mardi 28 février 2017
Un jour d'ivers!...3
Depuis, il y a le ministère des finances. |
Marcher péniblement, mais gaillardement sur le trottoir de
cette artère principal du quartier.
Le
quartier avec ses boutiques illuminées. Celle de l’épicier avec sa vitre
décorée, pareil pour la crémerie, celle du boucher, du charcutier, de la
mercière, la boutique du marchand de couleurs avait un jeu de lumière qui faisait le tour de la vitrine, il y
avait aussi le bougnat avec son bar et le dépôt de charbons et de bois, oui, il
y a celle du boucher chevalin, la triperie, le volailler, la poissonnerie, le
tailleur, un autre bistro, et à l’angle d’une rue, une brasserie, deux
boulangers, un marchand de jouets avec de l’animation dans la vitrine, ce n’est
pas les grands magasins, mais c’est aussi beau pour les enfants, le prisunic et
son père Noël devant le pas-de-porte, là il est plutôt à l’intérieur.
Les
stigmates d’un profond changement commencent à se faire remarquer. Des rideaux
de boutiques abaissés et bien rouillés, des enseignes peintes, on devine
seulement leur passé, cordonnerie, laiterie, l’abandon des métiers anciens, une
nouvelle ère arrive.
Le quartier va s’effacer sous l’activité des
pelleteuses, de grands ensembles impersonnels viendront tout remplacer, fini
ces petites boutiques, un supermarché les remplacera, plus de vie sociale, de
convivialité, des anonymes, des robots évolueront dans ce nouvel environnement.
Passer à la caisse avec le caddy et hop, direct au 25e étage bien
cloisonné.
Avant que le monde des murs réfrigérés arrive marquant la fin des
métiers de bouche, plus ou moins présent dans ces hypermarchés, donc avant que
ces vitrines d’un univers froid sans âme nous envahissent, il faut passer par
diverses étapes de transition. Finis les 800g de roastbeef, c’est 500g ou 1 kg,
l’ère du débit industriel, pousser à la consommation, il faudra résister,
préférer le boucher du coin à ces usines de la distribution.
B.Cauvin@26/02/2017
lundi 27 février 2017
Un jour d'ivers!...2
Bercy dans les années 60. |
Il
n’est pas question de l’annuler. À cette époque-là, il n’y avait pas de
téléphone mobile et le fixe était un produit de luxe qui ne trônait pas dans
tous les appartements. Il y avait bien les cabines téléphoniques au coin des
rues ou arrêt des bus, celles des bistrots aussi sans oublier les bureaux de
poste. Dans ces conditions, il ne semble pas possible de décommander la
rencontre.
Il faut marcher, entendre le crissement des pas
dans la neige, éviter de glisser, il n’y a pas grand monde pour vous porter
secours avec cette tempête de neige. Le visage fouetté par le vent et griffé
par les flocons de neige. Tout un art d’équilibriste dans la ville.
Un
sourire arrive, entendre les grelots de chevaux tirant une troïka, c’est un
tour que nous fait l’ambiance, l’humeur du moment qui envahit l’esprit. Le son
des balalaïkas arrive dans les tympans, craindre un instant de folie, puis non,
d’instinct lever la tête en direction de la musique ; un pan de fenêtre
ouvert, un pré ado regarde la rue, se dit qu’il aimerait jouer avec les
flocons, un regard émerveillé et mélancolique à la fois. La musique s’arrête,
la fenêtre se referme.
Continuer la marche ; prendre le métropolitain pour
arriver au rendez-vous.
Sortir
de l’espace souterrain, de nouveau affronter les éléments. S’amuser du
crissement des pas dans la neige, il est difficile de longer son chemin, la
chaussée ne fait qu’une, plus de trottoirs, de voie pour les autos, elles ne
passent plus depuis bien longtemps.
Enfin, retrouver une forme de haie, de barrière avec les
monticules des autos ensevelies sous la neige.
B.cauvin@26/02/2017
B.cauvin@26/02/2017
dimanche 26 février 2017
Un jour d'ivers!
Un jour d'ivers !
Depuis la veille au soir il neige à gros flocons sur la ville. Elle n’est pas régulière, dans la nuit, elle marque de courtes poses, juste une respiration des nuées.
La ville, ce matin-là, se réveille sous une épaisse couche du manteau blanc. Sa vie est comme un silence étouffant.
Le décor est fantomatique. On devine, derrière le rideau voltigeur, les bâtisses, les arbres squelettiques et chargés de neige, les candélabres et d’étranges monticules alignés le long des trottoirs.
Rares sont les véhicules qui s’aventurent dans ces artères. Une certaine ressemblance avec la mi-août où la ville dort dans son écrin d’été. Les rues pavoisées des lampions et des décors lumineux de Noël nous le rappel, ainsi que cette blancheur qui n’est pas celle du sable d’une plage en bord de mer.
Toute la journée la ville vit au ralenti, comme une scène d’un film. Le décor a encore pris de l’embonpoint. L’impression de nuit arrive plus vite dans ces nuances grises blanches, un contraste lumineux avec le ciel plus sombre. Les lumières des feux tricolores deviennent des scintillements dans un sapin de Noël, il en est de même de l’alignement de l’éclairage public. Le tout couronné par les diadèmes multicolores suspendus au-dessus des artères ou accrochés aux branches des arbres ou des lampadaires.
Marcher vers le rendez-vous.
À suivre...
B.Cauvin@26/02/2017
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