dimanche 14 avril 2013

Benoît et le grand tour (55)

 

– Tu auras ta récompense après avoir fait ce saut… lui répliqua une belle rousse au sourire généreux. Les jeunes du village riaient allègrement avec elle.
Benoît donna un clin d’œil à Hubert, lui faisant comprendre que la récompense était alléchante… et ma foi cela valait le coup de tenter l’affaire. Un sourire complice se lit sur leur visage.
  La rousse entraina Benoît vers l’un des feux, le monde masculin de tout âge formant une haie avec celui du féminin de l’autre coté du feu. Des garçons commençaient leur saut, Benoît se mit en place, un peu d’élan, il courre, un appui sur ses jambes et son corps se dresse dans cet univers entre terre et ciel, il sent la chaleur lui lécher le bas du dos, il se réceptionne de l’autre coté du feu, la rousse l’accueil. Il est plutôt bien salué par l’assemblée, un  gars de la ville qui réussi cela en valait la peine. Hubert suivi la démarche, comme son compagnon il s’envola au-dessus du feu, sa chute fut miraculeuse à peu de distance de celui-ci, faut dire qu'il est encore gêné par sa blessure, une donzelle plutôt brune s’approcha de lui et le saisi par le bras, elle le garde à ses cotés. Il est lui aussi félicité, le défit est réussi et… Les parades terminées, la suite se fera dans un champ allongé contre une meule de foin. Malvoisin et Meunier n’avaient pas joué à ce saute-mouton particulier, mais n’en avaient pas moins gagné les faveurs de belles compagnies. Des femmes esseulées le reste de l’année, trop tôt veuve sans doute ou dont les parents n’avaient pas conclu d’alliance pour les mariés. Le diable dans cette nuit étoilée tentait bien les corps, il fallait ajouter à cela la douceur estivale qui coulait dans les veines charnelles.
  La robustesse de l’Homme fait que Malvoisin, après une bonne partie de la nuit fortement agitée, pu conduire l’équipage à l’étape suivante sans encombre. Es-ce le ballotement du carrosse ou le reste de la nuit, mais nos jeunes voyageurs dormirent jusqu’à la mi-journée, c’est l’arrêt dans relais qui les réveilla pour satisfaire leur estomac. La route reprise, ils devisaient sur les charmes de ces connaissances d’une nuit. Même Meunier évoqua celle d’une paysanne bien charnue qui n’avait pas froid au corps et lui donna bien du plaisir, pas de chichis comme on en trouve en ville, c’est du frais, du naturel qu’il dit. La Saint-Jean, c’est une certitude, restera gravé en eux.






Sieste

Vincent Van Gogh

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