dimanche 22 novembre 2015

Bises





 Bien avant l’invasion des Hommes, elle pinçait déjà!
Je l’imagine comme aujourd’hui, expirer à pleins poumons et envoyer son souffle vers le sud.
Aujourd’hui, elle suit toujours le fleuve, elle passe les remparts de la ville, ville pas encore debout à l’aube de la vie terrestre. Sans combattre, sans reddition, elle s’engouffre dans les faubourgs. Elle cingle les visages, fait couler les yeux, pleurer les narines au nez rougi.
 Pourtant, son joli nom caresse nos joues sous les baisers. Elle se montre désagréable, piquante en cette saison. Nous ne voulons pas lui parler, pas envie de l’aimer, juste accepter son chant dans les interstices des fenêtres ou des portes.
 Les mains, nous les gardons dans les poches, comme lors de nos 17 ans, on n’est pas sérieux quand on a 17 ans, dit le poète.
 Elle pique les visages, les mains, le sérieux semble nous habiter et, pourtant, nous avons les mains dans les poches.

 Bise, nous ne te saluons pas.

B.Cauvin©21/11/2015

2 commentaires:

  1. Oh ! Bravo Bernard ! Une jolie description de la bise qui s’engouffre dans les faubourgs et souvent glacée mais fort heureusement son joli nom caresse nos joues sous les baisers. Voilà pile ce qu'il nous faut à toutes et tous en ce moment, une bonne bise de douceur pour contrer les brutes épaisses qui pensent agir avec lâcheté au nom d'une hypothèse.

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    1. Bonjour OX,
      Merci de la visite et du commentaire, la bise continue à nous caresser les joues.
      Et c'est certain que je ne pourrai pas te rendre tes cheveux, mais le texte que tu en as fait est magic. Un cd à s'offrir.
      Bonne journée
      @ plus

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