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Il se balade au bord du canal,
Le soleil inonde le paysage,
Les mains dans les poches,
Imitant Gavroche.
Parfois sautillant comme un criquet,
Il siffle des airs que lui seul connaît.
Au loin, derrière lui,
Chante, crie, hurle la vie !
Il le sait, mais cela point ne l’ennui.
Sur son épaule, l’univers s’étire,
La tache humide prend vie,
Elle ne sera pas seule,
Une autre et encore d’autres le touche,
Il n’aime pas cet entre-deux,
Cette frontière du temps,
Où la pluie commence à coller le tissu sur sa
peau,
Il sait, ralentit le pas.
Dans quelques instants,
Sur ses épaules tombera le chant de la pluie,
Il sera trempé,
Non pas qu’il ait plongé dans ce chenal.
L’averse orageuse aura l’effet d’une chute dans le
canal,
Le tissu lui fait une seconde peau,
Il s’ébroue, continue de siffler, de chanter.
Il est heureux comme un pinson,
Se sent dans l’eau l’âme d’un poisson.
Pas d’affolement au cœur des zébras,
Que le Dieu de l’Olympe lance en travers ciel.
En ce jour ensoleillé,
Il sent ses jambes plier,
Il est à genoux, relevant la tête,
Son corps vacille dans le chant de blé,
Pour lui un lit encore chaud,
Son regard fixe vers le ciel ombrageux,
Sur ses lèvres un sourire bien heureux,
Son corps se raidit,
La pluie emporte sa sève au cœur de cette terre,
En ce jour d’été et d’enfer,
Il ne se sentait pourtant pas l’âme d’un héros,
Quand la mitraille s’abattit sur son dos.
Bernard-Cauvin©27/05/2016