jeudi 19 octobre 2017

Sort!





Sort,
Sort,
Sort, petit diablotin,
Sort, la porte est ouverte,
Viens voir le monde ce matin,
Car c’est ton matin,
Le premier qui te donne le jour, 
Tu vas t’habituer à ces lueurs,
À ces humeurs.
Viens, conter les tiennes,
Au fil des ans,
Mais ne brûle pas les étapes,
Commence à babiller,
Commence à évoluer à quatre pattes, 
Redresse-toi.
Lance tes premiers mots, compris, analysés,
Va étudier sur les bancs du savoir,
Va apprendre, comprendre à l’école de la vie, 
Chaque seconde,
Chaque minute,
Chaque heure,
Chaque jour,
             Semaine,
             Mois,
             Années,
Sont des livres ouverts sur la connaissance,
Des pages écrites par ta présence.

                                     ∼∼∼∼∼

Va, viens, sort de ce corps,
Suis-je fou, folle,
Cette âme, sa coque, point ne la reconnaît, 
Le tain du miroir reflète autre chose,
Ce n’est pas une âme noire,
Non, autre chose,
Un autre être,
Celui qui ne me ressemble pas,
Je crie, tremble, me révolte,
Face à cette image étrangère,
Faut-il que je disparaisse,
Faut-il que je transgresse, 
Les interdits,
Dans le miroir, un corps masculin,
Dans le miroir, un corps féminin, 
Dans mon âme, je suis féminin,
Dans mon âme, je suis masculin, 
Je peux garder cette enveloppe, 
Je peux aimer un être du même sexe,
Plus encore, 
Ëtre chrysalide et de ce cocon,
Produire la transformation de mon être,
Ëtre enfin ce que je devais être,
Répondre à la question,
Qui suis-je ?
Sorts de cette enveloppe,
Une nouvelle naissance,
Hamlet déclamait « Être ou ne pas être »
Garder, casser la bogue de son contenant,
Donner un sens à sa vie,
Trouver les sens de la vie, 
Que la conscience de l’animal humaine, 
Que nous soyons, permet d’en trouver la voie, 
Dans le tempo de la musique,
Nous sortons de notre coquille, 
Et nous nous trémoussons au son de la savane retrouvée,
Nos origines vibrent dans nos âmes, 
Comme notre genre s’affirme en quittant le cocon.
Hétéro, 
Homo, Femme, 
Homme, 
Nous ne sommes que d’un seul genre, 
Plantigrade, bipède, omnivore, ovipare, 
Nous sommes dans le monde animal
Des humains.
Bernar-Cauvin@02/10/2017

jeudi 4 mai 2017

France



Devise de la France.




France, réveille-toi, 
Pense à tes enfants, 
Il est l’heure de songer au devenir, 
Au chemin du savoir de s’ouvrir, 
Pense à tes enfants, 
Ceux qui sont à venir, 
Ceux pour qui l’ombre  nauséabond
Apporte son règne, 
Celle qui éteint le siècle des lumières, 
Rayonnement de ta pensée, 
Non, France, 
Ne te laisse pas embarquer, 
Sur des flots obscurs, 
Réveille-toi, redonne de la couleur dans ton ciel, 
Pense à tes petits-enfants, 
Qui auront les regards, les mains accusatrices sur leurs têtes, 
Tout comme leurs cousins Germains,
Ne te laisse pas emporter par les mensonges, 
D’une idéologie assassine, 
Héritière des exactions racistes napoléoniennes,
Que le Führer idolâtrait, 
France, tu mérites mieux, 
Que ce naufrage annoncé,
Ne te laisse pas berner par le miroir aux alouettes du nationalisme, 
Leitmotiv des factieux du monde entier, 
Porte ouverte à toutes les exactions contre l’humanité, 
Porte ouverte, comme dans le passé, 
À des guerres qui apporteront encore plus de misère, 
À des guerres réjouissant la finance et le capital, 
Réfléchit France à ton devenir, 
Celui-là, même difficile, qui gardera le flambeau des lumières en action, 
Ou celui qui l’éteindra au fond du gouffre des ténèbres, 
Pente dont cet avenir ne se relèvera pas, 
France, j’ai mal à ton âme, 
Celle des grands hommes, celle du peuple qui a fait ton histoire, 
Celle des anonymes qui la fait vivre, 
Celle au cœur libre, 
France, réveille-toi, 
Ne laisse pas la peste brune gangrener ta vie, ton avenir.
B.Cauvin©29/04/2017




dimanche 16 avril 2017

Musique des sables...









Musique des sables…

Les grains de sable coulants des mains de l’enfant,
S’égrainent, s’envolent au vent,
Ils passent comme des notes de musique,
Tout droit sorties des enceintes amplifiées,
Le désert sahélien entre dans la maison conique,
La kora, l’oud, la darbouka, le djembé, sons unifiés.

Chants portés par l’Homme bleu venu d’ailleurs,
Pause de la caravane du soleil à la lune, sa lueur.
Bien après où son ombre s’étalait sur le dos du désert brûlant,
Passe le temps à pas lent.
Surgis cet Homme lointain parcourant le monde,
Laissant, ici ou là, son empreinte,
De l’abri sommaire à la cité mille fois repeinte,
De la trace dessinée, écrite à la parole faconde.

Les grains de sable coulant des mains de l’enfant,
S’égrainent et s’envolent au vent.
Chant de la dune,
Au clair de lune,
Musique de la brousse au désert de Gobi,
Le convoi de notes vrombi.
Cercle de famille, de tribu, foule au concert en partance,
Aux pas de la danse, la transe,
Enchaînement des vibrations du coquillage,
Du tempo des bâtons cognés l’un à l’autre,
Balancement des corps de tout âge,
Aussi loin qu’existe la musique apôtre,
Passe la caravane dans les chants du désert,
Comme les grains de sable coulant de la main de l’enfant,
S’égrainant et s’envolant au vent,
Ses notes, naturel concert.
B. Cauvin©13/04/2017








samedi 15 avril 2017

Alliances!





Homs-Syrie




Alliances !


New York,
Londres,
Paris,
Bruxelles,
Nice,
Istanbul,
Kaboul,
Tunis,
Bamako,
Stockholm,
Saint-Pétersbourg,
Homs,
Le Caire…
Villes martyres
Enfants martyrs,
La sauvagerie d’un nouveau fascisme,
Se cachant dans les draps de l’islamisme,
Un Père de la nation, qui tue ses enfants,
Avec ses complices de Daesh,
Où l’homme de l’Oural s’est fourvoyé.




Le choc de civilisations,
Est une manipulation,
En  dessous, il y a le pétrole et le gaz.
Manœuvre pour étouffer le réveil des peuples,
Comme la trahison des républicains lors de la commune de Paris,
L’alliance de la finance, des affaires, aux politiques,
Nous sers ses coups de triques,
Ne répondons plus présent au nationalisme exacerbé,
Le bras armé à de nouveaux conflits,
Soyons des Hommes,
Des Hommes libres,
Leurs illusions, c’est de nous faire croire que nous ne pouvons pas gagner,
Parole de Rockefeller (Jr) en réprimant les mineurs du Colorado, *
Notre force,
C’est que nous pouvons gagner.

B.Cauvin©08/04/2017

* 26 morts, dont 2 femmes et 11 enfants retrouvés calcinés dans le camp abritant les mineurs.
 "Ils ne faut pas les laisser croire qu'ils peuvent gagner."





Mémorial aux victimes de Rokefeller Junior.




mercredi 12 avril 2017

Chant au renouvellement




Chant au renouvellement

L’astre de jour a pris ses quartiers vers d’autres mondes,
Quelques lueurs persistent encore, s’éloignant de la ronde,
La toile et ses diamants se sont installés,
Coule la rivière paisible dans la vallée,
Elle brille du regard de la demoiselle argentée,
Le lé longeant sa balade miroitée,
Parfois, elle est enjambée d’un pont de bois,
Passerelle pour l’évasion en sous-bois.

Des lanternes accrochées aux branches des arbres,
Illuminent la verte prairie aux veines de marbre,
La liane pend en demi-cercle,
En son centre, une planchette en couvercle,
Siège de tendresse en balançoire,
À l’amour son égrisoir,
Au loin, des enfants courent après des lucioles,
Chasse aux regards de ces bestioles,
Rêver, allonger sur le tapis vert,
Au monde lointain de l’univers.

Beauté de l’infini,
Où la vie fait son nid,
Faire un vœu au passage de la filante,
À Éros, sa flèche en amour se plante,
Douceur printanière, d’un été sa mission,
Deux cœurs en font la confession,
Bienveillante belle-de-nuit,
À l’onde donne son sauf-conduit.

Une soirée sous les platanes à déguster,
Les chants des ensembles orchestrés,
Folklore de la mémoire,
Vivant loin des grimoires.

À l’instant reposé, ouïr le ululement de la chouette,
Précédemment, dans la journée, les trilles de l’alouette,
Dans le soir, un joyeux tintamarre,
Le coassement des grenouilles près de la mare.

Doux, humide, froid, passe le temps aux verts feuillages,
Tendre, apprenti révolté, assagit, traverse les âges,
Amoureux blottit au pied de la meule de foin,
Pareil, le fermier, au repos, le regard vers le loin.

Les vertes céréales s’élèvent mûrissantes,
Les abeilles, sur les champs de colza, volent bondissantes,
L’apiculteur, d’une main agile, décaisse,
Sur la tranche de pain, sa belle crème épaisse.

Désagréables pollens, maux renifleurs,
Pour l’été et l’automne, les arbres en fleurs,
Des fruits rouges aux pommes,
La crainte de l’orage qui dégomme.

Belle saison de printemps,
Au rêve remplit le temps,
Chant au renouvellement,
Désir de changement.

B.Cauvin©9-11/04/2017









mardi 4 avril 2017

Divagation printanière


Divagations printanière.


Mars s’en est allé filant loin de l’année,
Dans le céleste aussi, il s’éloigne vers d’autres lieux,
Avril arrive, et comme son premier jour,
À être un poisson dans les nuées,
Devenant la colère des cieux,
En mars, les mouettes changent de séjour,
Avec le printemps revenu,
Les nids se remplissent d’amour,
Merles et moineaux dans les haies sont contenus,
En attendant leurs petits mamours !
Adieu mars avec tes giboulées et jours d’été,
Trop tôt arrivés,
Voilà qu’au premier d’avril se dit en automne d’un jour délavé,
Qu’importe, je sais pour l’avoir vu surgir,
Le soir vole la chauve-souris.

Des magnolias aux pétales fanés,
La rose point encore née,
Les rendez-vous galants ne se font pas seulement dans les fusains,
Les alcôves en sont les desseins.
Comme des œufs, les bourgeons en éclosions,
Laissent le tendre vert étirer ses feuillages,
Pointes colorées en multi visions,
Sève éclatante du jeune âge.

Printemps à plusieurs visages,
Vers la belle saison amorce le virage,
Les artères de la terre se gonflent de la fonte des neiges,
Les plaines du limon l’agrège.

Jouirent des trilles qui s’élèvent dans le fond de l’air,
Conversation des emplumés traversant les millénaires,
L’onde soulève ses vagues monstrueuses,
Jeunesse à l’âme tempétueuse.

Blancs roses jaunes
Vert couleurs de mars avril
Belles fleurs printemps.

Nature fille du Phoenix,
Éternelle renaissance se dresse le larix,
Aux conifères, il se désabonne,
À la flamme dorée de l’automne.

Printemps, tu n’en finis pas de nous soûler
De ta sève à nous tournebouler,
Ivresse des sens,
À l’âme sa récompense.

Bernard.Cauvin ©2-3/04/2017










vendredi 3 mars 2017

Un jour d'ivers! ...Fin



 La pièce est meublée d’un lit, d’une table, quatre chaises et un buffet.
 Le garçon ne se plaint pas, mais s’il le pouvait, que si ses moyens le permettaient, il irait trouver mieux. Il patiente, dit-il un jour.
 Les autres arrivent, chacun de nous avons apporté de quoi passer une bonne soirée, pour les plats chauds, il suffira de les passer sur les deux feux.
 Pas de gros cadeaux pour ce soir de réveillons, justes des présents qui viennent du cœur, un vinyle de Brassens pour l’un, une bouteille pour un autre, un livre, une BD, c’est fait en fonction des goûts que nous connaissons. Il y a de l’amour, de la chaleur, cela vient du fond de nos âmes.
Il y a aussi ce qui se voit et ce qui ne se voit pas. L’amour caché, pour la fille d’un copain, pour un copain aussi, il faut mettre cela sous le tapis, le garder pour soi, pourtant en y regardant bien, des regards, des attitudes laissent passer l’expression des sentiments.
 Nous avons été jusqu'au bout de la nuit, la lueur du jour se fait, la neige a cessé de tomber.
  Un café bien chaud, et déjà les premiers départs, puis la bande s’éclaircit.
  Rester avec lui pour remettre un peu d’ordre et faire la vaisselle, la ranger.
 Ils parlent aussi, chantent, des sourires s’échangent.
 Éros passe, transpercera-t-il les corps des flèches de son amour ?
 Le temps a passé.

Ils sont mariés chacun de leur côté, ils ont des enfants et petits-enfants. Ils se voient souvent, tantôt chez l’un, tantôt chez l’autre. Ils n’ont pas oublié ce Noël lointain, il se lit souvent dans les regards. C’est leur jardin secret qu’il cultive.

B.cauvin©26/02/3017

Photo prise depuis ma chambre.

jeudi 2 mars 2017

Un jour d'ivers!...5

Caillebotte. Toits sous la neige.

  L’impasse est bien moins lumineuse, plus sombre, si ce n’étaient les petites villas qui donnaient leurs lumières.
 À droite, des palissades de bois, derrière elles, un terrain vague. On devine que des enfants viennent y jouer, quelques planches sont désolidarisées des supports, ils viennent taper dans le ballon, jouer aux cow-boys et aux Indiens, se chamailler aussi, ennuyer les filles qui jouent dans cet espace. Quand cette tempête de neige se terminera, les gosses iront faire des bonshommes de neige et de belles batailles de boules de neige. Les plus grands, le soir, ont des jeux plus secrets… Mais personne n’est dupe.
Au fond, il y a un immeuble de trois étages, une bizarrerie dans la villa. Du côté des petites maisons, une réplique londonienne, l’architecte a dû avoir un vague souvenir, c’est moins réussi et les bâtisses tombent en décrépitudes, pourtant nul ne semble triste ou miséreux, ce n’est pas la richesse non plus. Là ce soir, derrière les fenêtres, les lourds rideaux ne sont pas encore tombés, il y a des sapins de Noël qui sont illuminés, il semble que la fête s’annonce.
 Arriver devant la porte branlante de l’immeuble au fond de l’impasse, la pousser avec ménagements, elle grince. Taper les chaussures les unes contre les autres pour en faire tomber la neige compacte qui se colle entre les crampons. Monter l’escalier vers l’un des studios où a lieu le rendez-vous.
Sur le palier, les toilettes et à côté le point d’eau. Toquer à la porte, l’étonnement et le bonheur, passe sur son visage, l’étonnement, braver ce temps de saison, le bonheur pour l’avoir fait, on est heureux de se retrouver.
 La pièce est au carré, presque, un renfoncement qui sert de cuisine avec un réchaud deux feux, un petit frigo, un comptoir sur lequel on pose une cuvette, elle est utilisée aussi bien pour la toilette que laver la salade…

  Sur les vitres de la fenêtre des cristaux dessinent des arabesques, pourtant il y a un radiateur électrique, il ne réchauffe pas assez la pièce.

B.cauvin@26/02/2017

mercredi 1 mars 2017

Jour d'ivers!... 4



  Dans ce parcours, nous n’y sommes pas encore, pourtant les premiers signes arrivent.  Passer devant ce cinéma de quartier, avec les séances complètes, les actualités filmées, suivit du documentaire ou de dessins animés, l’entracte avec les ouvreuses qui passaient dans les allées avec le panier d’osier accroché autour du cou et qui lançaient, Bonbons, caramels, esquimaux, parfois remplacé par chocolat glacé. Pas de bonne séance de cinéma sans l’esquimau, c’était la madeleine de Proust. Durant l’entracte, il y avait de temps en temps des attractions au profit de La Roue Tourne,  une association qui s’occupait des artistes tombés dans la misère ou en maison de repos, de retraite. Le film clôturait la deuxième partie de la séance.
  Ce soir, les néons de la salle pétillent de couleurs dans le rideau neigeux.
 Marcher, prendre à gauche, s’aventurer dans une impasse au joli nom. La villa des fleurs, ou des mimosas, ou encore des lis, des lilas, peut-être celle des poètes, le souvenir s’estompe, mais pas sa douceur. Peu importe, les pas s’incrustent comme un Arsène Lupin dans la recherche d’une effraction ! Avancer doucement pour ne pas troubler ce monde à part dans la capitale. Les lueurs des maisons font comme des têtes joyeuses, deux yeux, un nez tout brillant, pétillant.
Marquer une pause, rester immobile, finir par ressembler à un bonhomme de neige, écouter un violoniste qui lance ses notes douces, pleureuses, oui pleureuses comme dans une symphonie dont j’ai perdu le nom, je crois que c’était dans le deuxième mouvement. Histoire d’un courrier, d’un amour qui s’éteint, rupture ou mort au champ d’honneur, le violon fait couler les larmes, viendra peu après la reprise des danses, la vie continue. Peut-être est-ce un violoncelle, plus proche de nos sentiments, qu’importe, les notes transportent l’âme.

Écoutez ce musicien, sans doute, le jouera-t-il dans un concert des jours prochain, lui seul le sait, mais les notes s’envolent et tiennent compagnie aux cristaux de neige.

B.cauvin@26/02/2017

mardi 28 février 2017

Johnny Hallyday 15 vidéos rares à 100% ça déménage !

Un jour d'ivers!...3

Depuis, il y a le ministère des finances.

   Marcher péniblement, mais gaillardement sur le trottoir de cette artère principal du quartier.
  Le quartier avec ses boutiques illuminées. Celle de l’épicier avec sa vitre décorée, pareil pour la crémerie, celle du boucher, du charcutier, de la mercière, la boutique du marchand de couleurs avait un jeu de lumière qui  faisait le tour de la vitrine, il y avait aussi le bougnat avec son bar et le dépôt de charbons et de bois, oui, il y a celle du boucher chevalin, la triperie, le volailler, la poissonnerie, le tailleur, un autre bistro, et à l’angle d’une rue, une brasserie, deux boulangers, un marchand de jouets avec de l’animation dans la vitrine, ce n’est pas les grands magasins, mais c’est aussi beau pour les enfants, le prisunic et son père Noël devant le pas-de-porte, là il est plutôt à l’intérieur.
  Les stigmates d’un profond changement commencent à se faire remarquer. Des rideaux de boutiques abaissés et bien rouillés, des enseignes peintes, on devine seulement leur passé, cordonnerie, laiterie, l’abandon des métiers anciens, une nouvelle ère arrive.
Le quartier va s’effacer sous l’activité des pelleteuses, de grands ensembles impersonnels viendront tout remplacer, fini ces petites boutiques, un supermarché les remplacera, plus de vie sociale, de convivialité, des anonymes, des robots évolueront dans ce nouvel environnement. Passer à la caisse avec le caddy et hop, direct au 25e étage bien cloisonné.

  Avant que le monde des murs réfrigérés arrive marquant la fin des métiers de bouche, plus ou moins présent dans ces hypermarchés, donc avant que ces vitrines d’un univers froid sans âme nous envahissent, il faut passer par diverses étapes de transition. Finis les 800g de roastbeef, c’est 500g ou 1 kg, l’ère du débit industriel, pousser à la consommation, il faudra résister, préférer le boucher du coin à ces usines de la distribution.

B.Cauvin@26/02/2017

lundi 27 février 2017

Un jour d'ivers!...2

Bercy dans les années 60.

 Il n’est pas question de l’annuler. À cette époque-là, il n’y avait pas de téléphone mobile et le fixe était un produit de luxe qui ne trônait pas dans tous les appartements. Il y avait bien les cabines téléphoniques au coin des rues ou arrêt des bus, celles des bistrots aussi sans oublier les bureaux de poste. Dans ces conditions, il ne semble pas possible de décommander la rencontre.
Il faut marcher, entendre le crissement des pas dans la neige, éviter de glisser, il n’y a pas grand monde pour vous porter secours avec cette tempête de neige. Le visage fouetté par le vent et griffé par les flocons de neige. Tout un art d’équilibriste dans la ville.
  Un sourire arrive, entendre les grelots de chevaux tirant une troïka, c’est un tour que nous fait l’ambiance, l’humeur du moment qui envahit l’esprit. Le son des balalaïkas arrive dans les tympans, craindre un instant de folie, puis non, d’instinct lever la tête en direction de la musique ; un pan de fenêtre ouvert, un pré ado regarde la rue, se dit qu’il aimerait jouer avec les flocons, un regard émerveillé et mélancolique à la fois. La musique s’arrête, la fenêtre se referme.
 Continuer la marche ; prendre le métropolitain pour arriver au rendez-vous.
  Sortir de l’espace souterrain, de nouveau affronter les éléments. S’amuser du crissement des pas dans la neige, il est difficile de longer son chemin, la chaussée ne fait qu’une, plus de trottoirs, de voie pour les autos, elles ne passent plus depuis bien longtemps.

 Enfin, retrouver une forme de haie, de barrière avec les monticules des autos ensevelies sous la neige.

B.cauvin@26/02/2017

dimanche 26 février 2017

Un jour d'ivers!






Un jour d'ivers !

  Depuis la veille au soir il neige à gros flocons sur la ville. Elle n’est pas régulière, dans la nuit, elle marque de courtes poses, juste une respiration des nuées.
La ville, ce matin-là, se réveille sous une épaisse couche du manteau blanc. Sa vie est comme un silence étouffant.
Le décor est fantomatique. On devine, derrière le rideau voltigeur, les bâtisses, les arbres squelettiques et chargés de neige, les candélabres et d’étranges monticules alignés le long des trottoirs.
  Rares sont les véhicules qui s’aventurent dans ces artères. Une certaine ressemblance avec la mi-août où la ville dort dans son écrin d’été. Les rues pavoisées des lampions et des décors lumineux de Noël nous le rappel, ainsi que cette blancheur qui n’est pas celle du sable d’une plage en bord de mer.
 Toute la journée la ville vit au ralenti, comme une scène d’un film. Le décor a encore pris de l’embonpoint. L’impression de nuit arrive plus vite dans ces nuances grises blanches, un contraste lumineux avec le ciel plus sombre. Les lumières des feux tricolores deviennent des scintillements dans un sapin de Noël, il en est de même de l’alignement de l’éclairage public. Le tout couronné par les diadèmes multicolores suspendus au-dessus des artères ou accrochés aux branches des arbres ou des lampadaires.
 Marcher vers le rendez-vous.

À suivre...
B.Cauvin@26/02/2017

lundi 30 janvier 2017

Voyages!






  Voyages !
 Au début du mois de janvier, retour de Normandie, le paysage bourguignon dans sa parure d’argent éblouissait le regard des voyageurs. Les cristaux du givre créent un monde féerique, fantastique, un monde où l’on ne serait pas surpris d’apercevoir les elfes venir orner la nature de ce manteau cristallin.
  Le temps étire ses jours, ses nuits. En ville aussi, entre Rhône et Saône, le givre pare les toits, arbres, les véhicules de ce décor blanchi. La neige aussi se met de la partie, pas longtemps, il faut être matinal pour participer à ce spectacle.
  Le 16 janvier de cette année, le vent du nord, la bise, est mordant. Il fouette, lacère les visages, s’engouffre sous les robes, dans les pantalons, il faut faire le gros dos. Je l’ai perçu dans son chant dans les bouches d’aération de l’appartement, je dis chant, je devrais dire qu’il grognait, son ire résonnait très fortement.
 La nuit s’annonçait glaciale.
  Mardi, il fait encore nuit, la ville dort. 6 heures, marcher dans le froid, braver le vent, je prends le tram’, direction la gare de Perrache. On ne peut pas dire que c’est la bousculade dans le transport, deux, trois pèlerins en route vers le boulot.
 6 h 45 mn, le TGV s’ébranle pour la capitale. Il déroule son allure dans le long tunnel de la nuit.
  Les candélabres, des villages, d’un jaune orangé sont comme des étoiles au ras du sol.
 Au loin, les lueurs du lever du jour étalent des couleurs d’un dégradant montant, violine, orange, blanche, elles s’unissent à celle de la nuit dans un dégradé descendant, bleu nuit, bleu et bleu ciel.
 L’hiver a déposé sa signature, des tapis blancs jonchent le sol, recouvrent les jeunes pousses des céréales. Les squelettes des arbres ressemblent à des chandeliers en argent aux multiples branches.
  Le paysage était resté féerique, pas la même qu’au début du mois. Le pays des elfes s’ouvrait de nouveau au regard, il appelait au rêve, le souvenir d’enfance dans un village blanc au cœur de l’hiver.
 La capitale nous accueille, sa banlieue aussi. L’agitation d’une ville en plein travail. La traversé du bois de Vincennes me ramène bien des années en arrière, celle de l’enfance partant au pensionnat dans un bois sous la neige de l’hiver 1956, la Marne, la Seine charriant des icebergs si elles n’étaient pas bloquées par les glaces. Les années, plus tard, la fête du trône déplacé du cours de Vincennes à Paris, pour la pelouse de Reuilly, les promenades en barque sur le lac, mais aussi les dimanches avec la chienne et le chat, tenu en laisse. Plus tard avec les enfants, et aujourd’hui pour accompagner ma marraine dans sa dernière demeure, son long voyage vers l’ailleurs.
  Le retour, le chemin à l’envers, enfin presque, retrouver les mêmes paysages, ou presque, c’est le couchant et sur les contreforts du Morvan l’éclat orangé du soleil dépose ses feuilles d’or sur dame nature, les arbres reluisants de ce voile doré.
 L’imagination ne joue pas des tours, une jeune femme est aussi prise par l’émerveillement du paysage, elle l’immortalise sur son smartphone.
 Sans être étonné, simplement jouisseur d’instants dérobés de la beauté que nous présente le monde dans lequel nous passons.

B.Cauvin©17-23/01/2017


samedi 21 janvier 2017

Ombre de la vie!




L’esprit d’Hadès s’en vient souffler sur la forêt des hommes,
Porté par son compère Éole porteur des vents puissants, 
Les feuilles sur les branches frissonnent, 
Aux quatre saisons coupe le sang.

Au printemps, le jeune bourgeon éclos, 
S’arrache de sa source nourricière, porté par les flots, 
D’un vent capricieux,
Au bien-être peu soucieux.

L’arbre, plusieurs fois centenaire, gémit de ses blessures,
Les larmes de sève coulent sur les feuilles agonisantes, 
Dans son âme tout n’est que fêlure, 
Dans ses veines passent les gouttes de sang luisantes.

Hadès, par la bouche béante et hurlante d’Éole, chante sa joie, son royaume va s’enrichir d’être nouveaux. Il souffle dans les masures, il chante entre les lames d’acier des sculptures fièrement dressées, dans les arbres de vie auxquels sort bien des cris.
La jeune pousse, trop isolée, a été déracinée et s’est envolée  dans ce nuage elliptique dévastateur.
Serrons-nous les uns contre les autres, protégeons-nous, faire face à cet ennemi, certains tomberont fièrement.
L’arbre, bien dressé sur ses racines, sent le sol vibrer sous lui. “Pourtant, je ne fais pas partie de la race des arbres qui marche” se dit-il. 
Le combat est âpre, dur, les branches se cognent, s’entrechoquent, le sol tremble, les feuilles s’envolent, le vieil arbre lutte comme les autres, résiste aux assauts, des branches de sa cime se plient, des rameaux cèdent et vont choir sur le tapis de mousse, de feuilles ou du lierre rampant, les fougères s’écartent et les laissent ainsi faisant une haie d’honneur aux fiers combattants à leurs passages.
 Un grand fracas résonne dans la forêt, un arbre, dans la force de l’âge, s’écroule, Éole, de ses bras, l’a entortillé et il vacille, brisant des frères à son passage et il s’étend sur le sol.
 Le vieil arbre pleure ses membres perdus. Il sait, que de jeunes poussent feront leur apparition, mais dans ses veines, il sent bien la liquéfaction de ses artères.
Le calme revenu, il entend déjà le cri de la cognée venant faire son œuvre. Il le sait, le devine, il ne se plaint pas de son avenir, il faut laisser la place, il en est ainsi. Il ne peut se révolter, à moins qu’il ne demande à Éole de l’emporter avec lui loin de son terroir.
  Les hommes se lamentent de ce désastre, il les entend, ils sont comme lui en colère contre les éléments.
 Il les voit ramasser ses branches, celles des frères de la forêt aussi. Il entend les passe-partout scier les troncs couches sur le tapis de feuilles.
 Il frémit, tremble, sursaute, le premier coup de cognée vient de le frapper à sa base. Son sang suinte de l’écorce, de ses veines, l’entaille est bien faite, il sait qu’il n’est plus utile dans ce monde, il a beaucoup perdu en luttant contre les vents. Étêté il est vulnérable. Les gestes sont précis, bien saccadés, le vieil arbre vacille, un cri des bûcherons et il tombe de tout son poids sur le sol.
 Les hommes reviennent vers lui, l’admirent, lui font honneur, il fera de belles planches pour des meubles ou un parquet sur lequel des enfants joueront comme dans des temps lointains d’autres venaient jouer dans ses bras. 

B.Cauvin©15-20/01/2017

De passage sur se site, j'en profite pour vous souhaiter une bonne et merveilleuse année 2017