dimanche 19 janvier 2014

Benoît et le grand tour (99)

  Hubert sert les poings, le carrosse a repris sa route vers la demeure familiale, ses yeux sont embués, il est plus fragile que Benoît, il ne veut pas sortir sa tête par la fenêtre de la porte craignant que son amour ne le remarque, il a une certaine pudeur, à cet instant précis, il regrette son dérapage avec Gustave Adolphe, lui aussi devra faire pousser une branche à l’arbre des Pompiac, sa promise l’attend… le carrosse disparaît au tournant de la rue du Bœuf, Hubert se ressaisi, il le faut avant de franchir le portail de la rue de la Feuille battue, ses pensées reviennent à l’instant qui va suivre, le portail s’ouvre, le chien de Gaudelin a reconnu le bruit des sabots, les chiens ont cette propriété de reconnaître se qui est à la maison. Peut être moins par la sonorité que par l’odorat qu’ils ont bien plus développé que nous. Les domestiques se ruent sur le carrosse et défont la malle, accueil le jeune Hubert, Pompiac père et mère arrivent sur le perron, pas d’exubérances dans l’accueil du rejeton, mais une invitation à prendre un bain qui le délassera, une servante prépare la baignoire, verse l’eau chaude, il y en a toujours à disposition au coin d’un feu, Hubert dénudé plonge son corps dans ce délassement qui lui est offert, de nouveau les parents sont avec lui et commence le long récit de l’aventure… du moins ce qu’il peut dire, pas sa relation particulière avec Benoît, il s’enquière aussi de la santé de Meunier, Pompiac père le rassure, son précepteur est remis de sa mésaventure. Il revient de loin. Il passa presque une heure dans le bain, il allait en sortir, une servante lui posa une sortie de bain sur les épaules et disparue très vite, ses parents c’étaient éloigné, une fois sorti et vêtu, ils reviennent et reprennent la conversation du moins ils écoutent son récit de voyage.

  Benoît de son coté déballe la malle et offre des cadeaux à ses sœurs, ses parents, des petits souvenirs venant de divers pays traversés, tout en contant leur provenance, et débitant les mots de ce voyage extraordinaire. Il n’oublia pas le petit dernier qui vit le jour lors de son long périple, il ramena des fripes brodées et des soies, comme c’était encore d’usage, une petite robe pour son frère, mais cela devenait moins courant. Des familles encore attachées à cet ancien usage qui permettait bien des aisances au garçon avant que le port d’un pantalon ne vienne souligner sa masculinité. C’était un jeudi, dans les moments de repos en mi-journée ou le soir avant le coucher, Benoît raconte le voyage, ne manque aucun détail, omettant lui aussi sa relation particulière avec le jeune marquis. Seul le dimanche marquera une coupure dans la semaine, messe le matin et vêpres l’après midi ponctuaient la journée. Le beau temps offrit une balade en bordure de la rivière et Benoît en profitait pour finir de conter l’aventure.


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