jeudi 14 mars 2013

Benoît et le grand tour (24)


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Elle chassa bien vite ces mauvaises idées, serra très fortement son fils sur sa poitrine et l'embrassant sur le front à plusieurs reprise, ses soeurs en firent autant en lui souhaitant un bon voyage et l'invitant à revenir vite, sain et sauf.

Avec son père ils sont devant la porte de l'hôtel des Pompiac, Benoît toque le heurtoir, Gaudelin lui ouvre, salut les deux hommes, sur son indication deux domestiques s’emparent de la malle et la porte dans la cour. Père et fils s’étreignent, le sieur Chaudeur est ému de sentir son fils s'éloigner, il cache cette émotion avec quelques boutades. Benoît entre dans la demeure, son père fait le chemin inverse, une fois suffisamment éloigné, quelques perles glissèrent le long de ses joues, il les essuya, reprit son allure patriarcale et rentra dans son logis. Durant ce temps son épouse avait confectionné un petit déjeuner pour requinquer son homme, les filles en profitèrent aussi.

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Les chevaux de tête rasèrent le mur d'en face quand les roues directrices tournèrent pour engager le carrosse sur la route, virage à gauche pour quitter la ville, la rue les menait à l'orée de la ville. A peine le carrosse engagé dans l'artère que résonnait le grincement des vantaux du portail, Gaudelin signait le billet de sortie, comme on dit dans la marine "droit devant". Oh! sil l'idée prenait au jeune marquis de stopper le voyage, c'était encore possible, mais il en subirait les conséquences...
L'attelage allait à bonne allure, pas de galops, une conduite douce et sure, il quittait la voie pavé pour celle en terre, si quelques empreintes dégradées étaient présentent du faites des intempéries, des pierres en fermaient les stigmates. La ville devenait de plus en plus petite, on la voyait à peine au travers des champs de céréales qui sortaient de terre, une légère brise les agitaient, c'était comme des vagues. Benoît se pencha légèrement en avant, souleva le rideau et contemplai le paysage, à l'horizon, sur sa gauche, ce dressait quelques masures, des fermes sans doute pour ce hameau lointain, de la fumée s'échappait des cheminées, les fermiers étaient debout, préparaient leur journée de labeur, prenaient ils quelques tranches de lard sur un morceau de pain, i aurait fallut être avec eux pour le savoir, juste des supputations dans les pensées du jeune homme, il sursauta quand il senti la main de Hubert ce poser sur sa cuisse.
- Alors Benoît... tu regrettes déjà nôtre ville.
Que ne fut pas son étonnement d'entendre le jeune marquis le tutoyer, ce n'était déjà pas dans les usages de sa familles, encore moins dans celle du marquis.
- Non... Hubert, je contemple ce paysage qui est bien différent de celui que j'ai l'habitude de voir en descendant vers le sud quand nous allions aider mon oncle à la fenaison ou aux moissons, ici c'est plus vallonné, plus vert, pourtant nous ne sommes pas loin par rapport à la route du sud, le terroir est vraiment différent.
- J'aime mieux cela, Benoît, je vois que tu as une épée, et ma fois une poignée du plus belle effet.
- Merci pour ce compliment, je l'ai confectionné et fait adapté par le forgeron sur la lame, c'est une pièce unique, peut être quand je prendrais la succession de l'affaire familiale, j'en fabriquerais d'autres... je n'en suis pas encore là.


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