vendredi 20 septembre 2013

Benoît et le grand tour (83)


Parfois Hubert ou Benoît descend pour tourner la manivelle afin de  serrée les freins sur les roues arrières, la pente étant plus abrupte. On voit que l’hiver est passé, la fonte des neiges a creusé par endroit des sillons transversaux qui font cahoter le carrosse, l’eau coule encore en cascade vers la vallée où elle rejoindra une rivière, traversera un lac, disparaîtra dans un terrain marécageux. Elle trouvera un chemin qui l’emmènera dans un long voyage finissant par son mariage de douceur avec le salin de sa grande sœur océane.
 
La rocaille laissant la place aux épicéas et à la flore s’épanouissant sous les bienfaits des rayons solaires. Les insectes s’en donnaient à cœur joie en butinant les fleurs, passeurs de vie. Chacun à sa place dans la chaine de l’humanité, de la vie, le monde de l’infiniment petit n’est pas inférieur à l’homme qui se croit le maître du monde. Il suffit de poser le pas et de contempler ce qui nous entoure pour comprendre que nous ne sommes rien à comparer au monde animal, l’illusion de nôtre codage usuel nous fait croire à une intelligence supérieur par rapport à eux. Ce n’est pas ce qui préoccupe nos amis. Au trois quart de la descente, après avoir croisé quelques cavaliers qui montaient vers le col ou des paysans avec des charrettes remplies de pierres ou tronc d’arbres, parfois de l’herbes fraichement coupé en bordure de la voie, des branchages que le poids de la neige a porté au sol. La voie traverse un plateau, arrive sur une clairière, elle est coupée dans cette clairière par des sentiers s’enfonçant dans la forêt où partant à l’assaut de la montagne. Bien situé entre des intersections, une bâtisse est dressée, de sa cheminée sort les effluves du bois qui se consume dans l’âtre, elle fait office d’auberge, d’hostellerie pour les aventuriers de tous poils. La nuit ne tardant pas à venir c’est là que Malvoisin marquera l’arrêt du carrosse, et si il y a encore de quoi passer la nuit ils en profiteront. Malvoisin comme à son habitude prend soin des chevaux, les malles sont montées dans la chambre. Il les bichonnera encore plus, car après une longue absence d’activité, hormis celle dans les prés, ce passage de montagne méritait bien cette marque d’attention particulière, en plus ils ne sont pas familiers avec la haute montagne, bien sur il ont bien l’habitude de passer dans quelques monts dans le Nivernais, mais ce n’est pas comparable, et la frayeur qu’ils ont eu peu s’expliquer. Finalement les chevaux s’en tirèrent bien. Hommes et chevaux tutoieront la montagne jusqu’à Vienne.
 


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