mardi 19 février 2013

Benoit et le grand tour (13)



 

Le compliment, même avec quelques réserves venaient droit au coeur de Benoît, il savait son père avare de ce genre, il le savoure et le gardera au fond de lui pour l'éternité, un autre enseignement de son père, ne pas montrer ses sentiments... bien que pour sa jeunesse ce n'est pas si facile que cela.

Ils arrivèrent dans la salle commune, sieur Chaudeur prit sa femme à part et un bougeoir à la main ils descendirent à la boutique, un bon quart d'heure passa avant le retour des parents, le garçon et ses soeurs attendirent tranquillement en tendant l'oreille, mais rien ne transpirait jusqu'à eux, les filles dressaient les couverts, Benoît lisait une gazette de Paris, il était question d'une pièce de Marivaux, écrivain, auteur de pièce de théâtres qui était décédé en février de cette année, elle parlait aussi du commerce en gros et détail dans la grande ville et en province, il y avait aussi un billet à part, un pamphlet envers la cour, surtout le roi Louis le quinzième, il le lut et s'empressa de le bruler. Les nouvelles aussi venues d'outre atlantique, l'article tirait les conséquences de cette guerre qui prive la France du Canada, des vallées de l'Ohio, du Mississippi, la Floride et de Tobago, des Indes, reste quelques comptoirs elle perd aussi le Sénégal tout en gardant l'île de Gorée... elle garde les Antilles ce qui aux yeux de l'opinion public est comme une victoire et ce moque de la perte du Canada... (ce qui fit dire aux français de la belle province que nous les avions abandonné, quelque part ce n'est pas faut). mais c'est plus ce qui allait suivre que mit en questionnement l'auteur de l'article... une décennie attendra pour en voir les conséquence.

Le couple réapparait, madame Chaudeur est très radieuse et ce précipita sur son fils, l'embrassa sur la joue et le félicita pour ce bijou confectionné dans un temps des plus court.
- Il est pour vous, mère.
- Merci..mon fils, je vais le garder précieusement, il sera comme un talisman qui vous protégera.
- Si nous passions à table, dit le père après un raclement de gorges.
Toute la famille ce retrouva autour d'un potage de légumes et d'une cassolette de haricots blancs soigneusement préparé dans de la graisse de canard et pour fini sur une tarte confectionné par la servante, femme qui fut aussi la nourrice des enfants et ne manquera pas de s'occuper du prochain. le repas fini, les filles firent la vaisselle et jetèrent l'eau grasse par la fenêtre non sans avoir alerté les éventuels passants.

La cheminée était le coin idéal pour finir la soirée. Chaudeur ne résista pas à prendre la parole.
- Hum!... merci Benoît pour ton ouvrage, bien que ce ne soit pas mon sujet de conversation... non...vous pouvez rester mes filles et vous aussi ma belle, Benoît rappelez moi en quelques mots l'objet de la visite chez le marquis de Pompiac.
 Prit entre le sentiment de surprise et pourtant attendu, le garçon là aussi ne montra pas cette pensée qui lui passa par la tête, il exposa comme si de rien n'était la proposition que lui avait fait le jeune Joséphine.
- Quand pensez vous mon épouse?... j'ai désavoué notre fils à le rejoindre...
13


2 commentaires:

  1. Bonsoir Covix,

    Que va donc en dire madame Mère. Et comment ses soeurs vont-elles réagir à l'annonce de cet éventuel départ pour le vaste monde ?

    Bonne soirée... interrogative,
    Amitiés.

    RépondreSupprimer
  2. aie c'est mal partit !!
    que va t'il se passer pour que le père accepte ??

    RépondreSupprimer