samedi 1 mars 2014

Benoît et le grand tour (126)

  

Source B.N.F 

 Benoît est à Versailles, il défend les doléances de ses concitoyens, prenant fait et cause pour Sieyès, Bailly et saluant Mirabeau, l’histoire est en marche.
   A Paris, Hubert de Pompiac reçoit les ordres de La Fayette qui poste ses hommes au faubourg Saint-Antoine. La foule monte vers La Bastille, le marquis la laissera passée, il comprend que la royauté est ébranlée, sont autorité inexistante, il joue la carte d’une monarchie constituante, où le roi ne dispose d’aucun pouvoir, si ce n’est celui de déclarer une guerre et lever l’armée, garantir par sa présence l’unité du pays. Il est inutile de faire couler le sang, la forteresse prison tombe. La nouvelle arrive à Versailles, si à l’assemblée constituante un certain enthousiasme se manifeste, au palais Louis XVI ne mesure pas sa portée.
 Benoît, bien que participant aux débats, n’en est pas moins non élus et il quitte Versailles pour porter les nouvelles à Villeneuve le roi. Le Chevalier prendra sa place.

  Juché sur l’estrade dans la halle aux grains, Benoît, l’échevin et quelques notables sont là. Il prend la parole devant la foule rassemblée pour écouter les nouvelles de Versailles, de Paris.
– Citoyens, le peuple de Paris en colère a pris d’assaut la Bastille.
Aussitôt dans la foule s’élève des hourras
Le pouvoir du roi est rendu à sa plus simple expression par l’assemblée constituante dont je rentre. Sachez qu’une ère nouvelle est en marche, bientôt les privilèges de la noblesse, du clergé tomberons, j’en suis sur, la constituante en débat.  Citoyens, attendons-nous à relever ce défit qui s’ouvre à nous, rien ne nous sera épargné, restons uni dans la conquête de droits nouveaux, à nos portes grondent le bruit des bottes d’armées étrangères, prêtent à voler au secours de Versailles, soyons prêt nous aussi à défendre notre nation. Citoyen, la liberté s’écrira sur les murs de nos monuments, nous l’aurons acquise par nos combats, par la force de l’autorité de l’assemblée constituante, la fin des privilèges apportera l’égalité des droits et devoirs pour tous les Hommes, enfin uni contre le retour de toutes tyrannies, des ennemis du peuple venant de l’extérieur, la fraternité s’impose à nous.
 Vive la nation française, vive la révolution. Citoyens prenons les rênes du pays.
Citoyens, je vous salue et vive la nation.
 Benoît ayant ingurgité le sens des futurs débats  qui se dérouleront à l’assemblée constituante. Il a trois semaines d’avance sur les évènements. La nuit du 4 août le confortera dans ses propos, les privilèges sont abolis.
 Comme des rats quittant le navire qui prend l’eau, commence à sombrer, des nobles et hauts bourgeois peux ouverts à l’innovation, voulant préserver leurs privilèges, font leurs malles et quittent le pays pour l’Angleterre, la Prusse ou autres régions du Prince d’Orange.

   Dans l’ Yonne, même si il y a des échauffourées, elles sont plus sporadiques. Dans les campagnes suite à des rumeurs que la famille royale voulait affamer le peuple, des bandes, des brigands brûlent, pillent les villages, les paysans s’organisent et mettent ceux-ci en déroutes. Des châteaux de nobles sont incendiés.
 La fin des privilèges est votée sur l’initiative du vicomte de Noailles, reprise par le duc d’Aiguillon; le clergé aussi suivant l’exemple de cette noblesse qui essaie de calmer les esprits par ces mesures décrétées. Après son vote, la requête sera portée au roi pour signature le 10 août, le roi se refuse  d’apporter son paraphe enveniment la situation. L’automne verra les troubles, surtout à Paris, reprendre du poil de la bête. La marche des femmes vers Versailles en est l’illustration. Le roi obtempéra et déposa sa griffe sur l’arrêté. Bien que la garde nationale de La Fayette soit présente, la foule envahie Versailles et impose le retour du roi à Paris. C’est accompagnée par elle que la famille royale, désormais renommée « Le boulanger, la boulangère et le petit mitron », déposera ses valises aux Tuileries. L’assemblée constituante prendra elle aussi le chemin de Paris, ce mouvement sera lourd de conséquences pour elle où le peuple de Paris, versatile, manipulé par divers factions en fera une prison et une cage pleine d’incertitudes et de risques.
  Toutefois, l’installation du roi à Paris calma la tension qui régnait dans le pays. La constituante se divisa en deux ailes, celle de droite, dont les partisans défendaient le droit de véto du roi et celle de gauche qui s’opposait à celui-ci. Le clivage entre les groupes se forme. La droite, la gauche !
 A l’extrémité da la droite le frère de Mirabeau dit Mirabeau-Tonneaux, l’officier Cazalès et surtout l’abbé Maury, grand orateur redouté de ses adversaires. Toutefois, et sans doute par la clairvoyance de l’avenir désastreux pour eux, cette droite s’effritera, 200 de ses membres prendrons à la fin de 1789 armes et bagages pour un long exil, presque autant retournerons sur leurs terres. La droite sera celle des modérés, dont Mounier leur chef de file partira lui aussi en exil.
 La majorité est formée par les constitutionnels où l’on retrouve le tiers état et la noblesse comme La Rochefoucauld, Liancourt, Montmorency, Talleyrand et l’abbé Sieyès. Plus à gauche un groupe mené par Barnave, Lameth, Dupart. A l’extrême gauche, Pétion, Buzot et Robespierre, ce dernier pas encore au sommet de sa tâche, plutôt raillé par ses pairs, considéré comme ‘La chandelle d’Arras’ face au ‘Flambeau de la Provence’ représenté par Mirabeau.
  C’est alors que les clubs se forment et jouent un grand rôle dans la suite des évènements.
Benoît et Hubert se retrouvent dans celui des Jacobins, où se mélangent les modérés et la gauche de l’assemblée constituante.

A suivre

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