hôtel ? demande Malvoisin.
  Je ne sais pas pourquoi, mais l’intimité de la suite me parlait plus que la convivialité de la salle. Ma fois deux contre un et une abstention, la salle de restauration de l’hôtel est adoptée… C’est Benoît qui c’est abstenu ! Mais le débat n’est pas fini et la chose est remise en cause, nos amis penchent pour la suite, Benoît botte en touche, je suis dubitatif, et j’hésite, prends l’affaire en main.
– Tirons cela à pile ou face.
 Je sors une pièce d’un euro (la monnaie venait de changer) de ma poche…
– Pile la suite, face la salle, dit Benoît.
Je lance la pièce en l’air, elle virevolte, descend, je l’attrape et la pose sur le dos de l’autre main… Tout ça pour revenir au point de départ, c’est face… la salle sera notre soirée.

 Un majordome nous installe, puis le chef de rang prend nos commandes, le grand jeu commence. Une entrée, un poisson, une viande avec ses garnitures, salade, plateau de fromage et le dessert, un repas gastronomique. Du vin blanc des rives du Rhin. Benoît commande une bouteille de champagne que le sommelier nous apporte ainsi que les flutes mises en place par une serveuse. La clarté du champagne coule dans les flutes et des millions de bulles s’amusent à remonter vers la surface du liquide à la robe d’or transparente.
Benoît me demande de fermer les yeux, je m’en étonne mais il est très directif dans son désir tout en rigolant. Je fais comme il demande, après tout quel est le risque ? J’entends une sonorité qui se pose sur la table…

A suivre

vendredi 25 avril 2014

Mélodie d'hiver!

Mélodie d’hiver !


Les frimas s’abattaient au cœur des brumes de la fin novembre,
A moins que cela ne soit celles du début décembre.
Qu’importe, depuis que le ciel était tombé en sombre humeur,
Il avait le goût des jours qui se meurent.
Lugubre chant du corbeau noir dans le brouillard,
Odeur d’un feu de bois et de soupe au lard.
Gris, noirs sont les nuages tissant leurs toiles,
Vent capricieux agitant les voiles !
Le fond de l’air véhicule l’humidité blanche,
Le soir (point de différence entre lui et le jour) son écran noir se déhanche.
Il fait bon au coin de l’âtre à tourner les pages des nouvelles moins fraiches que le temps,
Au coin de la cheminée mijote le ragoût dans un imperceptible bouillonnement,
La nuit nous avale dans la lenteur du moment,
Jouir du silence qui s’abat dans son mouvement.

Matin d’hiver, où toute humeur semble étouffée,
Les corps redressés admirent l’œuvre de la fée,
Scintillement de millions d’étoiles tombant des nuées,
Danse lente dans sa pesanteur vers le sol s’allonger,
Les arbres nus ont changé leurs parures, vêtus des cristaux givrés,
Tout a vieillît, cours, chemins, prés,
De sa toison blanche c’est couronné,
Matin d’hiver au souffle chanteur d’Eole, voltigeur cadencé.
Suspension rêveur du maître couchant sa palette blanche,
Au cœur de l’esprit en errance.
La toile se laisse caresser en amoureuse,
Des touches légères des pointes neigeuses.
Matin d’hiver amant aux joies de la tendresse,
Matin d’hiver amant de la paresse.
Matin d’hiver, mélodie de Schubert au violoncelle,
Ave María éclatante d’étincelle.


Covix-lyon©25/04/2014

 
7 Janvier 2010 en Normandie

mardi 15 avril 2014

Benoît … (28)


 Pas le temps de lui répondre, ses lèvres avaient mangé les miennes, nos langues se mélangeaient, nouaient, le chemin d’Eros a ouvert ses portes en grand et nos corps s’y sont engouffrés. Je m’abandonne, devient féline, offre toute mon âme, tout mon corps qu’il prend avec  passion, tendresse et y exprime sa virilité. Je lui offrais à mon tour les fruits de l’arche d’alliance, il les accepta, dégusta, Benoît était heureux de ces partages. Je compris très vite qu’il était le maître du jeu, celui qui me porte dans le cocon de la jouissance.
La nuit a été torride, mon amour, amant me possédait, prenait, les tableaux du Kâma-Sûtra défilaient entre ses mains.
 L’aube glissait ses clins d’œil dans la pièce, nos corps étaient apaisés, trouvaient le repos, je m’endormais dans le creux de ses bras. Je crois que les rayons de l’extase pouvaient se lire sur nos visages tellement nous étions comblé d’amour.. Nos amours, celui de mon homme, il faut se rendre à l’évidence, il l’est, dans ses bras je me sens femme, m’abandonne comme une belle. Je repense à Dominique « Tu vois, qu’il y a bien un mâle et une femelle entre vous »… Bien sur, mais ce n’est pas tout a fait cela non plus.


Potsdam est le maillon manquant à notre amour, était devrais-je dire, la boucle est bouclée. Benoît est à moi, je le pressentais, cherchais, voulais, désirais, je suis à lui. Potsdam est la signature de notre vie commune, notre contrat, notre début, avenir. Dans cette suite, Benoît me donna toute son âme, je l’avais déjà, mais il me la délivre dans son intégrité, elle est ancrée, entrée dans ma chair. Les petits Chérubins jouaient de la harpe en jubilant de vivre nos jouissances, Cupidon avait lancé ses flèches et Eros ouvert le bal, nous croquions l’amour à pleine dents. Je ne pense plus à rien et m’endort. Dix heures s’affiche sur le réveil, Benoît a quitté le lit, j’entends le chant de la douche, le rejoins. Le garçon du room service nous apporte le petit déjeuner, mon ‘homme’ avait signalé notre réveil et le désir de reprendre des forces.

 
Photo de moâ!

A suivre

lundi 14 avril 2014

Benoît … (27)


   Je repense à ce choix réservé au nom de Benoît Chaudeur, la suite bien sur mais aussi le studio pour nos amis. Qu’es-ce que cela peu bien cacher. Benoît ne m’a rien dit de cette escale, surtout la réservation de l’hôtel, oui il y avait bien un point d’interrogation sur le cheminement à Potsdam, je vais tacher d’en connaître le fond, le secret. 

Nous récupérons les badges pour ouvrir les portes des chambres, l’ascenseur arrive à l’étage, nous voici dans le couloir, saluons et souhaitons une bonne nuit à Malvoisin et Meunier, la carte passe devant l’œil et la porte s’ouvre, nous pénétrons dans la suite, Benoît va à la fenêtre et tire le lourd rideau qui isole la pièce des regards extérieurs, il entreprend son effeuillage, je dis effeuillage car il ressemble plus à un Chippendale, un gogo boy dans une boite de striptease, son corps ondule, j’ai l’impression d’entendre un morceau langoureux d’un saxo sur un slow lent de deux heures du matin, sa façon de mouvoir son corps me met dans une certaine excitation, au fur et à mesure que la marguerite perd ses pétales, celles-ci volent sur un des fauteuil, de temps en temps il vient se frotter sur moi, je le trouve vraiment bizarre ce soir, il ne m’avait pas habitué à une telle mise en scène, tout en ayant le corps en émoi, mon cerveau cogite encore, bientôt c’est sur il descendra réfléchir plus bas…

Benoît est nu, il caresse sa verge sur mon torse, enfin si je puis dire car je suis encore habillé, pas pour longtemps, Benoît s’occupe de la chose. Sa nudité est assaillante, bravache, arrogante, son sexe commençant à trouver une forme redressé, à mon tour je suis nu, mes fringues ont rejoint l’autre fauteuil.
– Je t’aime.. la chemise atterrît sur le fauteuil,
– Un peu, le tee shirt suit son voyage,
– Beaucoup, mon pantalon prend le même chemin. Chaussettes, slip… me voilà nu, mis à nu par ses mains, il me caresse, m’embrasse, s’occupe de mon sexe, l’élève au rang d’adorateur du ciel, il se baisse, je commence à comprendre, deux minutes de fellation, il se redresse, me pousse, je tombe sur le lit, un corps à corps est en route, nous roulons sur le lit, un coup dessus, une autrefois dessous, dans l’action, je bascule entre ses cuisses et entreprend cette fellation tant rêvé. Benoît allait m’offrir se que j’attendais, le fruit de son amour. On s’enlace, s’embrasse, caresses…

– Hubert… je t’aime, et tu le sais, le savais, t’en doutais. Ici, à Potsdam je scelle notre amour, j’imagine que tu te doutes du pourquoi, de cette déclaration, deux siècles plus tôt nos aïeux ont compris leur amour en cette ville, la tentative de mettre fin à la torture qui rongeait ton ancêtre, le mien qui ouvrait les yeux… Je leur rend hommage en déclarant ma flamme, mon amour, en t’ouvrant mon cœur, Hubert je t’aime et j’en suis sur nous irons loin ensemble. J’ai su dès notre rencontre que l’amour vivait en moi, que ses étincelles brillaient en nous, j’aurais aimé te le chanter, louer, annoncer au tout début, mais j’ai résisté, et l’idée de ce voyage a germé… Nous sommes présent avec le passé et nous bâtissons l’avenir, le notre, je suis fou de toi, je t’aime Hubert.

  A suivre

dimanche 13 avril 2014

Benoît … (26)


 La fin de service arriva, nous sortons en ville pour la sentir, renifler son parfum, une ville déborde de parfums, celui de la pluie, de la neige, du vent apportant les effluves de mille fleurs, celui des Hommes, de la gazoline, des cheminées, parfois dans des rues sombres de l’urine, et autre désagréments de la condition humaine ayant trop bien arrosés une journée particulière. Un couloir d’immeuble où la fornication ne manque pas, son odeur de sperme en atteste. La vie d’une ville ! 

Allongés sur la pelouse d’un parc, la fin de journée colorant le ciel, nous regardons défiler les nuages aux variations de couleurs, ils sont comme ces soldats d’un temps lointain. Nous essayons de retrouver dans notre imaginaire le parfum du 18ème siècle, nous devisons sur l’encombrement des rues, des odeurs différentes, cheval et autres animaux les sillonnant.  C’est beau une ville quand elle se laisse apprivoiser, aimer, on l’admire dans son désordre, son opposé en alignement infini, le jeu des lumières sur les bâtiments, comme ces barres éclatantes dans le soleil sur une toile de fond grise, anthracite, un ciel menaçant de ses nuées, passées, à venir. Ici tout semble bien organisé, bien rangé comme des boites que l’on classes sur des rayonnages.


Du Versailles Prussien il ne reste pas grand chose, si ce n’est des musées et le château SansSouci avec son parc, quelques monuments, c’est devenu une ville industrielle, le parfum des casernes a laissé place  à celui de la sueur des ouvriers dans les ateliers des usines. Nous retrouvons aussi les lacs formés par le court d’eau. Nous déambulons encore un peu, trouvons une brasserie où nous abreuvons nos gosiers d’une bonne pinte de bière accompagnée de petit verre de schnaps. Quelques pas dans l’histoire de la ville, la notre aussi, puis nous retrouvons le hall de l’hôtel, la suite pour une première nuit.

 
Photo de moâ

A suivre


samedi 12 avril 2014

Benoît … (25)



  Benoît avait loué une suite pour nous, je cru rêver, lui demanda de me pincer, il riait de tout son être, un gamin qui avait fait une bonne farce. Sans même que Benoît est eu le temps de donner son billet au porteur, je lui sautais au cou et l’embrassais sur la bouche, le garçon nous regardait, un peu médusé, mais gardant sa prestance. Benoît le rattrapa, le garçon commençait à sortir, lui glissa un billet dans la main tout en le remerciant. J’étais bluffé, j’en restais hébété. Je me demandais ce qui avait derrière la tête de Benoît, il n’a pas choisi ce lieu pour simplement se faire plaisir, il y a quelque chose de caché la dessous… 
 A oui, Benoît voulait faire oublier le drame de Potsdam, c’est cela, je n’en vois pas d’autre raison. Faire pardonner l’incompréhension de son ancêtre envers le mien, pas de doute il joue la carte du repentir, mais il y a si longtemps que je ne pense pas à la repentance, la page a été mainte fois tournée, même eux trouvèrent l’amour oubliant ce matin douloureux. 
Nous, les quatre, dînons dans la salle à manger de la suite, eux aussi ne comprennent pas tout, s’interrogent, Benoît, je le vois dans son regard, en est tout rieur, il semble heureux. Son visage s’est illuminé, non pas pour exprimé une quelconque impression de satisfaction d’une idée de domination, non il est illuminé par l’amour, oh ! Je divague, c’est peut être moi qui le vois comme cela. Hum ! 
– Dis donc ! Hubert, il est plus amoureux que jamais, me dit Meunier.
– Oui, c’est ce que j’étais entrain de penser…il y a quelque chose de cachée la dessous.
– Heu !... Benoît, tu en as encore beaucoup des blagues comme celle-ci, dit Malvoisin.
– La suite nous le dira… 
… Et puis, j’ai mes raisons.
Répondit Benoît d’un air amusé, mais qui laisse penser qu’il fallait en profiter. En disait il trop ou pas assez, je m’enferme dans ma conviction
– Tu veux dire que cela est en rapport avec…
– En quelque sorte…mais pas que !
 

A suivre




vendredi 11 avril 2014

Benoît … (24)

 


 Chapitre III
Du puits remonte l’eau claire de l’amour

Sarrebruck sera la pause de la mi-journée, puis nous continuons vers Mannheim et le soir Frankfurt.  Nous passerons la nuit à Francfort et la soirée est consacrée à la mémoire du passage en Germanie de nos anciens. Une visite de la ville. La nuit sera courte, les brasseries verront nos pas entrés dans leurs murs, quelques pintes nous porterons à une certaine ébriété. Heureusement que nous sommes dans une Auberge de Jeunesse, l’Auberge Five Eléments Frankfurt, dortoirs ou chambres, pour nous une chambre. Bon ici le quartier est chaud, non loin de la gare, des peeps shows et autre menu plaisir. Nous y passerons deux nuits la journée entres elles nous fera visiter une partie de la ville.

Nous quittons Francfort avec le souvenirs des Huguenots en tête et ceux de nos précédents voyageurs, la ville c’est une évidence a changée depuis cette époque. Parfois nous en rencontrons qui non pas évolués, qui non pas pris une ride pour autant, leurs expansions reste suspendues à cette intemporalité. La route nous conduit vers Potsdam via Braunschweig.

Les lumières de la ville, telle un feu d’artifice, nous accueillent dans cette soirée estivale. Au moment de franchir le seuil de la ville, mon cœur se serre, le souvenirs de cette tragédie remonte, Benoît me surveillait du coin de l’œil, avant même que mon ressenti fasse surface, il prit ma tête et la posa sur son épaule, il me serrait de son bras, il me soutenais dans ma défaillance. L’ombre de Potsdam revient, je la chasse, enfin un peu, je souris à mon amour, il me prend les lèvres, y glisse sa langue qui tel un envahisseur s’incruste dans ma bouche… Je l’accueil à renfort de soupirs amoureux !
  Après que l’on ai suivit quelques indications, nous arrivons devant le perron de l’hôtel que Benoît avait choisi, oui je dis bien que Benoît avait choisi, il ne l’avait pas mentionné dans le parcours, un point d’interrogation à la place d’une éventuelle réservation.
– Oups !  Tu es sur Benoît que c’est ici la fin de ce parcours aujourd’hui.
– Oui… ne t’inquiètes pas Jérôme… nous sommes bien arrivé.
– Mais tu as vu … où nous mettons les pieds.
– Oui, je le sais.

 Nous descendons du véhicule, des porteurs retirent les bagages du coffre, un chauffeur va garer la Mercédès au parking de l’établissement, nous entrons dans le hall, je vais au comptoir de la conciergerie, m’annonce, l’homme impassible devant nos tenues un peu désinvoltes pour le lieu me donne les clés, je veux dire les badges qui ouvrira le sésame des chambres. Nous étions dans l’Hôtel Dorint Sans-Souci. Alors là je n’en crois pas mes yeux et pourtant le confort, pour ne pas dire le luxe, ne m’est pas étranger, sans doute Malvoisin et Meunier, Benoît aussi d’ailleurs en sont ils plus éloigné que ma pomme, mais là ce soir c’est Noël. Le placier avait rendu les clés à Jérôme, Benoît lui avait donné un billet pour qu’il le glisse dans la main du voiturier. Les porteurs nous conduisent dans nos habitacles. Nos amis ont un ‘studio’ superbe confort, là aussi Meunier donna un pourboire au jeune homme. Je fis glisser le badge, la porte s’ouvrit, mes yeux s’écarquillèrent en entrant dans …une suite.
Photo du web

A suivre

jeudi 10 avril 2014

Benoît … (23)


   En route pour l’Allemagne, une escale à Bar-le Duc, visiter la cathédrale Saint-Etienne et admirer le Transi de René de Chalon sculpté par Ligier-Richier, une œuvre tout en dentelle, représentant le squelette de René de Chalon, prince d’Orange, mort au combat durant le siège de St-Dizier, en 1544, il était âgé de 25 ans..

Louis Aragon évoque Le Transi de René de Chalon dans le poème Crève-cœur

Écoute dans la nuit mon sang bat et t’appelle

Je cherche dans le lit ton poids et ta couleur

Faut-il que tout m’échappe et si ce n’est pas elle

Que me fait tout cela ? Je ne suis pas des leurs



Je ne suis pas des leurs puisqu’il faut pour en être
S’arracher à sa peau vivante comme à Bar

L’homme de Ligier qui tend vers la fenêtre
Squelette par en haut son pauvre cœur barbare

Louis Aragon – Crève-cœur
                                          Photo du web


Après cette pause aux souvenirs évocateurs, nous continuons vers Metz, la ville n’est pas loin, nous trouvons l’auberge de jeunesse qui campe ses murs non loin de la Moselle. Nous avons le temps de flâner dans la ville, la place St-Louis où nous dégusterons une bière dans l’une des brasseries. Bâtiments anciens avec des arcades. La gare aussi est une splendeur. Cossue, exhibant sa magnificence, tant par sa façade que son intérieur. Le charme opère. La nuit nous invite, après s’être restauré, à un repos mérité. Le lendemain nous ne manquons pas un passage au C.P.M (Centre Pompidou de Metz), une merveille d’architecture de bois, de métal, verre sans oublier sa couverture qui fait penser à un chapiteau de cirque. Dernière nuit sur le sol national.

                                                    Photo de moâ!

A suivre


mercredi 9 avril 2014

Benoît … (22)



   C’est fait, la décision commune de partir est couchée sur le papier, l’organisation du parcours, du voyage tapée sur les pages du Word de l’ordinateur, dans un mois c’est le départ. Les derniers préparatifs, sont bouclés, Benoît a fait des réservations d’hôtels, de places dans des Auberges de Jeunesse, à défaut dans des campings. Une escale pas prévue, quoique… Troie, visiter la vielle ville et sa forme de bouchon de champagne qui lui donna son surnom, mais surtout celle des magasins d’usine. Cette cité ayant eue son heure de gloire dans le textile, les reconversions mirent fin à bon nombre de fabriques, il fallait transformer l’activité et les magasins d’usines étaient une façon de se souvenirs d’une période faste et pas si lointaine. L’occasion fait le larron, des achats sont effectués, Benoît trouve un costume, c’est du sur mesure pour lui, tee shirts, caleçons, chaussettes dans un magasin spécialisé dont les trois lettres résonnent son air publicitaire. Des chemises, chemisettes, chaussures, bref, les valises vont explosées !!! J’ai trouvé un blazer, un pantalon gris qui se marie bien avec, classique, nous avons aussi mis la main sur des jeans, nous partons dans un fou rire interminable, rigolons de nos emplettes, nous comparants à un régiment de filles bavant devant un étalage de lingerie, dévalisant les magasins de fringues.
Nous revenons vers la vielle ville, c’est le soir, elle est bien mise en valeur, cherchons de quoi dîner. Les auberges des temps anciens n’étant plus en odeur de sainteté, un toit par ici, un resto par là. Justement, une crêperie dans une bâtisse à colombage fait notre bonheur, nous ne sommes pas seuls d’ailleurs, il faut attendre, bien que les étudiants de l’U.T.T soient comme nous partis soit en stages, soit en vacances. Les touristes en sont leurs fantômes. Ces maisons à colombages, bien entretenues, restaurées font aussi la renommée de la ville, son patrimoine culturel. Nous passerons la nuit dans un hôtel, réservé à notre arrivé.
                                      Photo de moâ!


A suivre

mardi 8 avril 2014

Benoît … (21)

 


  Benoît sort une nouvelle fois les icônes représentants nos quatre anciens du 18ème siècle. Je dis icônes car le format est petit, presque des avatars du net. Muni d'une grosse loupe, on analyse les traits, les expressions des regards, la forme des bouches, des oreilles, et un détail, une sorte de mouche (grain de beauté) au coin de la narine gauche, pas de doute pour nous, Meunier nous apparaît comme de sa parenté, surtout en comparant avec les photos que nous avions prisent auparavant. Finalement Meunier donnera son accord pour faire parti du voyage, cette décision nous rend plus joyeux.

 Il y a des jours où l’envi de rester au plumard vous prend, ce matin là le réveil nous tira du sommeil, des bras de Morphée. Bien qu’il fasse doux, qu’il ne pleut pas, que le ciel semble des plus bleu, nous trainâmes sous la couette. Devant l’urgence du devoir, nous prenons la douche en commun. Nos virilités n’étant ni l’obélisque de la place de la Concorde, ni une virgule dans un roman, toujours bien déployées entre sol et ciel, je mate celle de Benoît, lui porte la douceur d’une caresse du bout de mes doigts, son sexe réagit très vite à l’effleurement du câlin ! J’empoignais l’engin, me penchais vers lui, l’eau de la pomme coulait sur nous, mes lèvres déposèrent un baiser dessus et passais la pointe de la langue sur le frein, il semble aimer, gémit, me caresse les cheveux, je tente de le prendre en bouche, sa main passe sous mon menton, me relève vers son visage, m’embrasse…
– Pas maintenant… mon amour…pas maintenant.
 Bingo, il m’aimait, cela devenait une certitude. Ces quelques mots l’atteste, il attend le jour, l’heure, la minute, la seconde favorable pour donner le signal à la vie de notre amour, c’est lui qui décide quand de l’amour de l’âme, du cœur nous  le mélangerons dans la beauté soyeuse des draps. Benoît prend les commandes, bien que frustré par la rupture de ce plaisir que nous allions partager, j’en suis sur, j’acquiesçais à ses propos. Cette fellation avortée est le signal déclencheur qui bientôt, demain ou un dans un temps plus ou moins lointain réunira nos corps, passation de l’esprit à la chair. Là dans cette Mercedes nous conduisant à Berlin, tout me revient en tête, tout défile depuis notre rencontre au bahut jusqu’à ce jour.

A suivre