vendredi 10 janvier 2014

Benoît et le grand tour (90)

 
Chapitre IX

L’ombre étend son corps…

  Il règne une certaine tension autour des français, ils sont surveillés, un soupçon d’espionnage pèse sur eux, comme sur d’autres voyageurs venant du pays. L’ambiance semble sombre, ils ne s’en rendent pas trop compte, occupés à la visite des monuments,  faire les rats de bibliothèques, passage aux théâtre, à l’Opéra et bien d’autres activités de leur âge !
 C’est aussi dans les salons de l’aristocratie ou haute bourgeoisie que parfois leur pas viennent foulée le parquet de ces lieux. Ils y font des rencontres qui abreuvent l’appétit de connaissance dont ils font la quête. Lors d’une de ces mondanités, un jeune aristocrate vindicatif, à l’encontre de la France, défiât Hubert, d’abord verbalement, le jeune marquis restant linéaire et ne prêtant pas trop attention à ces propos, il monta le ton avec des mots blessants. Hubert recevant cette insulte de trop donna une gifle de son gant invitant à réparer l’affront dans un duel. Il aura lieu deux jours plus tard à l’aube dans une clairière à l’orée de la ville. C’est toute l’ambiance de suspicion régnante, alimentée par les gazettes de l’époque et les nouvelles colportées par des marchands ambulants qui enveniment la société, fait monter un désir de conflit.

 Une voilette déposée sur terre, la brume matinale pas encore dispersée, lourde accompagnée de sa rosée sur la végétation enveloppe la clairière, le soleil filtré entre les cimes des arbres allongeait les ombres de leurs squelettes sur la clairière. Les calèches amenaient les acteurs de cette scène qui va se déployer. Benoît et un jeune aristocrate autrichien  étaient les témoins du marquis. L’agité était accompagné  d’un vieux baron et son fils pour lui. Les vestes retirées, les manches des chemises relevées, enroulées sur les bras, les épées présentées, à la main, elles avaient été choisies pour le duel. Les deux hommes en place, face à face, le fer croisé après les salutations d’usage, le crissement du métal, ses heurts indiquent que l’échange est en court, il avait duré une dizaine de minute quand la lame de Hubert transperçât le bras de son adversaire qui chancela, il ne voulut pas abdiquer, le combat reprit, Hubert habile bretteur, évitant d’envoyer vers Hadès son adversaire, le blessa une deuxième fois sur le flanc droit. Le jeune homme tomba à terre sur ses genoux, il déposa son arme, l’affront était lavé. Il n’en fallait pas non plus que cela s’ébruite et chacun de retrouver le chemin, la destinée qui est la sienne. Le jeune aristocrate est ramené chez lui, son état caché sous une épaisse cape, soutenu comme un ivrogne rentrant d’une nuit bien arrosée, les femmes de la maison l’ayant nettoyées et pensées, un médecin viendra prodiguer les soins nécessaire son silence grassement payé. Nul ne sut jamais ce qui c’était passé ce matin là, pourtant l’affront avait fait grand bruit dans le lanterneau Viennois. Un officier de police tenta bien une enquête, mais ses investigations restèrent lettre morte. Ni le blessé ni Hubert n’évoquèrent un quelconque échange à l’escrime, juste une escarmouche pugilistique (Benoît lui avait amoché légèrement le visage) pour laver la chose. Bien que novice dans le métier, pas dupe des propos, c’est bredouille qu’il déposa son rapport clôturant une éventuelle poursuite envers les deux protagonistes.

A suivre

1 commentaire:

  1. je ne comprends plus rien- j'ai loupé des épisodes-
    il me faut relire tout à tête reposée-
    bonne continuation cette année- bises !

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