Depuis, il y a le ministère des finances. |
Marcher péniblement, mais gaillardement sur le trottoir de
cette artère principal du quartier.
Le
quartier avec ses boutiques illuminées. Celle de l’épicier avec sa vitre
décorée, pareil pour la crémerie, celle du boucher, du charcutier, de la
mercière, la boutique du marchand de couleurs avait un jeu de lumière qui faisait le tour de la vitrine, il y
avait aussi le bougnat avec son bar et le dépôt de charbons et de bois, oui, il
y a celle du boucher chevalin, la triperie, le volailler, la poissonnerie, le
tailleur, un autre bistro, et à l’angle d’une rue, une brasserie, deux
boulangers, un marchand de jouets avec de l’animation dans la vitrine, ce n’est
pas les grands magasins, mais c’est aussi beau pour les enfants, le prisunic et
son père Noël devant le pas-de-porte, là il est plutôt à l’intérieur.
Les
stigmates d’un profond changement commencent à se faire remarquer. Des rideaux
de boutiques abaissés et bien rouillés, des enseignes peintes, on devine
seulement leur passé, cordonnerie, laiterie, l’abandon des métiers anciens, une
nouvelle ère arrive.
Le quartier va s’effacer sous l’activité des
pelleteuses, de grands ensembles impersonnels viendront tout remplacer, fini
ces petites boutiques, un supermarché les remplacera, plus de vie sociale, de
convivialité, des anonymes, des robots évolueront dans ce nouvel environnement.
Passer à la caisse avec le caddy et hop, direct au 25e étage bien
cloisonné.
Avant que le monde des murs réfrigérés arrive marquant la fin des
métiers de bouche, plus ou moins présent dans ces hypermarchés, donc avant que
ces vitrines d’un univers froid sans âme nous envahissent, il faut passer par
diverses étapes de transition. Finis les 800g de roastbeef, c’est 500g ou 1 kg,
l’ère du débit industriel, pousser à la consommation, il faudra résister,
préférer le boucher du coin à ces usines de la distribution.
B.Cauvin@26/02/2017
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