lundi 10 février 2014

Benoît et le grand tour (122)

– Que me vaut ta visite mon cher Hubert ?
– Peut on s’entretenir discrètement ?
– Oui, bien sur, j’ai une chambre sous le toit qui ne sert à rien, pourquoi tant de mystère ?
– A la bonheur, allons y vite.
   Benoît était intrigué par la démarche et tous deux montaient les étages d’un pas rapide, ils arrivent à la petite pièce sous le toit, un chien assis en laisse passer la clarté du jour.
– Nous y voilà.
 Sans attendre Hubert serra dans ses bras son amant, la fougue amoureuse s’empara de leurs sens, les lèvres mangeaient les lèvres, les langues se nouaient, les sexes répondaient aux désirs qui s’emparaient d’eux, très vite, à demi nus ils se dévorent la chair, les corps s’enchevêtrent, se mélangent, leur amour est toujours aussi fort, aussi généreux, puissant, sont intensité n’a d’égal que leur longue absence entre eux, Hubert tel une demoiselle s’offrira deux fois à son amant, Benoît lui donnera le change une seule fois, le marquis prenait toujours autant de plaisirs de sentir la virilité de Benoît parcourir son échine, il l’encourageait, les jambes au ciel, Benoît entre ses cuisses jouait à la bête à deux dos et se nouaient les langues dans cette  débauche des corps.
 Ce n’était pas pour avoir retrouver les plaisirs de la chair, celui de l’âme, mais pour entretenir Benoît d’évènements qui viennent de se dérouler loin d’ici.
Epuisé, serré l’un contre l’autre, se bécotant encore de temps à autres, Hubert se décida à parler une fois le repos retrouvé.
– Vois tu Benoît, je ne sais pas si tu le ressens dans la ville, mais dans nos campagnes cela gronde durement, ces années de disettes, de mauvaises récoltes font monter la colère des paysans et des villageois, à cela se rajoute l’imbécillité de mes pairs qui veulent retrouver leurs droits féodaux, ils n’ont rien compris, certain vont même jusqu’à fouetter, tabasser, mettre aux arrêts leurs paysans, ils vont même jusqu’à rajouter des taxes sur les biens ou à ceux qui traversent leurs terres. Deux conjonctions qui nous conduisent à la catastrophe économico social, je crains pour l’avenir du roi.
- Tu as raison Hubert, ici aussi ça remue, les gens du peuple, la petite bourgeoisie en ont plus qu’assez des brimades, des impôts, des lettres de cachet qui pleuvent à nouveau pour un oui,  pour un non, tout ce monde appel à une autre vie, un changement en profondeur, je suis comme toi, je crois que notre avenir proche va être agitée.

– Et tu sais mon contact avec La Fayette en cette terre américaine, a amené beaucoup d’idées nouvelles dans nos esprits, déjà les philosophes nous ont bien bousculé le cerveau, il arrive un vent nouveau, frais qui vient à souffler sur nos rives. On verra bien.

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