vendredi 3 mai 2013

Benoît et le grand tour (73)

 
Deux routes s’offraient à eux, deux anciennes voies Romaine, la voie ‘Cassia et l’Aurélia’. La ‘Cassia’ passe  à l’intérieur des terres, mène directement de Rome à Florence, la voie ‘Aurélia’ longe la côte, bénéficiant de la douceur marine et dans ces chaleurs elle est la bienvenue, outre son nom évocateur de l’empereur philosophe stoïcien, ce n’est pas un hasard !, Rome, Pise, rejoindre Florence par une autre route.
On ne peut pas dire que les voyages sont sans embuches, bien souvent du au matériel, aux chevaux, voir les passagers eux-mêmes, les aléas de la chaussée. Les hommes aussi sont des dangers pour les voyageurs. Il n’est pas rare de ce retrouver occis pour être dévalisé de quelques menues monnaies, bijoux. Pise est la dernière étape avant Florence, ils sont entrés en Toscane dont ils commencent à apprécier les paysages. Bientôt la ville arrivera à eux. Un virage sur le parcours, d’un côté une forêt drue, de l’autre le contrefort de la colline, c’est de la forêt que surgit le danger, des malfrats passent à l’attaque, l’effet de surprise est à leurs faveurs, nos amis réagissent très vite, coups de feu des pistolets, Malvoisin joue du fusil et de son fouet, cela sème une panique chez les assaillants qui ne s’attendaient à cela. Malgré tout le carrosse est arrêté, Benoît sort de l’habitacle l’épée à la main et poursuit l’œuvre de déstabilisation, Meunier le suit et tire de ses pistolets, un assaillant tombe à terre touché en pleine poitrine, c’est alors qu’une lame se plante dans son dos, Benoît ne pu éviter le coup sur lui, il transpercera le brigand de son épée en l’enfonçant dans son ventre. Hubert et Malvoisin finirent de les mettre en déroute, la colère comme alliée, décuplant les forces.
– Il n’y a pas que sur le sol français que l’on est dans ce genre de situation, dit Hubert.
 Benoît se penche sur le précepteur, il est inconscient, le dos ensanglanté, heureusement la lame n’a pas touchée l’axe vital, il déchire les vêtements, retire l’épée, avec des lambeaux de la chemise il fait une compression et la ligote. Aidé de Hubert et Malvoisin ils l’installent sur une des banquettes et partent pour Pise. A l’Hôtel Dieu de la ville ils le déposent, les soins lui seront appliqués. Le séjour dans cette belle ville à la tour penché, le campanile de la cathédrale, elle penche depuis l’origine de sa construction. Le séjour au lieu d’être d’une journée ou deux, sera bien plus long que prévu. Au quatrième jour, le médecin dit que l’état de Meunier ne présente plus de risque, seulement il lui est impossible de continuer le voyage, les secousses dues aux voies carrossables ne permettant pas de finir la cicatrisation dans de bonnes conditions. Hubert se renseigne auprès de lui pour savoir si son rapatriement par voie maritime pouvait s’effectuer. Le médecin fût affirmatif dans ce choix. La décision était prise, le port de Pise n’est plus ce qu’il fût, aussi c’est vers Livourne qu’il fallait se retourner. 

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