jeudi 30 janvier 2014

Benoît et le grand tour (110)

Chapitre XII

« Insensés que nous sommes, nous voulons tout conquérir, comme si nous avions le temps de tout posséder »
Frédéric II

– Ah ! Benoît, je ne sais quand je te reverrais, le roi me missionne dans le nouveau monde, je ne connais pas le secret de cette mission, c’est en foulant ce sol que les instructions me serons données. Ce voyage en mer sera bien plus long que ceux que nous avons connu.
  Benoît avait entendu le bruit des sabots dans sa rue, il les reconnaissait bien, même si Hubert ne le fréquentait plus guère. Son compère l’informait partiellement de son périple et avait une requête à lui demander.
   Soit prudent, Hubert, ta famille compte plus sur toi avant que le royaume ne t’en soit reconnaissant.
– Oh ! ça je le sais, veille sur elle discrètement, je ne peux compter sur les miens bien trop occupé à leur monde.
– J’ai la mienne aussi, mais n’ai crainte, j’y veillerai.
– Merci Benoît, je savais pouvoir compter sur toi. Comment va ton père ? je me suis laissé dire que sa santé était précaire.
– Il m’inquiète, le médecin dit qu’il est possédé du démon, que seul un prêtre pourrait le guérir en pratiquant une séance d’exorcisme, il se plaint d’un mal de ventre qui ne semble pas s’arrêter.
– Hum ! quand la médecine n’a pas de solution elle se tourne vers le goupillon… méfiance.
– Oui, j’en suis conscient, informé, je veille sur lui et lutte contre cette idée de l’étouffer, il faut que la médecine trouve la bonne solution et non pas cette supercherie.
– Malheureusement je ne suis d’aucun secours et je dois partir bien loin de ce pays, courage Benoît, au revoir.

  Peut être es-ce le dernier baiser qu’ils se donnent, les lèvres bien collées, les langues nouées, leur amour s’échappe dans la pénombre de la pièce . Hubert quitte son amant et s’élance, l’âme en peine, une certaine rage au cœur, son cheval l’envoi vers Nantes où une frégate l’attend pour ce long voyage.

 Sa mission, écouter, analyser et rapporter au roi si la rumeur qui courre est fondée, celel des habitants de Boston qui l’année précédente organisèrent ‘‘La Boston tea party’’, coup de force contre la fiscalité de Londres. Il semble qu’un soulèvement est en gestation, le roi tient à le savoir. Hubert est conscient que cela n’est pas sans risque, d’abord sur l’océan, les éléments hostiles, les pirates, voir la ruse de l’anglois changeant de pavillon pour attaquer et piller les navires. Sur cette terre étrangère aussi administrée par les autorités anglaises, heureusement, il parle et comprend la langue de Shakespeare à merveille, la traversée lui permettre sans doute de perfectionner son oral.
A suivre

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