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vendredi 30 mai 2014

Benoît…(55)



  Benoît doit nous conduire chez ses parents afin de faire les présentations. Une certaine angoisse vivait en mon  fond intérieur en sachant le peu d’enthousiasme de son père à l’égard  de son fils, je craignais aussi une voltige de bois vert sur lui et des propos accusateurs de détournements pour ma part.
 Benoît avait invité sa fratrie avant la rencontre familiale, sa mère avait accompagné le frère et la sœur le vendredi soir pour le week-end et le dimanche soir elle est venue les récupérer, c’est ainsi que j’ai fait connaissance d’une partie de la famille. Pour la jeune fratrie, pas besoin de la charmer. Son frère et sa sœur trouvent cela cool et nous soutiennent, la mère, plus réservé sans doute, n’en était pas moins fière, là aussi je gardais le naturel, pas besoin de jouer les charmeurs de serpent, c’est entendu nous irons passer les trois jours du début novembre en leur compagnie. Benoît tentait de me rassurer au sujet de son père.
 Nous sommes sur la route, je conduis la Facel-Végas et je suis un peu tendu, Benoît raconte des cafougnettes qui me débrident un peu.
 L’accueil venant de la fratrie est des plus chaleureux, celui de sa mère est plus courtois, je redoute le paternel qui me serra la main mais au geste un peu froid. Si je restais sur mes gardes, je me détendais légèrement. Le père invita Benoît à une mise au point dans son bureau ! Aie !.. Sa mère, le frère et la sœur m’entrainèrent dans le tour du propriétaire, balade et le reste durant la bonne heure de l’entretien entre le père et le fils.
 Alors que je donnais un coup de main à rentrer les plantes craignant le froid, le gel de l’hiver qui s’annonce, même si il fait encore beau et chaud en l’été de la Saint-Martin. Le jardin d’hiver les accueilleras et protègeras jusqu’à la belle saison prochaine. Benoît et son père nous rejoignirent, la mine plutôt réjouie de Benoît me rassura sur la conclusion de ce tête à tête.

  Nous passons à table, madame Amélie Chaudeur avait préparé un bourguignon en plat principal, son père, le roi de la soupe me confiait Benoît à longueur de journée, nous avais confectionné un velouté de champignons. S’en suivit un plat de crudité et un de charcuterie maison, après le bourguignon, la salade, des fromages et une tarte Tatin, je n’oublis pas l’apéro, et le café avec son pousse pour digérer, le vin aussi fût à l’honneur.
Au moment de café avec son pousse, le père de Benoît se leva le verre à cognac en main…
– Je lève ce nectar que la nature sut nous offrir à la santé de nos amoureux, je souhaite qu’il fasse un couple heureux dans la vie qu’elle peut leur apporter…
C’est alors que je me levais et répondis à mon tour.
– Je remercie monsieur Chaudeur…
– Edmond… me reprit son père…
– Je remercie Edmond, Amélie, je vous remercie tous ici réunis de m’avoir accueillit parmi vous, j’aime Benoît et chaque jour, chaque minute à venir je lui donnerai toute ma tendresse et la force de l’amour qu’il mérite et que mon cœur le rende heureux.
– Je lève mon verre à père, ma mère, Pierre et Françoise pour ce jour mémorable, je le lève aussi à ma moitié avec laquelle, j’en suis sur, nous bâtirons un foyer digne de ce nom..
- A votre amour, reprirent en chœur Françoise et Pierre.

Le week-end suivant nous étions au château chez mes parents à sceller là aussi notre vie. Nous avons invité nos familles réciproques à passer Noël avec nous, l’occasion de les réunir autour de cette fête particulière. La bascule de l’année sera consacrée aux amis.


jeudi 29 mai 2014

Benoît…(53)



  Jeudi, la récolte se termine. La mi-journée a sonné une heure plutôt, nous quittons les vignes, de retour à l’exploitation, ablutions et la collation du midi. Le raisin est déversé pour la dernière fois dans une cuve, il y sera pressé. L’après midi passe dans la détente, préparation des valises pour le retour vers les foyers qui nous attendent. Une petite sieste réparatrice et l’inattendue pour certains… Le baptême !
 Un gros baquet de bois cerclé rempli de grappes de raisin, une bataille commence autour, les habitués sont en short ! Quelques conseils quand même et les autres sont torse nu.. Les grappes touchant les cibles, puis quelques uns empoignent les novices qui finissent à barboter dans le baquet. Nous sommes plus proches du violacé que de la couleur cuivrée de l’épiderme. Un tuyau d’arrosage fera une bonne douche pour lessiver cette joyeuse débauche, combien même avec  l’eau si fraiche ! Après une douche bien réelle, le soir venu dans une tenue plus adéquat, nous participons à un repas gargantuesque. Récompense de trois semaines de labeur. Les plats succèdent aux plats, immanquable saucisson mijoté aux gènes accompagné de pommes vapeurs, hum, j’en raffole.

  Quelques garçons avaient les regards tournés vers deux servantes tres attrayantes dans leur tenue, une jupe un peu courte dévoilant le rosé des cuisses, le petit tablier blanc de rigueur et un corsage au contenu appétissant. Ceux là ne manqueront pas de s’occuper des demoiselles, les yeux parlent pour eux, et les filles ne sont pas trop farouches. Benoît scintillait dans mes prunelles, ce qui ne manqua pas de me faire charrier part d’autres, mais aussi plus sévèrement par des énergumènes de l’université de droit, fief historique de la droite extrême en ce beau pays. Les deux ouvriers agricoles les remirent bien vite à leur place… Ici, ce soir là, les plus attardés ne sont pas ceux que l’on pensent. Nous serons sage pour cette nuit, une de plus ou de moins, cela n’a pas d’importance, demain la vie parisienne reprendra ses droits et nous avec et la protection de la couette abritera notre amour. Le vendredi après midi nous quittons la propriété viticole de Mr Pierre, qui ne manqua pas de distribuer, outre le salaire, une douzaine de son précieux nectar à chaque participant.


  Dans quelques jours la reprise de la dernière année de nos études. Avant cela nous organisons une soirée pour célébrer cette rentrée. Une belle fête avec une quinzaine de nos connaissances, filles et garçons réunis dans la dégustation du bon vin de Mr Pierre. Heureusement tout n’y passa pas, mais bon, il fit son bon effet. Un buffet froid ou tiède, la musique accompagnait la dégustation. Une séance diaporama, dont tout le monde se fout mais que l’on apprécie quand même, surtout au passage de Potsdam quand Benoît m’offre la bague et déclare sa flamme ! Bague au passage que chacun veut admirer.


samedi 5 avril 2014

Benoît…. (18)


– Je sais, … je sais, … sois patient mon cœur, sois patient..
  Je rongeais mon frein, pourtant nos bouches, lèvres se dévoraient, nos langues se nouaient, nos caresses nous faisaient bander… mais il se refusait à plus de partage entre nous. Consolation, cette fin de journée du dimanche nous prîmes le train ensemble pour le retour au bahut. Nous parlions de notre relation, de son avenir, lui était sur que nous irions jusqu’à la fin des temps ensemble, mais j’étais moins convaincu, pourtant mon amour était si fort que le doute ne pouvait s’installer, mon esprit parfois divaguait sur le sujet, je tenais bon la barre si je puis dire, soulagement de  l’âme, du corps, solos cachés dans les lieux d’aisances.

  Les retrouvailles avec la bande un de ces jeudis de fête, il y eu comme une traînée de poudre qui allait faire sauter une caisse de TNT dans un lieu improbable, Meunier, Malvoisin étaient présents, ils ne participaient pas toujours à nos soirées, se partageants avec d’autres groupes.
 Alors que nous satisfaisions les plaisirs de nos palais par les mets concoctés par deux filles de l’assemblée, Benoît nous interpelle, s’adressant en particulier à nos deux amis et moi.
- Les gars.. silence… j’ai une idée, peut être la trouverez vous biscornue..
– Dis toujours, répliquais-je.
– Si nous refaisions le grand tour comme nos anciens ?
 Un silence s’abattit entre nous, non pas que l’idée n’était pas séduisante, mais c’est plutôt l’effet de surprise. La réflexion ayant fait son tour de cerveau, nos langues se délièrent.
– Le… le périple serait le même… Berlin, l’Italie, L’Autriche ? demanda Malvoisin qui connaissait l’histoire.
– Oui, en quelque sorte, bien sur, plus de navires, de carrosse, mais avec une bonne voiture cela est envisageable.
– Il faut y réfléchir… reprit Meunier.
– Pour moi… je suis déjà excité comme une puce rien qu’à l’idée de refaire ce périple, merci Benoît pour l’avoir sortie de ta malle.
– Bien réfléchissons au projet, tirons des plans sur la comète et nous en reparlerons lundi..Ok ?
– Le Ok est reprit par nous trois.

Les autres qui ne comprennent pas tout, nous encouragent dans la démarche, vous nous enverrez des photos sur nos mails, tu feras un blog dit un autre, et plein d’invectives de la sorte, je crois qu’il sera difficile d’échapper à la balade.

 

A suivre…

jeudi 3 avril 2014

Benoît…. (16)



…– « Un bisou, un bisou, un bisou… » scandaient filles et garçons réunis. Ses lèvres s’emparèrent de ma bouche, il les écrasa sur les miennes, me les suça, mangea et sa langue s’incrusta dans ma cavité buccale ayant franchie la barrière de corail, je sombrais dans ses bras, un énorme ‘Hourra’ retentit dans cette salle et suivit d’une salve d’applaudissement. Benoît me roulait une pelle, comme c’était bon, inutile de décortiquer ce qui ce passa en moi, c’était comme une télécommande envoyant son signal, mon bas ventre en reçut la décharge électrique et se dressa l’antenne masculine. Il laissa mes tétons et m’enlaça, moi aussi je pris possession de son corps dans mes bras qui remontaient, au passage j’effleurais son entre jambe qui me semblait être l’image de la tour Eiffel dressée sur ses quatre piliers. Le baiser sera long, très long et toujours scandé par l’assistance, ce n’est que reprenant notre souffle qu’une nouvelle bronca nous salua, chacune, chacun passa vers nous, nous serrant la main avec des mots de ‘félicitation, longue vie, bonheur’ etc.
 Tout ce que j’attendais de Benoît c’était libéré, ce fût sans doute le moment le plus magique, féérique, les amis n’en restaient pas là, une série de slows, musique de films célèbre, de ceux qui bercèrent nos parents, ‘Top Gun, Ghost, Bodyguard, Night in white in satin, etc., nous étions  enlacer sur la piste improvisé ressemblant à Sissi et François Joseph lors d’une ouverture de bal à Vienne, slows très chauds, langoureux, amoureux. Cette soirée marqua un tournant, je l’invitais à partager l’appartement, il accepta de bon cœur. Ce qui est sur, non seulement nous avons le même toit, mais encore nos cœurs battent ensembles. Même si nous partageons la chambre, la couche, il n’y a pas encore de corps à corps entre nous, notre amour n’est pas platonique non plus, c’est juste que nous n’avons pas franchi un pas de plus, nos effusions amoureuse sont là, nous suffisent, il y a encore cette main qui nous retient, nous sommes aux milieu du gué, nos rives se sont rapprochées, formant un goulet plus étroit, bien sur, sous la couette, nos corps nus la tentation est grande, et ce n’est que des masturbations qui la satisfasse, il en sera ainsi jusqu’à un certain jour, mais nous n’en sommes pas encore là.
   Au bahut un gars de la bande, gentil garçon, pas très malin, il n’a pas inventé la poudre, il est porteur de clichés sur le sujet, fantasme, ce renseigner aussi peut être, un  tout sans doute, bref tout ce qui circule sur les rapports entre mâles, sur l’art de la sexualité entre nous, je ne parle même pas de celle des filles, déniée, il est impossible qu’elles est du plaisir… bref il y a encore du boulot pour les sexologues et chasser les idées reçues.
– Salut Hubert… heu excuses moi de te poser cette question…
– Salut Dominique, vas y  libères toi.

– Heu… pas facile, bon… c’est qui la fille entre vous deux ?

 

A suivre…


mercredi 2 avril 2014

Benoît…. (15)



Chapitre II

« Le sourire c’est le langage du cœur »
Covix-lyon

   Ce qui devient intéressant se sont les soirées étudiantes du jeudi soir. Soirées qui s’organisent tantôt ici, tantôt ailleurs, chez les uns et les autres, souvent les mêmes amis, garçons et filles réunies. Lors de l’une d’elles, nous faisons connaissances de Meunier et Malvoisin, hasard, je ne le crois pas, en tout cas si il en est un nous essayons de connaître les liens éventuels avec le passé, pour Meunier cela s’avère plus difficile, le patronyme est très répandu, ce qui n’est pas le cas de Malvoisin, en plus son amour des chevaux alimente notre curiosité, Benoît et moi irons même à la recherche de son arbre généalogique, il y a un trou du aux guerres, et saccages des églises, faut dire que le registre de la vie des êtres était tenu par les curés du village, naissances lié au baptême, mariages, décès, l’état civil de l’époque, les maisons de peuple remplaceront allègrement ce travail avec la création du livret de famille en 1877 suite à la destruction des documents à Paris en 1871. Toutefois la filiation plus ou moins retrouvé vers le nivernais et surtout les traits de visage sur des tableaux de la famille où le cocher est parfois présent ou ceux laissé par feu Benoît Chaudeur sur ses carnets lors du grand tour. Quoiqu’il en soit, nous reformerons un quatuor. Nous étions un de ces jeudis chez un camarde qui organisait l’une des soirées. La fête était bien amorcée, bien arrosé, nous chantions et parfois des morceaux très potache improvisés sur un prof, des collègues d’études, ou  des chansons paillardes. Benoît et moi sommes assis sur un canapé, il y a aussi un autre étudiant et Malvoisin assis sur l’accoudoir. Benoît avait passé son bras gauche au dessus de mes épaules, appuyé sur le dossier, l’autre main plongea dans ma chemisette largement ouverte, il me caressait les tétons, il me regardait avec du bonheur dans les yeux, un petit sourire venant de son cœur, je commençais à succomber au charme qui opérait, il me bécotait le cou, j’ai cru entendre trois petits mots, ces petits mots tendre, ceux que je voulais entendre, je cru que c’était mon imagination, ses caresses, ses lèvres les trois mots – « Je t’aime », susurrés, tombés en sourdine dans le creux de mon oreille, le marteau tapant l’enclume, je décode, je tournais mon visage vers le sien – « Moi aussi… je t’aime, Benoît », je venais de lui répondre, libéré, j’étais libéré, lui aussi. Nos visages étaient si proches dans ce face à face, le karaoké ambiant changea aussi brusquement que nos regards plongés l’un dans l’autre. Un chœur digne des drames mythologiques envahie la pièce – « Que je t’aime/ que je t’aime » chanson de Johnny Halliday, nous étions en suspension l’un et l’autre, le temps semblait à l’arrêt, les yeux dans les yeux, son souffle était si près qu’il caressait mes lèvres…

 

A suivre…

mercredi 15 janvier 2014

Benoît et le grand tour (95)

 Cette fête, donnée dans les murs de Gustave Adolphe, n’est pas seulement une soirée bon genre, la débauche d’alcool et des corps, non seulement ceux de la jeunesse, mais aussi des couples d’âges murent laissaient la fantaisie aux mélanges bien généreusement. Hubert pu se rendre compte que certains des personnages s’intéressaient un peu trop aux propos que lui donna l’Impératrice, des tentatives discrètes, indirectes, parfois directes du à l’excès des breuvages, Hubert restait malgré tout sur ses gardes, et bien que l’ébriété ambiante, et ceux qui le poussait à vider des verres en étaient pour leur compte. Il gardera son secret jusqu’au moment où celui-ci apparaîtra au grand jour… sauf pour une personne !

   L’avant veille du départ, les bagages étaient bouclés, disposés sur l’arrière du carrosse, Malvoisin veillait sur le bon déroulement de l’affrètement. Le carrosse bien gardé dans un hangar mis à sa disposition par le palais impérial ! Durant le séjour, les chevaux avaient été bien soignés, et ils travaillèrent dans les manèges de la ville sous sa conduite. Hubert et Benoît organisèrent une fête d’adieu. Quelques personnalités de la cour étaient présentes, Gustave Adolphe ne manquant pas à l’appel. Ce dernier leur parla d’un jeune prodige, Mozart à ce que l’on dit, mais nos amis ne le rencontrerons pas, il est parti avec son père faire lui aussi le ‘‘grand tour’’. Le jeune homme les informe que ce garçon a écrit ses  premières œuvres deux années avant, un musicien de talent les joua devant eux dans un salons mondain. Pourtant à Schönbrunn il n’est pas en odeur de sainteté, cela se vérifiera tout au long de sa courte carrière, au palais on préfère les opéras à l’italienne.
  

  Il ne manque rien à la fête, même dans l’arrière cour un feu d’artifice sera donné. Tout le monde s’en donnait à cœur joie s’amusait comme des enfant présents, écarquillaient les yeux et laissaient passer des Oh !..Ah !.. la belle bleue, rouge… Seul les méridiennes pourraient raconter se qui s’y passa entre posent et farandoles qui la conduisit jusqu’aux lueurs du matin. Les corps à moitiés dénudés allongés sur le sol, méridiennes, fauteuils, bergères les lits dans les chambres et même sur la table, tout ce décor en disaient long sur l’orgie qui s’était déroulée. L’état des lieux n’était pas très beau à voir, l’esprit et les corps embrouillés, nos amis, une fois les participants rentrés chez eux, remirent de l’ordre dans la location. L’huile de coude n’était pas de trop, heureusement quelques domestiques envoyé par Gustave Adolphe et d’autres participants leurs donnèrent un sérieux coup de main. La maison d’hôte sera rendue dans un très bel état, même plus reluisant qu’à leur arriver.

A suivre

mardi 14 janvier 2014

Benoît et le grand tour (94)

 Avant de repartir, l’impératrice lâchât quelques mots à Hubert.
– Je compte sur vous, ne l’oubliez pas.
 Hubert ne répondit pas, mais son jeu des paupières en fut l’approbation. Le cheminement de la famille Impériale reprit et parfois des doléances tombaient ici ou là. Arriva l’instant d’ouvrir le bal, l’empereur tenant l’impératrice en donna le coup d’envoi, après quelques mesures, la cour emboita les pas de danses, bien sur la valse n’est pas encore au rendez-vous. Benoît fera le bonheur d’une baronne esseulée, Hubert ne manquera pas celui d’une jeune duchesse. Le bal n’atteindra pas l’aube, ce n’est pas le genre, une heure maximum, peut être un peu de dépassement mais il faut s’en tenir à la rigueur de l’organisation. Le couple Impériale reste durant l’heure, mais la fratrie sera invitée à gagner leur chambre.

  Petit à petit chacun retrouve le chemin de leur foyer, surtout ceux venus de l’extérieur, les premiers à partir. Il y a de la noblesse qui loge au château, certains feront escalent dans une auberge avant de regagner leurs terres. Ayant saluer le couple Impérial, Benoît et Hubert quittent l’assemblée dont la silhouette s’affine de minutes en minutes. Gustave Adolphe se propose de les raccompagner vers leur logis, le cocher qui les a amené en est ravi, mais ne le manifeste pas. Durant le parcours, plutôt cours, l’échange amicale continua et des invitations de part et d’autre se firent, quelques belles soirées dont la jeunesse a le secret à venir, c’est que bientôt il sera temps de penser au retour vers l’hexagone, sa silhouette est moins charnue, la Savoie n’est pas encore incluse dans la carte du pays. La France prendra des hanches plus tard.


 C’est au cours d’une de ces soirées qu’ils apprennent le décès de Mme de Pompadour et que l’affaire Calas avait prise une autre tournure, certes le père jugé et pendu, l’erreur semble évidente, trop d'invraisemblances apparaissent dans ce dossier, Voltaire avait prit l’affaire en main, après, semble t il dans un premier temps, l’avoir rejeté. Durant l’année 1763, le chirurgien A Louis prouve que le suicide de Marc-Antoine Calas est bien réel , il faut réviser le procès du père. Le grand conseil du roi est saisi de l’appel. A la veille de leur retour en France le conseil cassa la condamnation de Colas père, c’était au début Juin 1764.

A suivre

dimanche 12 janvier 2014

benoît et le grand tour (92)

Pour ce bal, les deux garçons passèrent chez un tailleur et s’enquirent d’une tenue appropriée. L’excitation les gagnait au fur et à mesure que le jour, l’heure s’approchait. Devant la porte de la maison le bruit des sabots sur les pavés, le crissement du métal des roues, une calèche s’arrêta devant la porte, Hubert et Benoît apprêtés sortirent et montèrent dans le véhicule dont le cocher impassible fit claquer son fouet au dessus des chevaux, lentement s’ébranla l’attelage vers cette soirée qui restera dans leur mémoire.
  L’aboyeur les nomma à leur entrer dans la salle de réception. Quelques têtes curieuses se tournèrent vers eux, parfois un petit sourire, courtoisie, politesse, énigmatique, tout cela à la fois. Des murmures aussi ‘Il paraît que le jeune marquis français a croisé le fer avec Gustave Adolphe ’, Mais il n’y a aucune preuve, charge….’’ Des ragots tout cela ma Chère, si cela était vrai, le jeune français ne serait pas là ce soir, Gustave Adolphe est un redoutable bretteur, c’est connu… d’ailleurs le voilà ’’.

 Benoît donna à cet instant un léger coup de coude à Hubert, lui montrant d’un regard l’arrivée de son adversaire. Aucun geste ne se manifesta de la part du jeune marquis, si ce n’est une légère pâleur qui parcouru son visage. Gustave Adolphe salua quelques courtisanes et courtisans de sa connaissance, il arrivait près des deux français, s’arrêta.
– Je n’ai pas l’honneur de vous connaître ?...
– Hubert de Pompiac, marquis de son état ; et Benoît Chaudeur mon précepteur…
– Enchanté, Gustave Adolphe…
Il tendit sa main aux deux amis, Hubert la saisie et la serra, un échange chaleureux.
– Heureux de vous rencontrer, dit Hubert.
– Moi de même, lui répondit Gustave Adolphe. Quel bon vent vous conduit en ce lieu ?
– Une invitation de sa majesté l’Impératrice, de reprendre Hubert.
– Un honneur auquel vous répondez généreusement.
– Vous aussi vous faites honneur à votre souveraine.

 La poignée de main était des plus cordial, mettant ainsi fin aux rumeurs qui courraient sur leur différent, il y a surement un malentendu sur ce bruit qui circule de bouches en  oreilles, des paroles en l’air !

A suivre

vendredi 10 janvier 2014

Benoît et le grand tour (90)

 
Chapitre IX

L’ombre étend son corps…

  Il règne une certaine tension autour des français, ils sont surveillés, un soupçon d’espionnage pèse sur eux, comme sur d’autres voyageurs venant du pays. L’ambiance semble sombre, ils ne s’en rendent pas trop compte, occupés à la visite des monuments,  faire les rats de bibliothèques, passage aux théâtre, à l’Opéra et bien d’autres activités de leur âge !
 C’est aussi dans les salons de l’aristocratie ou haute bourgeoisie que parfois leur pas viennent foulée le parquet de ces lieux. Ils y font des rencontres qui abreuvent l’appétit de connaissance dont ils font la quête. Lors d’une de ces mondanités, un jeune aristocrate vindicatif, à l’encontre de la France, défiât Hubert, d’abord verbalement, le jeune marquis restant linéaire et ne prêtant pas trop attention à ces propos, il monta le ton avec des mots blessants. Hubert recevant cette insulte de trop donna une gifle de son gant invitant à réparer l’affront dans un duel. Il aura lieu deux jours plus tard à l’aube dans une clairière à l’orée de la ville. C’est toute l’ambiance de suspicion régnante, alimentée par les gazettes de l’époque et les nouvelles colportées par des marchands ambulants qui enveniment la société, fait monter un désir de conflit.

 Une voilette déposée sur terre, la brume matinale pas encore dispersée, lourde accompagnée de sa rosée sur la végétation enveloppe la clairière, le soleil filtré entre les cimes des arbres allongeait les ombres de leurs squelettes sur la clairière. Les calèches amenaient les acteurs de cette scène qui va se déployer. Benoît et un jeune aristocrate autrichien  étaient les témoins du marquis. L’agité était accompagné  d’un vieux baron et son fils pour lui. Les vestes retirées, les manches des chemises relevées, enroulées sur les bras, les épées présentées, à la main, elles avaient été choisies pour le duel. Les deux hommes en place, face à face, le fer croisé après les salutations d’usage, le crissement du métal, ses heurts indiquent que l’échange est en court, il avait duré une dizaine de minute quand la lame de Hubert transperçât le bras de son adversaire qui chancela, il ne voulut pas abdiquer, le combat reprit, Hubert habile bretteur, évitant d’envoyer vers Hadès son adversaire, le blessa une deuxième fois sur le flanc droit. Le jeune homme tomba à terre sur ses genoux, il déposa son arme, l’affront était lavé. Il n’en fallait pas non plus que cela s’ébruite et chacun de retrouver le chemin, la destinée qui est la sienne. Le jeune aristocrate est ramené chez lui, son état caché sous une épaisse cape, soutenu comme un ivrogne rentrant d’une nuit bien arrosée, les femmes de la maison l’ayant nettoyées et pensées, un médecin viendra prodiguer les soins nécessaire son silence grassement payé. Nul ne sut jamais ce qui c’était passé ce matin là, pourtant l’affront avait fait grand bruit dans le lanterneau Viennois. Un officier de police tenta bien une enquête, mais ses investigations restèrent lettre morte. Ni le blessé ni Hubert n’évoquèrent un quelconque échange à l’escrime, juste une escarmouche pugilistique (Benoît lui avait amoché légèrement le visage) pour laver la chose. Bien que novice dans le métier, pas dupe des propos, c’est bredouille qu’il déposa son rapport clôturant une éventuelle poursuite envers les deux protagonistes.

A suivre

dimanche 26 mai 2013

Benoît et le grand tour (80)

 

 Cocasse situation quand Hubert soulevant sa robe chevauchant une charmante jeune fille laissant partir sa virginité dans la fureur de ce carnaval. Deux filles dans un face à face torride attisèrent bien des passions. Chaque jour, afin de ne pas être trop vite découvert, nos compères changeaient de signe de reconnaissances, de tenues.

 Venise était dans un carnaval semi permanent, ils purent s’en rendre compte dans la période automnale où l’un de ceux-ci entre octobre et décembre s’y déroulait. Mais c’est celui du cœur de l’hiver qui trouvait grâce à leurs yeux. Le célèbre Vol de l’Ange en ouverture était exécuté par une colombe géante en bois qui déversait fleurs et confettis sur la foule réunie en place Saint-Marc. Suite à la chute mortelle du voltigeur en 1759 qui s’écrasa au sol, la décision de le remplacer par cette nouvelle représentation a été prise.

 C’était aussi le moment où quelques vengeances avaient lieux et sous les habits exubérants des dagues se cachaient attendant l’heure de frapper… Des maris jaloux ne manquaient de surprendre la dame volage et de lui faire son affaire, ou, et à son amant par la même occasion. Le carnaval n’était pas aussi joyeux que l’apparence le laissait entendre. Il ne s’en fallut de peu que le marquis, confondu à l’épouse d’un riche marchand, n’y laissa la sienne, il dut son salut en exhibant ses attributs masculin qu’un sbire venu l’occire ne manqua pas d’en alléger les bourses. Florilège de la jeunesse, ils passèrent cette épreuve Vénitienne haut la main, enfin presque, deux bonnes journées à la farniente pour les remettre sur pied. Benoît semblait plus solide, plus résistant, il mit à profit ce répit pour confectionner d’autres bijoux et pommeaux de cannes, une commande faite par un armateur, ce qui eu pour effet d’arrondir généreusement d’espèces sonnantes et trébuchantes la caisse qui lui permettait, leurs permettaient d’avancer dans ce voyage sans soucis pour le financer, bien que là aussi tout étant prévu, c’était plus une grosse prime qui les sécurisait.

 Au fur et à mesure que les jours passaient, ils formaient de plus en  plus un couple. Ceux qui les connaissaient à peine, juste du regard, disaient qu’ils étaient comme des jumeaux, pourtant peux de ressemblance, c’était sans doute plus par la fusion qui régnait entre eux que l’aspect physique. Mais c’est plus Hubert qui affirmait sa féminité entre eux, le travestissement durant ce carnaval laissa en lui ses traces.


 




samedi 25 mai 2013

Benoît et le grand tour (79)

 
 Hubert en eut un autre choix, il trouva une belle robe, elle aussi en velours, il hésitât entre les couleurs bleue et verte opaline. Les reflets sans doute y sont pour beaucoup, il s’était agrémenté d’un bustier rembourré imitant une poitrine généreuse, finalement il prit les deux robes. Benoît sera de corvée pour faire et défaire les lacets cet objet de torture, la première fois qu’il l’entrevit dans ce déguisement, il ne put retenir un fou rire qui c’était emparé de lui. Hubert ne pris pas ombrages du délire de son compagnon. Déjà qu’il avait une belle silhouette, ainsi grimé il en devenait encore plus attirant !

 Pour eux un signe distinctif afin qu’il se reconnaisse dans cette foule en déambulation au cas où ils seraient séparé par un mouvement agité de celle-ci. Hubert ne manqua pas de recevoir quelques mains baladeuses sur son fessier. La main de Benoît passa par là, mais aussi il entrepris d’autres postérieures qui enjouaient des donzelles de tous rangs, présentent dans ces jours de fêtes.

 Hubert, outre les mains baladeuses, perçut les visites hardis de quelques mâles en désirs de rondeur bien charnues du à sa chute de rein. Il y eu bien des surprises pour certains qui soulevant la robe dans un face à face se retrouvèrent avec la présence d’un animal qui était comme eux. Si il y eu des abandons, beaucoup poussèrent le bouchon plus loin, l’entrainant dans un corridor et s’occupèrent du verso. Benoît ne manqua l’opération et l’entrepris dans l’encoignure d’un porche, la foule passant sous leurs yeux n’y prêtait pas attention, des couples se besognant n’étaient pas rare dans cette cohue où les délires pouvaient exprimer leur expression. La folle sarabande déroulait son ruban dans les rues, ruelles du Rialto et des autres îles, les canaux aux gondoles chargées d’Arlequins, Colombines et autres Scaramouche glissaient d’iles en îles. L’enchevêtrement des corps se dessinait tout au long des parcours. Doges, princes, bourgeois ou gueux dans cette période où chacun voyaient ses rêves vivres en réalités. Le gueux prenant d’assaut l’entrecuisse d’une princesse. Chacun derrière ses déguisements trouvaient une identité qui n’était plus la sienne, courant le risque de se retrouver dans des situations rocambolesques. Le jeune marquis n’était pas le seul mâle à être besogné du fondement, cela ne semblait pas les gêner pas plus que la respectabilité qu’ils avaient n’eût à en souffrir. Sans être une obligation, le rituel ne pouvait pas se dérober et il fallait faire bonne figure contre mauvais cœur. 


Image du web




mercredi 22 mai 2013

Benoît et le grand tour (78)

 

Ce plonger dans les traces de Virgile ou Dante, voir Boccace, après une heure de lecture ­— ils y reviendront souvent — direction un musée retraçant la vie de la cité des Doges, et des œuvres d’artistes de la renaissances. Ils en profitent, et ce qu’ils aiment c’est ces soirées masquées donné dans des demeures bourgeoises ou aristocratiques. 

Elles ne sont pas toujours aussi gaies que cela veux bien le laisser entendre, parfois des règlements de comptes surviennent, les déguisements sont propices à les dissimuler, dagues et poignards font leurs œuvres, les rues mal éclairées offraient aussi son pesant de victimes qui une fois occis par la blancheur des lames se retrouvaient à flotter sur l’onde des canaux. Mari trompé exécutant lui même la sentence envers l’amant ou utilisant des sbires gracieusement payé, un conflit d’intérêt commercial pouvait aussi ce régler de la sorte, voir les influences politiques qui n’étaient pas des plus tendre non plus. Des dossiers comme eux s’empilaient sur le plateau des bureaux du service de la sécurité.

 Les nuits de décembre s’effilaient à la queue leu-leu, Noël montra sa veillée, la messe de minuit de rigueur et les festivités le jour même chez le comte qui les invita à sa table, invitation qu’ils ne refusèrent pas. Malvoisin aussi eu sa part, mais pas à la même table, avec la domesticité. Bien que la mode des cadeaux ne soit pas de ce temps, ce n’est pas les mains vident qu’ils se présentent chez leur hôte. Une plante fleurie et quelques friandises accompagnaient la visite, Benoît, habile au dessin, avait tiré des esquisses de portraits féminins de la maison, il les peaufina avant de leur offrir. C’est vrai que durant ce séjour les jours de pluies les clouaient dans l’appartement qu’ils avaient loué. La confection de bijoux aussi eue droit à ses heures  d’ouvrages, il en vendit à l’entourage du comte et parfois sous le manteau. La ville ne manque pas d’orfèvres en la matière, mais l’originalité de son travail attirait bien des convoitises d’acquisition, cela lui rapporta pas mal d’espèces sonnantes et trébuchantes, toutefois il demeurait prudent n’ayant pas pignon sur rue, le risque de donner à manger à la faune maritime ne lui plaisait pas plus que cela.

 La ville se prête aussi bien volontiers à la débauche des corps lors de ces soirées masquées où les robes retroussées dans les recoins sombres laissaient les gaillards s’aventurer en les lieux. C’était aussi sans compter avec les lupanars en tous genres, passer allègrement entre les cuisses d’une femme à l’entre fesse d’un garçon, Benoît et Hubert ne dérogèrent pas à la règle, d’ailleurs n’étaient ils pas venus à Venise un peu dans ce but sous la couverture de l’enrichissement culturelle.

 Janvier préparait le carnaval. Chacun de leur coté trouvèrent de quoi agrémenter cette période. Benoît avait dégoté une tenue bleue en velours  au reflets soyeux, le masque en papier mâché, inévitable accessoire, représentant le visage de Scaramouche, la coiffe rouge grenat et noir et des bas blancs remontant jusqu’aux mollets enserrant le pantalon, sans oublier les escarpins à boucle.


image du net



dimanche 14 avril 2013

Benoît et le grand tour (55)

 

– Tu auras ta récompense après avoir fait ce saut… lui répliqua une belle rousse au sourire généreux. Les jeunes du village riaient allègrement avec elle.
Benoît donna un clin d’œil à Hubert, lui faisant comprendre que la récompense était alléchante… et ma foi cela valait le coup de tenter l’affaire. Un sourire complice se lit sur leur visage.
  La rousse entraina Benoît vers l’un des feux, le monde masculin de tout âge formant une haie avec celui du féminin de l’autre coté du feu. Des garçons commençaient leur saut, Benoît se mit en place, un peu d’élan, il courre, un appui sur ses jambes et son corps se dresse dans cet univers entre terre et ciel, il sent la chaleur lui lécher le bas du dos, il se réceptionne de l’autre coté du feu, la rousse l’accueil. Il est plutôt bien salué par l’assemblée, un  gars de la ville qui réussi cela en valait la peine. Hubert suivi la démarche, comme son compagnon il s’envola au-dessus du feu, sa chute fut miraculeuse à peu de distance de celui-ci, faut dire qu'il est encore gêné par sa blessure, une donzelle plutôt brune s’approcha de lui et le saisi par le bras, elle le garde à ses cotés. Il est lui aussi félicité, le défit est réussi et… Les parades terminées, la suite se fera dans un champ allongé contre une meule de foin. Malvoisin et Meunier n’avaient pas joué à ce saute-mouton particulier, mais n’en avaient pas moins gagné les faveurs de belles compagnies. Des femmes esseulées le reste de l’année, trop tôt veuve sans doute ou dont les parents n’avaient pas conclu d’alliance pour les mariés. Le diable dans cette nuit étoilée tentait bien les corps, il fallait ajouter à cela la douceur estivale qui coulait dans les veines charnelles.
  La robustesse de l’Homme fait que Malvoisin, après une bonne partie de la nuit fortement agitée, pu conduire l’équipage à l’étape suivante sans encombre. Es-ce le ballotement du carrosse ou le reste de la nuit, mais nos jeunes voyageurs dormirent jusqu’à la mi-journée, c’est l’arrêt dans relais qui les réveilla pour satisfaire leur estomac. La route reprise, ils devisaient sur les charmes de ces connaissances d’une nuit. Même Meunier évoqua celle d’une paysanne bien charnue qui n’avait pas froid au corps et lui donna bien du plaisir, pas de chichis comme on en trouve en ville, c’est du frais, du naturel qu’il dit. La Saint-Jean, c’est une certitude, restera gravé en eux.






Sieste

Vincent Van Gogh

samedi 13 avril 2013

Benoît et le grand tour (54)

 
Chapitre 5

Vers l’Italie.

« Toute la route suffit-elle pour que la voyageur arrive à destination ? »
Mahmoud Darwich.

  Ils traçaient leur sillon, comme le paysan incruste sa houe dans la terre, l’un est porteur de vie, les autres en apprennent le sens. Malvoisin a retrouvé son siège de cocher, Meunier celui de passager avec les jeunes gens. Retour vers la France, pas dans leur ville, mais descendre la vallée du Rhône pour bifurquer vers l’Italie. Il est peut être évident qu’ils auraient pu passer par la Confédération Helvétique, mais un détours par Lyon les commandait, besoin de soieries, ce faire de nouveaux habits dans des tissus à la mode etc… Le voyage sera long, monotone, heureusement la belle saison est là et parfois se dégagent des effluves de foin fraichement coupé. Traversant des villages, ils pouvaient voir les paysans à faire les rondins ou des meules si le temps le permettait. Ils devinaient aussi les jeux entre les sexes derrière quelques unes de ces meules, les rumeurs, clameurs leurs parvenant aux oreilles. C’est dans ses paysages, tant réels que figurés, qu’ils traçaient, le partageaient parfois un soir lors d’une halte dans une auberge.
  
 C’est le jour de la Saint-Jean, il fait beau temps, chaud, le soir pour une escale il y a fête au bourg. Les feux de la Saint-Jean, nos voyageurs y participèrent, d’abord comme visiteur, puis entrainé ils durent faire la ronde et, notamment Hubert et Benoît, sauter au-dessus des feux allumés. Mis au défit par les filles loin d’être des sauvageonnes. Pour les garçons c’étaient aussi une sorte de fierté et pavoiser devant les donzelles, fierté face aux autres garçons qui parfois étaient plus frileux à se lancer dans le jeu. Peu habitués à ces coutumes, Hubert et Benoît se laissèrent porter dans l’effervescence de cette fête couronnant le fin de la fenaison et le passage à l’été. Des filles, des femmes les prirent par la main et les introduisirent dans la ronde, encouragé par les unes, mis au défit par les garçons du village, une arrière pensée de moquerie…
– Allez… mes seigneurs, passez au dessus du feu. Dit un fils de paysan.
– Oui quoi, montrez nous que vous êtes des hommes…. haha haha dit une fille
– Pourquoi me risquerais-je à ce jeu ? Répondit Benoît.