samedi 19 juillet 2014

La plaine d'Eros



Suivant les pas du guide au travers des bois sombres, marchand vers cette lueur lointaine.
   Passant non loin d'êtres à la, hardiesse venimeuse. Il l’apostrophe pour éviter leurs regards désastreux.
  Plus loin au chant de la Lyre coule le sang de la terre auquel ils s'abreuvent en sa fontaine.
  Le paon immaculé déploie sa roue à leur passage leur indiquant l'autre rive. La douce bise chante dans la cime des arbres emportés à leurs oreilles ces harmonies de myriades d'oiseaux. Dans leurs ouïes se développe une symphonie qui accompagne les pas en ce lieu au mille parfums de sous bois.
  La lueur grandit au fur et à mesure qu'ils s'approchent, dans les yeux un halo de brume, un cercle de rayons multicolore l'entoure, s'élevant au dessus de la clairière. Un coin d'azur s'ouvre comme un rideau d'une salle de théâtre. La plaine s'ouvrant aux regards est couverte d'un tapis vert d'une douce épaisseur où règne la palette d'un peintre en son sein. De toutes ses fleurs remplissent leur cœur de rêve, embaume l'esprit d'une suave senteur de mille roses, violettes, fraises des bois, d'agrumes, jasmin et autre chèvrefeuille...les emportant dans une ivresse de bonheur. Dans les sous bois de la forêt des regards envieux, hostiles, amis les scrutent, suivent sans bruit jusqu'à la porte de la plaine.
  L'orée approche, l'espace de liberté s'agrandit, un sentier s'y engouffre, le jeune guide en tunique blanche portée jusqu'à mi-cuisse, ceinturée en sa taille par une cordelette d'or, laissant sa chevelure au couleur des blés et bouclées voler au vent; ses yeux saphirs son visage d'ange et son corps d'une légèreté gracieuse au bord de la plaine, se baignant des douceurs du soleil « vas, lui dit-il » comme si le chemin allait lui appartenir, « ici s'arrête ma servitude... »
Les premiers pas dans ce sentier entrant au cœur de la prairie l’emportaient vers  quel destin?
L'éphèbe qui l'accompagnait reste à veiller sur son cheminement, plus un mot, plus un geste.
  Au loin une ombre dans l'astre de jour se dessine de plus en plus grande, son cœur se mit à battre très fortement, les pas s'accélèrent comme attirés par elle, derrière lui l'éphèbe se fait petit, un corps incertain prend ses formes dans une toge blanche et bleu ciel bordée de liseraient rouge et or, il s'approche, leurs bras s'écartent comme si ils se connaissaient et qu'une longue absence les avaient séparés, ils couraient l'un vers l'autre, s'enlacent, se serrent fortement, les caressent se font fiévreuses, les regards plongent l'un en l'autre, les bouches s'effleurent, ils tournoient comme une valse soûlante de son tempo. Face à lui au loin, un bras de l'éphèbe se lève tendu, l'autre allant en arrière, se relâchant, dans l'azur une pointe d'or brille de tous ses éclats dessinant une courbe s'élevant pour redescendre vers eux. La flèche ainsi lâchée, transperçât leurs cœurs, les faisant rouler dans ce tapis moelleux qui accueillit les corps enlacés, unis dans l'amour, désir de Cupidon.
  L'amour coule dans leurs veines, sur cette plaine d'Éros où l'éphèbe l'avait conduit, les laissant seul dans leurs ébats au milieu de mille fleurs qui les gardent enlacés.


Covix_lyon/Bernardus©30/09/2010


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