mardi 4 mars 2014

Benoît et le grand tour (129)


  La charrette allant le transporter était prête, il y a aussi d’autres condamnés comme lui, accusé à tord ou au bon vouloir de l’accusateur public. Six têtes à faire tomber, elles allaient se promener de Villeneuve sur Yonne vers Sens… Les hommes sortent des cellules, sont montés dans la charrette, l’attelage est prêt à partir.
  A paris il y a déjà un certain temps, Danton avait perdu la sienne, un vent de fronde grondait à la convention, le comité de salut public ne semblait plus en odeur de sainteté, toutes ces têtes qui chutent dans un panier révulsaient bon nombre de députés. La comédie dramatique de Thermidor éclate, la convention se rebelle contre le comité de salut public, ils sont arrêtés, même le frère de Robespierre qui demande à partager son sort. C’était sans compter avec le refus des geôliers d’incarcérer Robespierre, et du peuple de Paris qui vocifère contre la chambre, la garde est mieux armée que la convention, fait le siège de celle-ci, libère les derniers accusés, la garde aurait put emprisonner la députation, c’est sans doute une erreur qui pèsera lourd dans la suite des évènements. Robespierre, et les autres, St Just etc.. sont libérés, rejoignent le Comité de sureté générale, seul Robespierre se refuse d’entrer dans l’illégalité, entre temps la convention se ressaisi, s’organise, l’immobilisme des sans culotte fait le reste, alors que le décret d’arrestation est signé, Robespierre rejoint le Comité de sureté générale, lance sa contre offensive, trop tard, il tombe de nouveau et sera blessé, jugé avec les autres et exécuté.

 Deux cavaliers arrivent à toute allure, ils sont porteurs de missive venant de Paris. La convention Thermidorienne annule toutes les exécutions décrétées. Le conducteur de la charrette, les gardes qui l’accompagnent délivres les prisonniers. Un instant hébétés, les hommes se regardent, sans exulter leur joies ne s’en congratulent pas moins, fraternisent avec les gardes, le charretier et les porteurs de messages. L’accusateur public ne supporte pas la scène, se tire une balle dans la bouche. La chute de Robespierre sauva la tête de Benoît Chaudeur et des centaines d’autres au travers du pays.

 Benoît regagne accompagné par deux gardes son domicile, sa femme, ses enfants pleurant se qu’ils pensaient être la dernière nouvelle de Benoît, en le voyant entrer dans l’atelier Colette Chaudeur s’évanouie, croyant sans doute au fantôme de son mari, les enfants sont interloqués.
A suivre

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