mercredi 1 mai 2013

Benoît et le grand tour (71)

 


                                                                  VII
     « … On emporte avec soi ce à quoi on tente d’échapper. »
                     Enrico Remmert.

  La route est reprise, nos amis dans leur carrosse prennent la ‘Via Popilla’ et à Capoue la ‘Via Appia’ ou du moins leurs descendantes. Quitter Naples se diriger vers la ‘Via Popilla’ et monter vers Capoue, long et périlleux, c’est plus sur leur garde que ce fit ce cheminement, pistolets, fusils (dont ils firent l’acquisition) et bien sur les lames ‘aiguisées’ étaient leurs meilleurs alliées. Le quidam, sans être amis des brigands, n’en était pas moins d’hostile personnage. – « Si au moins je pouvais détrousser un de ces voyageurs, cela ferait l’affaire de la famille », c’est souvent une pensée non entendue, mais perçut, alors prudence, d’ailleurs les regards ne trompaient pas sur le sujet. A Capoue, dans l’hostellerie, le grabuge fût de justesse évité, des uniformes de la maréchaussée locale calma les ardeurs belliqueuses de certains résidents des lieux. La nuit ils barricadèrent la porte par sécurité, au matin nos amis ne s’attardent pas dans ce monde peu conviviale. La route vers Rome reprenait sur l’une des voies Romaine les plus célèbre. Alors que Meunier faisait son travail d’éducateur, Benoît s’absenta; ce n’est pas qu’il quitta l’équipage; son esprit prit le large, il se retrouvait sur un char dans la posture d’un consul qui montait triomphant vers la capitale de ce vaste empire.
– Alors Benoît !..., on rêve, lâchât Hubert.
 Le jeune homme rosi, baissa les paupières en signe d’approbation, mais garda son rêve pour lui. Hubert l’avait sans doute deviné en écoutant Meunier, il percevait la même chose. « Ils ont encore leurs âmes d’enfant, pensa le précepteur ». C’est bien là tout le charme de ce voyage. Rome ouvra grandes ses portes, Rome la céleste, Rome tout auréolée des vestiges de son flamboyant passé. Ils trouvèrent le refuge non loin du Colisée, ce qui pour Benoît lui convenait plus que la protection de la basilique Saint-Pierre. Une petite semaine à arpenter dans une fournaise les rues de la ville, déposer les pieds dans le Colisée, déambuler dans les ruines du Forum et autres temples, entre une partie des murs du Vatican, dans divers églises, musées, profiter de la douceur des soirs sur des places, déguster la volupté des repas dans des auberges et celles de quelques filles en mal d’amour, ou plutôt à la recherche de  plaisirs, encore que le terme est plus dans l’ordre des mots qui sont ici couché, celui de ce siècle, que du côté du 18èmesiècle, c’est plus reconnu pour l’homme qui est en sa quête que la donzelle qui lui offre. 
 

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