Dérive automnale.
Entre ombres et lumières
A l’aube naissant
La clarté jaillissante des interstices du volet
Lumière joyeuse dansante en ses rayons.
Etendre le farniente de la nuit
Pour quelques minutes, heures
A la grande clarté du jour.
Aimer les doigts agiles
Courant sur l’ivoire du piano
Evasion douce des notes noires et blanches
Jouissance de l’ouïe à cette mélodie.
Belle mélancolie d’un matin d’automne
Montant vers l’ivresse de la chambre ensoleillée
Evasion musicale des rides d’un lac.
Marcher dans le bruissement des feuilles mortes
S’immobilisé devant la beauté d’une biche,
La puissance du cerf.
Mélancolie jazzy à la cueillette du raisin
Couleur d’automne de la tarte Tatin sortant du four,
Froissement d’une robe au déhanchement sensuel,
Femme éternelle aux regards
Tombe la feuille
Blottie d’amour
A la beauté de mon amant,
Ballet du casse noisette
Fruit d’automne encore frais
et bon à croquer
Sève automnale, perpétuel printemps
Amour suave, naturelle expression de l’âme.
Pouvoir cueillir la rose
Lui exprimer son amour
Dans le velours des yeux de la biche
Veillant à la réussite de son gladiateur
Combat de bois en domination
Arme de sa virile séduction
Brame jouisseur du vainqueur
En forêt abritant l’accouplement.
Coule le ru emportant avec lui
l’habit de l’arbre effeuillé par la bise
Eole impudique voyeur de ce strip-tease
Il suit le voyage marin des robes arboricoles
Rieur enfant au regard du bateau passer
glissant sur l’onde du caniveau.
Soupir, grand soupir soulève l’amas de feuilles
Elles virevoltent en flocon de neige entre ciel et terre
Intrépide vent d’automne,
Sautant les obstacles, soulevant l’onde
contrés éventées
Emballement féroce d’une course effrénée
aérienne, dénudant, bousculant, cinglant
tout à son passage.
Miracle d’automne sous l’humus,
ses saveurs arrivent,
les champignons de saison, sauce forestière
dégustation de gibier.
Automne des amoureux, main dans la main,
vagabondage en sous bois coloré
Bataille de feuilles, amusement des enfants
sous le regard inquiet des chevreuils,
chut ! pas de bruits, cachons nous
passe la laie est ses marcassins
l’écureuil fini ses provisions
voir venir la morte saison
les passereaux s’en vont
reste l’ami du bûcheron, le rouge gorge
curieux, il s’installe à ses cotés
partageant son labeur
il lui apporte un peu de soleil avec ses couleurs
L’homme partagera son pain, une becquée.
Flâner en sous bois ensoleillé
aimer, déplorer le son du cor
d’une chasse à cour, art d’éliminer la tare.
Rêver sur les rives d’un fleuve
d’une partie de barque sur le lac.
Profiter des bienfaits de l’automne rayonnant
Penser au laboureur préparant sa terre
La machine dépiquant le maïs
loin des torsades au soir d’automne au coin de l’âtre
Lourd camions chargés de betteraves
source sucrière, souvenir d’un blocus lointain.
Viendra le temps des grand vents froid
Viendra le temps des arbres nus
Viendra le temps morose du chant des corbeaux noirs.
Viendra le temps de la bûche se consumant
Viendra le temps des jours sombre
N’y pensons pas trop en jouissant
du printemps de l’hiver.
Laissons nos pas chanter sur le sable d’une plage
Admirons l’écume des vagues venant s’y reposer
Sous le ciel gris au couleur d’une plage nordique
Dévalons la dune comme des enfants
Allongeons nos corps sur le tapis vert
Découvrons, redécouvrons les vagues nuageuses
dans leur course céleste.
Fermer les yeux, écouter le chant des oiseaux marins
Celui de l’onde, berceuse pleine de rêves
S ‘évader avec un trois mâts
Hisser les voiles du voyage intérieur
S’imprégner des embruns d’automne
loin de la monotonie des flux
entrecoupées des ressacs
Automne aux mille visages
Aux mille effluves
Aux mille saveurs
Bruissement des pas dans l’amas des feuillages
Froissement des frusques libérant les corps
froissement des draps accueillants l’amour
Les nuits d’automne aux rives printanières
Automne aux mille visages.
covix-lyon©20-27/09/2014