lundi 3 mars 2014

Benoît et le grand tour (128)


  Benoît sentant le vent mauvais venir, averti Hubert, Pierre-Marie de Pompiac qui aidé des domestiques chargèrent les carrosses de malles et partirent vers l’Espagne pour l’un et la Suisse pour l’autre. Femme et enfants faisant parti du voyage. Seul le vieux marquis resta à Villeneuve. Benoît est ses amis, ses partisans investirent la demeure du marquis de Pompiac, la marquise aussi était restée auprès de son mari, l’âge ne leur permettant de faire un tel voyage.
 Au matin, à peine la lueur du soleil ayant quittée sa couche, une horde de femmes, d’hommes, fourches, faux, piques, fusils en main arrive devant la demeure. Quelques gardes nationaux, restant fidèle à Hubert de Pompiac, étaient postés aux fenêtres tenant en joue les assaillants, prêt à faire feu au moindre mouvement belliciste.
  Il y eu un silence pesant qui s’abattait sur le lieu, le siège était commencé, chacun mesurant fait et geste de l’autre. Benoît au balcon du premier étage évaluant la situation. Le Chevalier présent lui aussi était à la fenêtre de l’étage supérieur de la loge de Gaudelin, il haranguait la foule, l’invitait à regagner leur foyer, à ne pas commettre un acte irréparable et peu courageux.
 Dans l’encoignure d’une porte, bien appuyé contre le montant, un jeune écervelé tendit son fusil, mit en joue Le Chevalier, appuya sur la gâchette, la détonation résonna dans la rue, Le Chevalier chancela et se redressa, la balle l’avait touché à l’épaule gauche, la garde n’attendit aucun ordre et fit feu sur le premier rang massé devant la demeure, après avoir reculé, la foule revient plus déterminée encore, un tronc d’arbre servait de bélier et frappait la porte cochère. Celle-ci céda, elle envahie la cour, venant des étages les coups de feu claquent, des corps s’écroulent souvent écrasés par ceux qui tentent d’entrer dans la bâtisse. Quelques uns réussissent à pénétrer dans le hall, Benoît épée à la main descend l’escalier, avec détermination, dextérité il repousse les assaillants.  Ne demandant pas leur compte, comme–ci une clairvoyance s’était emparé d’elle, la foule se retira, quittait les lieux. Les blessés furent transportés à l’Hôtel Dieu de Villeneuve, les morts déposés devant le cimetière où les familles venaient récupérer les siens avant de les inhumer. Sans suivi une longue période de trouble, souvent verbale.


Benoît se retrouva enfermé dans une geôle, il sera jugé par l’accusateur public, il lui est reproché d’avoir été en collusion avec l’ennemi. La bataille juridique fût âpre, difficile, mais cela tournait à son avantage, l’accusateur public ne trouvant pas cela à son goût chargea de faux son accusation. L’inévitable arriva, Benoît était condamné à être décapité en place publique de Sens.

 

A suivre

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