J’étais au volant de la vieille Facel-Véga III, (marque française qui cessa son activité au cœur des années 1960), elle était bien entretenue par le garagiste du bourg, un passage de génération, cela existe encore, mais devenant rare. Nous roulions vers le nivernais en terre familiale. Le crépuscule était derrière nous. Le drap noir s’étire au-dessus de nos têtes au fur et à mesure que nous avançons pour le château. Je stoppais le véhicule devant les grilles du portail, je les ouvre, pénètre dans le chemin du parc, ferme les grilles et reprend les quelques cent mètres qui nous séparent du perron. Je gare la Facel-Véga devant lui, un domestique arrive, il ouvre le coffre et sort nos bagages et rentre dans le hall du château. Seul nos sacoches sont encore dans nos mains. Benoît serra la main de mon père et je vis son visage s’illuminer.
– Ah !... mais vous êtes tout le portrait d’un Chaudeur !.
– En effet père, je vous présente Benoît Chaudeur.
– Comme je suis heureux de retrouver un descendant de cette famille si cher à nos cœurs.
– C’est un plaisir partagé et un honneur de vous rencontrer.
– Armand !...
– Monsieur…
– Vous installerez Benoît Chaudeur dans la chambre bleue au 1er étage.
– Bien monsieur.
Armand disparu avec les bagages vers la chambre désigné. Benoît occupera la chambre bleue à coté de la mienne, dont la couleur saumon me sied bien, c’est reposant, tout le décor tourne autour entre des rouges qui mettent en valeur cette tapisserie, des rappels par-ci par-là… Dans ses murs que j’aimais bien régnait une certaine douceur.
Père, Benoît et moi, mère nous rejoindra un peu plus tard et je fis les présentations. Mère n’est pas trop au courant de ce passé, de ce croisement de vie entre nos deux familles, ce n’est pas que cela ne l’intéressait pas, mais depuis la fin de la seconde guerre mondiale, chacune avait suivit une ligne qui nous avait bien éloignée, la rencontre de Benoît au bahu remettait tout sur les rails. Bien sur, il y a des tableaux de cette époque lointaine où nos deux ancêtres y figurent, mais jamais une question ne lui était venue à l’esprit. Père et ses parents ne l’on pas instruite en leur temps de ces personnages. Pour ma mère c’était sans doute encore un peu de timidité ou de pudeur de ne pas en demander plus sur la lignée des Pompiac. Ce week-end sera riche d’enseignement pour elle et les retrouvailles de ses fantômes pour nous.
A suivre
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