vendredi 15 février 2013

Benoît et le grand tour (9)





Chapitre 2


Ariane tisse sa toile.

Benoît se réveilla, après un petit déjeuner copieux, donna un coup de main à son père pour tenir le livre de comptes, puis, afin de paraître dans les meilleures disposition, il prend un bain dans une bassine en bois de forme allongée servant autant de baignoire que de lavoir pour le linge. Une femme lui frottait le dos, et versait de l'eau chaude sur ses épaules, il se leva, cachait ses attributs ce qui fit rire la servante.
- Bien que monsieur ait bien changé, je sais quel homme il est, l'ayant soigné durant de longues années.
- Ce n'est pas une raison pour...
- Oh!... je ne me permettrais pas
Elle se retourna en souriant, Benoît se sécha et enfila un caleçon long, une chemise, un pantalon de velours marron cintré, un gilet, se coiffa, il était aussi blond que Joséphine fut brun, imberbe, des yeux d'un bleu profond, le nez grec, les sourcils bien dessinés, une silhouette d’athlète, musclé, son allure attirait les filles qu'il ne rejetait pas, il y a bien longtemps que son innocence était partie dans la boîte des souvenirs, il trouva un baume qu'il appliqua sur son visage. Midi sonnait au clocher de l'église, sieur Chaudeur ferma l'échoppe et monta déjeuner, il ne fit aucune remarque, mais son humeur n'en était pas moins morose, les affaires, non celles-ci étaient normales ni plus ni moins que d'habitude, l'accoutrement de son fils y était pour beaucoup et cette visite ne lui disait rien de bon, malgré tout il fit bonne figure. Le repas terminé, une petite sieste, puis ils descendirent à la boutique, Benoît ouvrit la devanture, la porte, reçut les dernières recommandations de son père et s'éloigna dans le brouhaha de la ville, ne sachant pas finalement ce qui l'attendait, ses pensées étaient quand même très agitées, si les médecins de l'époque avaient pu analyser ces dernières, sûr qu'ils l'auraient cru possédé du démon et condamné pour sorcellerie ou autre diablerie et passé au bûcher, heureusement cela n'était point.

Deux heures tintaient sur une cloche, Benoît prit le heurtoir et frappa à la porte de l'hôtel particulier, Gaudelin regarda par le Judas, reconnu, de part la description, le jeune homme attendu par Joséphine, il actionna la clenche, l'huisserie grinça et Benoît sur l'invitation du gardien entra.
- Monsieur Benoît...sans doute.
- En effet, je crois que vôtre jeune marquis m'attend.
- Je vais vous conduire au petit salon.
- Merci.
Soudainement Benoît cru défaillir, le voilà dans le repaire dont il se serait finalement bien passé de visiter, il est trop tard pour faire machine arrière. Après être rentré dans le hall, le gardien passa le relais au domestique de la veille qui le conduisit dans le
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