samedi 26 avril 2014

Benoît….(29)


  Jérôme et Franck, qui n’ont pas les mêmes préoccupations, sont sortis en ville, ils font le tour du propriétaire. Avec un grand décalage sur eux, nous voilà sur leur trace, si l’on peut dire. Benoît me tire dans les rues commerçantes, nous faisons du lèche vitrine. A un carrefour, nous les retrouvons, prenons une rue dont il y a quelques brasseries. La mi-journée sonnant sa venue, nous poussons la porte d’un de ces établissements et passons à table. J’étais un peu las, et l’envie de faire une petite sieste me prit, Benoît m’accompagne à la chambre, un petit jeu pour nous dégourdir… et je pars dans le sommeil. Cette pause dura bien plus longtemps que je ne l’aurais voulu. Mes paupières s’entrouvrent, je perçois Benoît assis dans un des fauteuils qui semble veiller sur mon âme, je lui présente un petit sourire plein de tendresse, il me répond par un sympathique clin d’œil rempli de complicité. Un coup d’eau sur le visage pour le rafraîchir et nous descendons dans le hall de l’hôtel, nos amis sont à nous attendre et nous dirigeons nos pas vers le bar de l’établissement, un pianiste joue de son instrument des airs un peux jazzy pendant que nous dégustons  un cocktail et dégustions les notes s’envoler dans l’atmosphère de l’endroit. Il fait encore jour, nous sortons pour une courte balade.
– Regardez cette belle toile que la nature nous présente. Fond gris anthracite, et l’éclat de la lumière des immeubles sous les derniers rayons du soleil, la merveille des genres, contemplons ce décor comme une toile de Caillebotte, ou Mary Cassatt…
– Ben dis donc, Benoît tu as de la poésie dans la rétine. Reprit Meunier.
Notre promenade était au bord de la rivière, c’est toujours un moment délicat de tendresse, de silence, de détente, de méditation… le corps, l’âme, l’esprit s’apaise, on  aime l’instant qui ressemble à une guérison de l’être. Le centre urbain nous retrouve. Fini la douceur de cette évasion.
– Bon les gars, on fait quoi, un dîner dans la suite ou le resto de l’hôtel ? demande Malvoisin.
  Je ne sais pas pourquoi, mais l’intimité de la suite me parlait plus que la convivialité de la salle. Ma fois deux contre un et une abstention, la salle de restauration de l’hôtel est adoptée… C’est Benoît qui c’est abstenu ! Mais le débat n’est pas fini et la chose est remise en cause, nos amis penchent pour la suite, Benoît botte en touche, je suis dubitatif, et j’hésite, prends l’affaire en main.
– Tirons cela à pile ou face.
 Je sors une pièce d’un euro (la monnaie venait de changer) de ma poche…
– Pile la suite, face la salle, dit Benoît.
Je lance la pièce en l’air, elle virevolte, descend, je l’attrape et la pose sur le dos de l’autre main… Tout ça pour revenir au point de départ, c’est face… la salle sera notre soirée.

 Un majordome nous installe, puis le chef de rang prend nos commandes, le grand jeu commence. Une entrée, un poisson, une viande avec ses garnitures, salade, plateau de fromage et le dessert, un repas gastronomique. Du vin blanc des rives du Rhin. Benoît commande une bouteille de champagne que le sommelier nous apporte ainsi que les flutes mises en place par une serveuse. La clarté du champagne coule dans les flutes et des millions de bulles s’amusent à remonter vers la surface du liquide à la robe d’or transparente.
Benoît me demande de fermer les yeux, je m’en étonne mais il est très directif dans son désir tout en rigolant. Je fais comme il demande, après tout quel est le risque ? J’entends une sonorité qui se pose sur la table…

A suivre

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