samedi 8 février 2014

Benoît et le grand tour (120)


Chapitre XIII
   ‘‘Provoquez donc une émeute pendant que vous avez encore une armée pour l’étouffer’’
                                  Otto von Bismarck

  Les années 1783-1784 marquèrent un tournant dans l’histoire du pays. Hubert de Pompiac revenu des Amériques regagnât ses terres et c’est en compagnie de sa femme et de ses enfants, auprès desquels il donnera l’instruction, qu’il va s ‘occuper du domaine. Il abolira sur ses terres le droit de chasse réservé à sa seul personne, ouvrant ainsi aux paysans cette possibilité de trouver du gibier afin de nourrir leurs familles. Les corvées obligatoires aussi seront modifiées, elles seront compensées par l’attribution de monnaies, ou marchandises selon les besoins de chacun. Il instaurera auprès du curé du village le droit d’instruire outre la catéchèse, celui de savoir lire, écrire et compter, c’est un bouleversement dans la région qui ne lui vaut pas que des amitiés dans sa caste. Hubert de Pompiac est loin des fourberies de Versailles, de ces nobles qui veulent retrouver leurs privilèges, il résiste et s’isole de ce milieu qui est loin de le bénir, Hubert sent la poudre du canon qui monte et les idées nouvelles il en fait sienne.
   Benoît lui fait vivre sa maisonnée, le succès de son art, sa sagesse, le pousse à agrandir son établissement et c’est avec son jeune frère qu’il fait participer à la progression de l’affaire, le jeune est aussi doué que lui, il n’aura pas la chance de faire un long voyage comme son aîné mais il a une bonne culture, faut dire que Benoît n’y est pas étranger. Ses sœurs sont mariées, et sa mère vie sous son toit, elle y est indépendante, mais participe d’une manière ou d’une autre à la bonne marche de la famille. Ils sont encore loin du tumulte qui s’annonce.


  La fin du printemps 1783 approche, un phénomène terrestre va bouleverser pour une longue période la vie sur le vieux continent. Poussé par un vent de nord est, un énorme nuage de dioxyde sorti tout droit du ventre du Laki en Islande s’abat d’abord sur la Norvège, puis sur Prague, Berlin, Le Havre et le royaume unis, ce nuage passera sur ces territoires entre le 17 juin 1783 et le 23 Juin 1783. Il forme un brouillard si intense que les navires de pêches, de commerces, voyageurs et les autres restent à quai. Le soir au couchant le ciel est d’un rouge orangé, une couleur particulière donnée par les particules filtrantes de ce nuage. Pour l’homme de la rue, c’est l’apocalypse qui s’annonce, la fin du monde, c’est un signe de Dieu qui est envoyé, la terre va mourir. Quelque par c’est bien vu, sauf que l’apocalypse comme son nom l’indique est l’ouverture sur un monde qui change en bien. Les conséquences de cette éruption volcanique seront inimaginables, l’Angleterre verra s’accroitre une brutal montée des décès, le souffre en étant la cause, il s’incruste dans le système respiratoire et étouffe les êtres qui en sont atteint.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire