mercredi 2 avril 2014

Benoît…. (15)



Chapitre II

« Le sourire c’est le langage du cœur »
Covix-lyon

   Ce qui devient intéressant se sont les soirées étudiantes du jeudi soir. Soirées qui s’organisent tantôt ici, tantôt ailleurs, chez les uns et les autres, souvent les mêmes amis, garçons et filles réunies. Lors de l’une d’elles, nous faisons connaissances de Meunier et Malvoisin, hasard, je ne le crois pas, en tout cas si il en est un nous essayons de connaître les liens éventuels avec le passé, pour Meunier cela s’avère plus difficile, le patronyme est très répandu, ce qui n’est pas le cas de Malvoisin, en plus son amour des chevaux alimente notre curiosité, Benoît et moi irons même à la recherche de son arbre généalogique, il y a un trou du aux guerres, et saccages des églises, faut dire que le registre de la vie des êtres était tenu par les curés du village, naissances lié au baptême, mariages, décès, l’état civil de l’époque, les maisons de peuple remplaceront allègrement ce travail avec la création du livret de famille en 1877 suite à la destruction des documents à Paris en 1871. Toutefois la filiation plus ou moins retrouvé vers le nivernais et surtout les traits de visage sur des tableaux de la famille où le cocher est parfois présent ou ceux laissé par feu Benoît Chaudeur sur ses carnets lors du grand tour. Quoiqu’il en soit, nous reformerons un quatuor. Nous étions un de ces jeudis chez un camarde qui organisait l’une des soirées. La fête était bien amorcée, bien arrosé, nous chantions et parfois des morceaux très potache improvisés sur un prof, des collègues d’études, ou  des chansons paillardes. Benoît et moi sommes assis sur un canapé, il y a aussi un autre étudiant et Malvoisin assis sur l’accoudoir. Benoît avait passé son bras gauche au dessus de mes épaules, appuyé sur le dossier, l’autre main plongea dans ma chemisette largement ouverte, il me caressait les tétons, il me regardait avec du bonheur dans les yeux, un petit sourire venant de son cœur, je commençais à succomber au charme qui opérait, il me bécotait le cou, j’ai cru entendre trois petits mots, ces petits mots tendre, ceux que je voulais entendre, je cru que c’était mon imagination, ses caresses, ses lèvres les trois mots – « Je t’aime », susurrés, tombés en sourdine dans le creux de mon oreille, le marteau tapant l’enclume, je décode, je tournais mon visage vers le sien – « Moi aussi… je t’aime, Benoît », je venais de lui répondre, libéré, j’étais libéré, lui aussi. Nos visages étaient si proches dans ce face à face, le karaoké ambiant changea aussi brusquement que nos regards plongés l’un dans l’autre. Un chœur digne des drames mythologiques envahie la pièce – « Que je t’aime/ que je t’aime » chanson de Johnny Halliday, nous étions en suspension l’un et l’autre, le temps semblait à l’arrêt, les yeux dans les yeux, son souffle était si près qu’il caressait mes lèvres…

 

A suivre…

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