lundi 13 janvier 2014

Benoît et le grand tour (93)


 Le brouhaha fait de part la multitude des conversations cessa quand est annoncé la famille Impériale au grand complet. L’impératrice avait elle déjà ses plans pour organiser les mariages des héritières et héritiers, elle deviendra la ‘‘mère’’ de l’Europe. Les deux garçons sont en deuxième rangées derrière les membres de la cour, ils sont là par le jeu des déplacements des uns et des autres, ils ne sont pas placés par un quelconque protocole. Quand la famille Impériale arrive à leur hauteur, l’impératrice se fige, parfois l’empereur adresse un mot à un courtisan. Sur le devant révérence et salut accompagné d’un mouvement du chapeau par les hommes,  Benoît et Hubert ne manque pas à la politesse exprimée, l’impératrice s’arrête, présente sa main à Hubert de Pompiac, geste qui alimentera les conversations de la cour, de l’étonnement aussi, surtout venant de son ex adversaire de duel qui passé de la surprise rentrera dans la félicité. De l’affrontement à la connivence il n’y a que la rivière à franchir et le gué semble bien tari, les deux jeunes hommes rentrent dans une longue conversation, oubliant qu’hier ils croisèrent le fer. Benoît, dont ce n’est pas l’univers, jaugeait, écoutait, analysait, conversait aussi avec  de bonnes âmes, la philosophie, les livres, Diderot était souvent à l’honneur, d’Alembert aussi et bien d’autres dont on connaissaient l’art. Heureusement pour lui qu’il eut une bonne éducation et surtout qu’il soit très ouvert, curieux, qu’il aime les arts dans tout son éventail, littérature, peinture, musique, science etc, pour un garçon de sa condition c’est un atout majeur et bien des portes s’ouvrent. Oh ! bien sur il sait qu’il ne fera jamais parti de ce milieu, et même que dans son dos certains ne manquent pas de moquerie ‘‘Un garçon du peuple dans nos murs, voyez-vous cela ’’ il l’a entendu, mais il est plutôt du genre à laisser couler l’eau de ce fleuve d’un pont à l’autre, ne s’en offusquant pas de ces propos, sachant que même dans son univers c’est pareil envers le petit peuple.
A suivre

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