mercredi 1 mars 2017

Jour d'ivers!... 4



  Dans ce parcours, nous n’y sommes pas encore, pourtant les premiers signes arrivent.  Passer devant ce cinéma de quartier, avec les séances complètes, les actualités filmées, suivit du documentaire ou de dessins animés, l’entracte avec les ouvreuses qui passaient dans les allées avec le panier d’osier accroché autour du cou et qui lançaient, Bonbons, caramels, esquimaux, parfois remplacé par chocolat glacé. Pas de bonne séance de cinéma sans l’esquimau, c’était la madeleine de Proust. Durant l’entracte, il y avait de temps en temps des attractions au profit de La Roue Tourne,  une association qui s’occupait des artistes tombés dans la misère ou en maison de repos, de retraite. Le film clôturait la deuxième partie de la séance.
  Ce soir, les néons de la salle pétillent de couleurs dans le rideau neigeux.
 Marcher, prendre à gauche, s’aventurer dans une impasse au joli nom. La villa des fleurs, ou des mimosas, ou encore des lis, des lilas, peut-être celle des poètes, le souvenir s’estompe, mais pas sa douceur. Peu importe, les pas s’incrustent comme un Arsène Lupin dans la recherche d’une effraction ! Avancer doucement pour ne pas troubler ce monde à part dans la capitale. Les lueurs des maisons font comme des têtes joyeuses, deux yeux, un nez tout brillant, pétillant.
Marquer une pause, rester immobile, finir par ressembler à un bonhomme de neige, écouter un violoniste qui lance ses notes douces, pleureuses, oui pleureuses comme dans une symphonie dont j’ai perdu le nom, je crois que c’était dans le deuxième mouvement. Histoire d’un courrier, d’un amour qui s’éteint, rupture ou mort au champ d’honneur, le violon fait couler les larmes, viendra peu après la reprise des danses, la vie continue. Peut-être est-ce un violoncelle, plus proche de nos sentiments, qu’importe, les notes transportent l’âme.

Écoutez ce musicien, sans doute, le jouera-t-il dans un concert des jours prochain, lui seul le sait, mais les notes s’envolent et tiennent compagnie aux cristaux de neige.

B.cauvin@26/02/2017

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