samedi 30 mars 2013

Benoît et le grand tour (40)


Chapitre 4

« De l’amour, je n’en sais bien que le drame »

   Bien sur de la ville il y a encore beaucoup à dire, mais les quatre compères ne s’attarderont pas dans ses faubourgs. Le quatuor quittait Metz et fit escale à Saint-Avold, puis il pénétra en Sarre pour faire étape à Sarrebruck, il continuera sur Mannheim.
  Des blessures, il ne restait que les cicatrices. A l’hostellerie de Mannheim Meunier aida Malvoisin pour la dernière fois à panser, alimenter et abreuver les chevaux. Là non plus pas grand changement, à croire que tous ces lieux soient standardisés. Seul la dimension et la hauteur des lits sembles différentes, le confort aussi  avec  une baignoire en zinc qui trônait non loin de la console à toilette et un vase de nuit. Il y avait une cheminée dans laquelle était un chaudron rempli d’eau qui chauffait, l’usage en serait pour le bain. Les deux garçons ne se privèrent pas de le faire ensemble afin de ne pas gaspiller, mais surtout ne pas perdre de temps. Cela les délassa du voyage et les préparait pour un bon repas et une bonne nuit. Ils en profitèrent pour changer de vêtements. C’est à Francfort qu’ils seront lavés, dans cet établissement il y a un service qui s’occupe de ce travail. Nous n’en sommes pas encore là. Après le repas et quelques distractions, la nuit s’annonçait salvatrice. Les garçons glissaient leur corps sous l’épais édredon, suivit des politesses d’usages ils partirent dans un profond sommeil.
  Au cœur de la nuit, Hubert à l’âme troublée entrouvrit ses paupières. Benoît disposé sur le flanc tourné vers lui dort comme un loir. Il se passe quelque chose qui bousculera leur relation, une pulsion, une envie, un désir traverse sa tête… Hubert s’auto féconda en collant son corps contre celui de son compagnon, il ne mesura pas la porté de son geste, vivant son désir. Il y a trop longtemps qu’il en rêvait de cet instant, de ce mélange. Son désir d’amour il le laissait entendre, n’osant aller plus loin, Benoît semblait l’avoir compris, mais n’en manifestait pas le même partage, cela bloquait le marquis. Là, dans ce plaisir qu’il prenait, l’amour qu’il volait, il aurait préféré une situation plus claire, Benoît devant son rejet augmentait son désir de le partager, d’être son Elisabeth. Cette dernière était bien loin de sa préoccupation, c’était la fusion de son amour et le sexe qui l’accompagnait qui parlait, il aimait Benoît, le voulait pour lui, rien qu’à lui, ce combat sera dure, le fruit de son geste arriva avec le réveil du jeune homme qui ne comprenait pas ce qui se passait. Benoît, béat, interdit, entre deux sentiments, alors que son âme laissait partir le fruit de la jouissance. Mélanges des sentiments, physique et esprit, bonheur et colère, je dirais amour et haine. Telle une opération sur des siamois, les corps se désolidarisèrent, Benoît rapide comme un lièvre, bondit et assaini une claque violente sur le visage du jeune marquis.
 



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