mercredi 22 mai 2013

Benoît et le grand tour (78)

 

Ce plonger dans les traces de Virgile ou Dante, voir Boccace, après une heure de lecture ­— ils y reviendront souvent — direction un musée retraçant la vie de la cité des Doges, et des œuvres d’artistes de la renaissances. Ils en profitent, et ce qu’ils aiment c’est ces soirées masquées donné dans des demeures bourgeoises ou aristocratiques. 

Elles ne sont pas toujours aussi gaies que cela veux bien le laisser entendre, parfois des règlements de comptes surviennent, les déguisements sont propices à les dissimuler, dagues et poignards font leurs œuvres, les rues mal éclairées offraient aussi son pesant de victimes qui une fois occis par la blancheur des lames se retrouvaient à flotter sur l’onde des canaux. Mari trompé exécutant lui même la sentence envers l’amant ou utilisant des sbires gracieusement payé, un conflit d’intérêt commercial pouvait aussi ce régler de la sorte, voir les influences politiques qui n’étaient pas des plus tendre non plus. Des dossiers comme eux s’empilaient sur le plateau des bureaux du service de la sécurité.

 Les nuits de décembre s’effilaient à la queue leu-leu, Noël montra sa veillée, la messe de minuit de rigueur et les festivités le jour même chez le comte qui les invita à sa table, invitation qu’ils ne refusèrent pas. Malvoisin aussi eu sa part, mais pas à la même table, avec la domesticité. Bien que la mode des cadeaux ne soit pas de ce temps, ce n’est pas les mains vident qu’ils se présentent chez leur hôte. Une plante fleurie et quelques friandises accompagnaient la visite, Benoît, habile au dessin, avait tiré des esquisses de portraits féminins de la maison, il les peaufina avant de leur offrir. C’est vrai que durant ce séjour les jours de pluies les clouaient dans l’appartement qu’ils avaient loué. La confection de bijoux aussi eue droit à ses heures  d’ouvrages, il en vendit à l’entourage du comte et parfois sous le manteau. La ville ne manque pas d’orfèvres en la matière, mais l’originalité de son travail attirait bien des convoitises d’acquisition, cela lui rapporta pas mal d’espèces sonnantes et trébuchantes, toutefois il demeurait prudent n’ayant pas pignon sur rue, le risque de donner à manger à la faune maritime ne lui plaisait pas plus que cela.

 La ville se prête aussi bien volontiers à la débauche des corps lors de ces soirées masquées où les robes retroussées dans les recoins sombres laissaient les gaillards s’aventurer en les lieux. C’était aussi sans compter avec les lupanars en tous genres, passer allègrement entre les cuisses d’une femme à l’entre fesse d’un garçon, Benoît et Hubert ne dérogèrent pas à la règle, d’ailleurs n’étaient ils pas venus à Venise un peu dans ce but sous la couverture de l’enrichissement culturelle.

 Janvier préparait le carnaval. Chacun de leur coté trouvèrent de quoi agrémenter cette période. Benoît avait dégoté une tenue bleue en velours  au reflets soyeux, le masque en papier mâché, inévitable accessoire, représentant le visage de Scaramouche, la coiffe rouge grenat et noir et des bas blancs remontant jusqu’aux mollets enserrant le pantalon, sans oublier les escarpins à boucle.


image du net



1 commentaire:

  1. ils n'ont pas trainé à la bibli !! les amoureux-
    son métier lui sert bien pour se renflouer -
    le costume est déjà prêt,pour un carnaval d'enfer !!

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