samedi 18 mai 2013

Benoît et le grand tour (76)

 
Bien qu’il fût plus avancé dans l’âge que les jeunes, il n’en a pas été moins impressionné, il se signait à chaque  dalle ayant la gueule ouverte, il ne les suivra plus sur ce parcours, ce qui les arrangeait, notamment  lors d’un eux. Benoît et Hubert s’étaient accoutumé au secteur, il ne manquait pas un soir d’une semaine où ils y passèrent, que venaient ils chercher entre les dédales du lieu. Décembre, il fait froid, humide, la brume donnait une impression  esthétique différente, théâtrale, un flou sur les bâtisses plus sombre encore, une sorte de procession d’êtres informes, impossible de distingué un homme d’une femme, des masses dont on ne voyaient la tête, des troncs. Ils s’aventurèrent à suivre ce drôle de cortège, au loin dansait des feux follets au cœur d’un monde plus sinistre, plus sombre, était-ce leurs yeux qui finissaient de les porter dans un délire fiévreux, ou d’un débordement du à l’excès d’alcool. Parfois ils ne les voyaient plus, puis ils réapparaissaient, ces lueurs dansantes dans des jeux de couleurs, ils s’aperçurent que c’était l’effet de torches se consumant derrière les vitraux d’une église, ils suivirent les ombres dans le sanctuaire religieux, des chandelles s’agitaient devant les statues de divers personnages bibliques, ce ballet de flammes dans leurs mirettes fini de les étonner. Un chant venant d’un lieu indéfinissable dans la nef les envahi, ils prirent place dans une rangé et suivirent l’office, pas grands monde dans la nef. Ces âmes présentent ressemblaient plus à des zombies, à des cabossés de la vie, à croire qu’ils étaient sorties des tombeaux et venaient continuer leurs dévotions religieuses. Ils restèrent jusqu’au bout de l’office, pas trop long elle était déjà bien entamée. Les fantômes vivants étaient absorbés par l’épais brouillard ambiant, ils disparaissaient au sortir de l’église, Benoît et Hubert s’attardèrent, seul le curé et des enfants de chœur fermaient la marche, les gamins à leurs tours sont avalé par la brume et s’évanouissent du paysage, le père barricade le lieu et fait comme les autres en partant vers sa curie, le rideau sans être déchiré est franchi, ils ne le voient plus tout en restant planté sur le parvis de la bâtisse, ils étaient comme englué dans ce décor, enfin ils bougèrent vers un endroit qui n’avait pas encore reçut leur visite, une palissade plus ou moins déglinguée est dressée devant ce lieu encore vierge pour eux, ils glissent entre des planches béantes franchissant le seuil d’un monde nouveau tout aussi lugubre et incongru que ce chemin qui traversait le cimetière. Une bâtisse dont la toiture reposait sur le sol, les murs délabrés et s’enfonçant sur un côté donnait un air penché à ce bâtiment  éventré, il est loin des marques de puissances d’anciens personnages de hautes importance qui l’ont habité. Ils se risquèrent entre ces ruines. L’envol d’un oiseau nocturne, dérangé par ses visiteurs inattendus, surpris Hubert qui se blotti contre Benoît, lui souriait, de faite ils restèrent un instant enlacé. 

 
Photo du web. place St-Marc au 18ème siècle


1 commentaire:

  1. bravo pour ton assiduité à écrire et publier ce roman-
    tu dois y passer des heures-
    j'aime beaucoup le décor de cet épisode- l'ambiance- le mystère-
    bonne continuation- à bientôt pour de nouvelles aventures-

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