Musique des sables…
Les grains de sable coulants des mains de
l’enfant,
S’égrainent, s’envolent au vent,
Ils passent comme des notes de musique,
Tout droit sorties des enceintes amplifiées,
Le désert sahélien entre dans la maison conique,
La kora, l’oud, la darbouka, le djembé, sons
unifiés.
Chants portés par l’Homme bleu venu d’ailleurs,
Pause de la caravane du soleil à la lune, sa
lueur.
Bien après où son ombre s’étalait sur le dos du
désert brûlant,
Passe le temps à pas lent.
Surgis cet Homme lointain parcourant le monde,
Laissant, ici ou là, son empreinte,
De l’abri sommaire à la cité mille fois repeinte,
De la trace dessinée, écrite à la parole faconde.
Les grains de sable coulant des mains de l’enfant,
S’égrainent et s’envolent au vent.
Chant de la dune,
Au clair de lune,
Musique de la brousse au désert de Gobi,
Le convoi de notes vrombi.
Cercle de famille, de tribu, foule au concert en
partance,
Aux pas de la danse, la transe,
Enchaînement des vibrations du coquillage,
Du tempo des bâtons cognés l’un à l’autre,
Balancement des corps de tout âge,
Aussi loin qu’existe la musique apôtre,
Passe la caravane dans les chants du désert,
Comme les grains de sable coulant de la main de
l’enfant,
S’égrainant et s’envolant au vent,
Ses notes, naturel concert.
B. Cauvin©13/04/2017