Le père de Benoît est au plus mal, il souffre du ventre coté droit, sans doute l’appendicite, mais à l’époque on n’en connaissait rien de ce phénomène et pas rare que l’on étouffait les personnes atteintes sous prétexte qu’elles étaient dominées par le démon. Claudius Amyand médecin français exilé en Angleterre en fait le première ablation, un jeune médecin nouvellement installé en est instruit mais ne sais pas comment procéder à l’opération, il faudra attendre la fin du 19èmesiècle pour que le médecin français, Paul Georges Dieulafoy en fasse le diagnostique complet et détaillé. L’état du sieur Chaudeur s’aggrave il sombre dans un sommeil profond, la douleur semble laisser place à un apaisement plus ou moins fiévreux. Il n’ouvrira plus les yeux, la mal l’emporte vers un autre horizon. Benoît prend sous sa protection la famille, organise les funérailles du père, sa mère en est incapable, tourmentée par la douleur de cette perte, pas plus que la fratrie, Benoît ne montre, comme d’habitude, ses sentiments, son état d’âme, un stoïcien sans doute.
Hubert avait caracolé vers Nantes, il parlait à son cheval, lui disant sa longue absence, qu’un écuyer prendra soin de lui pendant ce temps là, en effet il le confie à l’écurie de la garde royale de Nantes. Il est sur le quai, face à la frégate qu’il admire au plus profond de lui, il monte à bord, accueillit par son commandant, un mousse le conduit à sa cabine portant aussi son bagage, Hubert se pare d’habits civil et range sa tenue militaire dans le double fond de la malle. Le soir, veille de l’appareillage, il dîne en compagnie des officiers du bord à la table du commandant, il y a aussi deux autres civils.
– C’est une tradition chez moi, avant de lever l’ancre je partage le repas de la veille avec mes seconds et les éventuels passagers que l’on m’a confiés.
– Merci commandant et très bonne tradition, dirent les trois civils dans un chœur digne d’un classique des scènes antiques.
Hubert lui se sent bien dans ce monde marin, il en connaît un petit bout, sauf qu’ici il est dans la Royale et non plus sur un navire marchand, chaque homme est responsable de son poste, répond à une mise en scène bien huilée, du moussaillon au commandant, tous connaissent leur rôle et à défaut, quelques manœuvres durant la traversée les rappellent à l’ordre ou aguerri leurs gestes.
A suivre
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