vendredi 28 février 2014

Benoît et le grand tour (125)




 L’été, l’automne 1788 sera effervescente, de partout remontait les doléances, le roi résistait, refusait même de voir les états généraux décrétés, et pourtant le pays en réclamait la nécessité. La pression du bas clergé, du peuple pesant de plus en plus, la petite aristocratie elle aussi loin des désirs odieux de celle de Versailles faisait remonter ses craintes et participait à cette revendication. Seul le tiers état était prêt à en découdre, à créer une nouvelle constitution, ouvrir une ère nouvelle. Finalement, à contre cœur, Louis XVI céda et convoqua les états généraux pour le printemps 1789 au début mai. Un premier pas était franchit, mais les palabres allaient bon train, haut clergé, aristocratie voulaient, comme le veut la coutume, que chaque groupe se réunisse indépendamment, le tiers état et le bas clergé avec une minorité d’aristocrates voulaient au contraire une assemblée commune où l’on pourrait délibérer, voter et légiférer, ces affrontements juridiques durèrent tout l’hiver et le début du printemps.
Le 5 mai 1789 s’ouvrir les états généraux, les trois ordres chacun à leur tour se réunirent à l’hôtel des menus plaisirs. Après un début de séance ayant bien accueillit le discours du roi représenté par son garde des sceaux. Puis les députés eurent faire face à celui de Necker qui présenta la situation financière désastreuse du royaume.
 Mais les ordres, chacun leur tour ne faisaient aucun progrès, au contraire, ils s’affrontaient. C’est sur la manière d’effectuer les votes que la ficelle cassa, le haut clergé et l’aristocratie voulaient garder le principe du vote par ordre, alors que le tiers état choisissait un vote en commun. Le 10 juin, à l’initiative de l’abbé Sieyès qui invite les deux ordres à rejoindre le troisième, les libéraux comme La Fayette et une partie du bas clergé y adhérèrent. C’est la signature qui déclare les hostilités, la phase deux de la révolution française, celle-ci est d’ordre juridique. Ce nouveau groupe ainsi configuré se proclame « Assemblée nationale ». Louis XVI, maladroit et contre l’avis de son ministre Necker, fait fermer l’hôtel des menus plaisirs, la réunion est présidée par Bailly. Dès lors, sur proposition du Dr Guillotin, l’assemblée prend ses quartiers dans la Salle du Jeu de Paume, toujours à Versailles.
 Le 20 juin, c’est le jour du serment où chacun promet de ne pas se séparer avant d’avoir voté une nouvelle constitution. Connu sous le nom de serment du Jeu de Paume.
Le 23 juin, le roi ordonne l’expulsion et la dispersion de l’assemblée, Bailly alors doyen du Tiers état refusa la dissolution de l’assemblée, la noblesse obtempère et se retire, le tiers état, le bas clergé et quelques membres de la noblesse restent sur l’estrade. Bailly de répondre.
– La nation assemblée ne peut recevoir d’ordre.
Mirabeau de renchérir
– Oui, monsieur, nous avons entendu les intentions du Roy […..], vous devez demander des ordres pour employer la force, car nous ne quitterons nos places que par la puissance des baïonnettes.
Devenu " Allez dire à ceux qui vous envoient que nous sommes ici par la volonté du peuple et que nous nous en arracherons que par la puissance des baïonnettes"
 Le roi agacé répondit à son émissaire "Eh bien foutre ! Qu’ils restent". C’est alors que l’assemblée constituante pris trois décrets.
- Confirmation de sa constitution en assemblée nationale.
- Proclamation de l’inviolabilité de ses membres.

- Décision d’interrompre le paiement des impôts si l’assemblée constituante est dissoute.


A suivre

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