samedi 9 février 2013

Benoît et le grand tour (5)




- Pourquoi ne pas laisser notre fils allez à ce rendez-vous? c'est bon pour nous...
- Mais ma chère... nous ne sommes pas du même milieu, jamais nous ne serons des alliés, combien même sommes nous de bonne éducation, savons lire, écrire, compter, écrire sur des grimoires nous ne sortons pas du même berceau.
- Bien sur mon époux, mais Benoît à la possibilité d'élargir, d'accroître ses connaissances, laissez le tenter la démarche!
- Père, le fils du marquis me semble très aimable et pas mal intentionné.
- Tu es innocent... mon fils, ces gens là manient la cravache aisément.
- Monsieur mon époux, je connais cette famille et ce n'est pas dans leur coutume, il y a des gens bien dans ce milieu et les Pompiac en sont.
- Hum! c'est une ligue... (bien qu'en son fond intérieur il n'en doute pas, les échangent avec son ami cocher en témoignaient)... un long silence, mon fils faites ce que désire le tout puissant à ce sujet, la nuit vous portera conseil.
- Merci père... il aurait été malhonnête que je ne tienne pas ma parole donnée, n'ayez crainte, d'abord je verrai ce que le jeune marquis a à me proposer et le jaugerai sur ses intentions.
- Benoît, vôtre raisonnement me plait, mais restez sur vos gardes.

   Restées une bonne heure auprès de la cheminée, filles et mère sont à tricoter ou ravauder quelques vêtements, le père et son fils dissertent sur les rumeurs du monde en tirant sur une pipe en terre provenant de Givet dans les Ardennes Françaises, ville frontalière sur la Meuse. L'heure de reposer les corps sonnait, tout ce petit monde monta au second étage, la salle commune était au dessus de l'échoppe et atelier de sieur Chaudeur. Au dessus de l'étage de nuit ce trouvaient les combles servant de greniers. Les parents avaient leur chambre et les filles aussi, Benoît avait son lit situé entre la rambarde de l’escalier et la fenêtre donnant sur la rue, sur le mur du palier était accroché une échelle qui permettait d'accéder aux combles par une trappe installée dans le plafond. Le jeune homme passa une nuit moins calme qu'il ne l'aurait souhaité.

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La calèche s'engageait dans la rue de la feuille battue, le chien de sieur Gaudelin, gardien de son état, s'agita et remua la queue, il avait reconnu les pas du cheval, l'homme sorti et ouvrit les deux ventaux du portail, une passante se blottit contre le mur protégée par une protubérance au sol qui servait aussi bien à la sécurité des passants que celle du montant en pierre supportant les ventaux, le cocher fit tirer vers la droite son cheval avant de bifurquer dans un quart de cercle bien réglé et rentrer dans la cour de la demeure, Gaudelin referma le portail.
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