vendredi 4 avril 2014

Benoît…. (17)



 Je m’attendais bien à ce qu’un jour où l’autre cette question tombe sur le tapis, maintenant qu’une bonne partie du bahut connait la situation, mais aussi vite ! La question qui tue, je vais lui tordre le cou à cette idée.
– Dominique, il n’y a pas de notion de mâle et femelle dans un couple homosexuel, nous sommes réversible, partageons nos corps chacun à notre tour, c’est suivant nos désirs, nos envies, cela dépend des jours aussi, et même dans nos ébats nous passons de l’un à l’autre, ce qui au passage augmente la durée du plaisir et la jouissance est encore plus forte.
  Dominique était rouge comme une pivoine, il se sentait à la fois bête et gêné de m’avoir posé cette question.
– Oups, suis je bête, je croyais que c’était comme dans un couple hétéro… un homme, une femme.
– Rassures-toi, tu n’es pas le seul… tu connais les garçons, comment nous sommes fait, alors pour le jeu du lego c’est simple, chacun s’emboite.
 J’en avais remis une couche, au moins je sais qu’il commentera, fera passer le message à d’autres tout aussi mal instruit de la chose.
– Bon, ne sois pas fâché par ma question, oublie là.
 De sa part c’est sur que je l’oublierai, mais maintenant sournoisement je sais qu’elle reviendra sur le tapis. Heureusement il a évité le terme de vrai couple, mais il y fit allusion avec son couple hétéro, je n’ai pas relevé, toutefois je mis les points sur les i.
– Je préfère mon couple réel à ceux virtuels, ou un flirt d’un soir qui s’imagine être dans le vrai ne t’en fait pas, je suis loin de t’en vouloir.
L’incident, le mot est peut être un peu fort, est clos.

 La courte période de stage nous sépare, Benoît part pour un mois dans l’ouest du pays,
Heureusement les textos palliaient au manque, ce n’est pas pareil mais au moins, en dehors du son de sa voix, un moyen de communiquer. J’irais le rejoindre deux fois pour profiter de bons moments ensemble, des brisants de l’écume de l’océan, enfin pas tout à fait, mais plutôt exposer nos peaux à la douceur du soleil. A la première séparation, nous en avions un peu gros sur la patate comme on dit, c’est nos cœurs qui s’expriment. Il m’accompagne à la gare le visage renfermé cachant mal ses sentiments, qui pourtant ne débordent pas autrement. Le deuxième weekend ensemble, tout aussi charmant, amoureux que le premier, mais toujours cet amour de l’âme, du cœur, pas le charnel dont j’ai un grand désir, ce n’est pas que je sois obsédé du sexe, mais l’envie de donner mon amour d’une autre manière.

– J’ai envie de toi… mon amour.
 

A suivre…

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