samedi 25 janvier 2014

Benoît et le grand tour (105)

  Les mois du début printanier, outre que le nouveau prince monte en popularité, la vie politique est très mouvementé, en Bretagne un procès retentissant contre le Duc d’Aiguillon qui condamné, devant un vent d’hostilité le Roi casse le jugement. Choiseul en fait les frais, Maupeou le remplace, les ressources de céréales ne sont pas au beau fixe et une décision d’interdire sa circulation met le feu au poudre sous la bannière du Prévôt De Beaumont qui accuse le roi et les riches de créer une spéculation menant à la famine les plus pauvres, l’abbé Terray ayant mis en place l’arrêté de circulation l'assoupli. La fin de règne est de plus en plus agité, le Roi si populaire essuie une hostilité grandissante, tant du coté du peuple, des parlementaires, que de la noblesse.

  Colette sera délivrée au début septembre de l’année 1770, un deuxième garçon, Louis Amédée sera ses prénoms et dans les conditions du moment l’accoucheuse laisse planer un doute sur son avenir.
  Elisabeth le fera à son tour en Novembre de la même année, un garçon aussi et comme promis, Pierre-Marie, Benoît, Hubert sont ses prénoms. Bien que les conditions pour lui soient plus favorable, il n’en demeure pas moins une épée de Damoclès sur sa tête cela n’est pas rare en cette fin d’année de plus en plus difficile.


  Durant ce temps une autre affaire secoua le pays, celle de Sirven, si Calas fut condamné à mort par le parlement de Toulouse et exécuté, l’intervention de Voltaire, d’abord réticent puis convaincu de l’innocence fini par l’arrêt de grâce royale, mais le parlement de Toulouse  s’obstina et refusa d’appliquer grâce et réhabilitation, le procureur qui manifestement avait truqué l’affaire, démissionna et se suicida. Pour l’affaire Sirven, la fille Elisabeth disparue une première fois, rappelons qu’elle avait un handicap mental, on la retrouva dans un couvent, la famille Sirven est d’obédience protestante, des rumeurs d’enlèvement par les sœurs du couvent des Dames-Noires amena l’évêque à restituer Elisabeth à sa famille, la pauvre fille étant complètement déboussolée dans ce milieu. Elle disparue à nouveau un peu plus tard et son corps retrouvé dans un puits asséché, les sœurs accusèrent la famille de l’avoir trucidée. Avec son épouse et ses deux autres filles le sieur Sirven quitta le pays pour s’exiler en Suisse, le parlement de Toulouse le condamna à mort par contumace, Voltaire là aussi intervint auprès du Roi, il fit un  grand tapage dans les gazettes, le Roi échaudé par le refus précédent refusa la révision et de casser la décision, le parlement de Toulouse qui avait complètement changé et lui aussi secoué par cette précédente affaire, assoupli sa position, Sirven se rendit à Mazamet pour être y entendu, la où Calas avait fait de même cela lui couta la tête. Le jugement eu lieu et il fut relaxé en décembre 1769, il fallut attendre le 25 novembre de 1771 pour voir la famille Sirven complètement réhabilitée, indemnisée et réinstallée dans ses biens, la ville de Mazamet du verser des compensations. Dans une lettre que Pierre-Paul Sirven écrivit à Voltaire pour l’en remercier de son soutien, de sa campagne, de sa défense, il conclu celle-ci par ces mots …(Vous m'aviez jugé et le public instruit n'a pas osé penser autrement que vous, en éclairant les hommes vous êtes parvenu à les rendre humains).

A suivre

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire