samedi 4 mai 2013

Benoît et le grand tour (74)

  


Renseignement prit, dans cinq jours un navire partira pour la cité Phocéenne, en accord avec le médecin, il restera en convalescence à l’hôpital. Nos amis en profitèrent pour aller à Florence, ils la visitèrent, le Duomo, le palais des Médicis, la statue du David de Michel-Ange trône sur la place, ils s’abreuvèrent de l’art de la renaissance, l’ombre des Médicis plane, leur parfum passe dans les rues, sur le pont galerie enjambant l’Arno, c’est une ville impressionnante, ici les anglais sont en extases, les français un peu moins, ils ne la boudent pas, mais l’architecture semble austère à leurs yeux, et puis ils ne trouvent pas ce qu’ils cherchent, les plaisirs, celle de la table rien à redire, celle de la chair, la ville semble puritaine. Heureusement que deux jeunes garçons à l’allure du David serviront de guide pour nos participants au grand tour. À l’ombre de regards inquisiteurs, ces guides furent récompensés comme ils l’espéraient, bien sur en quelques pièces mais aussi en nature, même Malvoisin goûta à ces jeux. L’avant veille du départ ils retournèrent à Pise auprès de Meunier, le lendemain ils l’accompagnent à Livourne, une nuit en auberge sur le port, puis c’est l’embarquement, nos trois amis lui confièrent le courrier effectué depuis leur passage à Marseille. Son voyage une fois débarqué à Marseille continuera par voie fluviale vers Chalons, le Rhône, et à Lyon remonter par la Saône, c’est enfin par voie carrossable qu’il finira son parcours vers le nivernais. La fin de voyage sera supportable la route étant une artère refaite. Le navire quitte Livourne, ils le suivent s’éloigner, les voiles disparaissent à l’horizon, nos amis repartent pour Florence, ils retrouvèrent les jeunes guides, Benoît en pris un comme modèle, redessinant le David dans la nudité du garçon. C’était la dernière nuit à Florence, nuit chaude si il en fût dans tous les sens du terme. C’est quand même avec un certain regret qu’ils quittèrent la cité des Médicis, Florence n’est pas attirante pour les français et pourtant eux l’avaient aimé. Ils partent vers ce qui attirent les compatriotes, Venise. La route sera longue, Bologne, Ferrare, Venise où ils pourront comme il se doit jouir de la vie des Vénitiens. L’été trainait ses derniers jours, il n’avait pas envie de quitter le calendrier, il pensait que son pouvoir pouvait s’étendre vers les autres mois qui suivent sa transhumance, mais la couleur des vignes, forêts changeait. L’automne installait ses marques, lui faisait un croche pied, allez l’été retire toi, tu n’as plus ta place, c’est à moi le printemps de l’hiver de mener la danse, déployer mes couleurs. Revers de la médaille, c’est aussi les pleureuses du ciel qui abattent leurs larmes sur la terre. Venise sera une ville étape, longue, comme l’avait pressenti Malvoisin. Les amateurs de grand tour du continent Européen se retrouvent ici à Venise pour sa débauche, c’est même un but inavoué des jeunes de la noblesse de tous pays.



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