samedi 5 novembre 2016

Demain-- 2 et fin

 
Merci à l'auteur-e de cette image.

  Sur les grands axes sortant de la ville, de longues files de véhicules, de familles à pied, s’évertuaient à avancer dans un étrange silence et avec un semblant de discipline. Les routes secondaires aussi étaient bondées d’un monde fuyant quelque chose qu’il ne connaissait pas. On leur avait dit qu’il fallait partir, alors ce monde part.
 Le cœur de la métropole était vide de toutes âmes vivantes. Les axes conduisant vers l’océan étaient barricadés. Barrage pour empêcher toutes les tentatives de partir en cette direction, barrage qui ne résistera pas à l’assaut de la mer.
 Petit à petit, les quartiers ressemblaient à des villes mortes, seule la poussière volait dans les rues, avenues. Les arbres oscillaient sous la force du vent, les feuilles s’arrachaient des branches et rejoignaient la horde humaine fuyant cet univers. Même les chats errants, pigeons, rats et autres rongeurs avaient déserté la ville.
 Les engins volants survolaient la métropole, les sirènes  continuaient de hurler l’appel à évacuer, elles résonnaient dans les rues qui se vidaient, bientôt elles cesseront leur alarme et les véhicules fermeront la horde sur les routes.

Alors que les villageois avaient gagné les sentes de la montagne. Thomas et sa famille arrivaient sur une corniche, deuxième halte, il faut reprendre son souffle. Il saisit ses jumelles et scrute la progression de la vague, son coeur se serre, elle vient d’envahir son promontoire, de faire disparaître la ferme, se dirige avec toujours la même rage sur le village, elle est suivie de la deuxième encore plus violente.
  Elle heurte le pied de la montagne. Elle est déviée par cette falaise imprenable et se dirige dans toute son étendue vers la ville en contrebas, cela accentue l’effet de vitesse de la vague. Petit à petit l’océan prend sa place, dépose sa vie, amène aussi la mort, la désolation sur son passage. Thomas peut voir des bateaux, des camions, des véhicules, roulés, ballotés comme des dés que l’on lance sur le tapis de jeu.
 Mais où va s’arrêter ce désastre, ce dit Thomas.
– Sans doute que la ville en fera un cimetière, dit Hélène, la femme de Thomas, qui semblait avoir entendu le son de sa voix.
– À cela, il va s’ajouter une guerre, j’ai entendu le président de l’Europe Unie l’annoncer ce matin, espérons que les discussions éviteront cette catastrophe supplémentaire.
 La vague, les vagues dans leurs ruées, ont tout noyé dans leur passage, la ville ne résiste pas à l’assaut. Seuls les sommets des grattes ciel émergeront de l’onde, l’océan est chez lui, exposant une nouvelle vision de la côte. Les bâtiments les plus faibles se sont écroulés sous les assauts, les murs de verre ont explosé, laissant des trous béant où passent les vagues de l’océan. Encore un peu de vigueur et la furie se calme, l’océan ayant trouvé un nouvel espace.
  Thomas et sa famille arrivent sur le plateau, une pose pour la nuit, ils seront rejoints par les villageois, demain, il faudra franchir les cimes pour émigrer dans le pays voisin.
 Ceux de la ville, ceux qui ont été épargnés franchiront aussi les cimes vers une terre d’accueil.
 B.Cauvin@03/11/2016



  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire