Quelques jours plus tard, un après midi, Hubert, Malvoisin et Benoît sont dans une salle de théâtre, ils assistent à une représentation. Installés dans une loge avec une relation faite lors d’un passage dans la bibliothèque. Environ une vingtaine de minute après le début du spectacle, une pantomime à l’italienne, Hubert s’éclipse délicatement laissant Benoît et les autres à leur attractivité théâtreuse. Benoît eu un regard à la fois inquiet et inquisiteur, Hubert mit son indexe à la transversale de ses lèvres, geste qui lui signifie de faire silence. Il vit le rideau se soulever, absorber Hubert qui disparaît derrière lui. Le jeune homme s’était élancé d’un pas feutré et décidé dans la coursive intérieur du théâtre. D’une loge, proche de l’Impériale, sorti un homme d’un âge mure aux cheveux grisonnant sous sa perruque poudrée ; le visage dont le temps avait imprimé sa marque, l’homme s’avançait vers lui. La rencontre est là, ils se serrent les mains, un petit signe de tête de l’homme et les voilà dans un boudoir perdu dans un angle discret, Hubert après quelques mots échangés remis un pli cacheté par un sceau de cire à son interlocuteur.
Benoît n’avait bronché, mais il restait sur le qui-vive, le temps lui paru long quand enfin Hubert regagna sa place, alors que Benoît allait lui demandé où il était passé, Hubert refit ce geste du doigt marquant un désir de silence, Benoît acquiesça, il n’était pas question de troubler la représentation, outre que la curiosité le hantait, un sentiment de colère, peut-être une certaine jalousie se manifestait en lui, il se dit que de toute façon il saura percer ce secret.
Le deuxième acte débutait. Le rideau de la loge se froissa dans le mouvement qui le soulevait, l’homme d’âge mure passait sa tête et fit signe de celle-ci à Hubert pour qu’il le suive. Le petit boudoir fit un autre office de conciliabule entre eux, et le jeune homme reçut un pli cacheté du sceau Impérial. Il est loin d’être un agent secret, mais n’en avait pas moins été mandaté pour l’échange de courrier entre les deux têtes couronnées. A la fin de la représentation Hubert et Benoît furent présentés à Marie-Thérèse d’Autriche qui les invita à un bal donné à Schönbrunn, le Versailles autrichien. Un honneur qu’ils ne refusèrent pas. Ce n’est pas l’Impératrice directement qui leur parla, mais c’est sa parole qu’ils reçurent. L’homme mystérieux remis sa carte à Hubert qui s’empressa de la ranger dans son veston. L’entrevue a été brève, les jeunes gens saluèrent l’Impératrice qui déjà s’éloignait pour rejoindre le carrosse qui ramènera le couple Impérial à sa résidence.
Benoît, qui pourtant savait rester discret, indifférent, ne manquait pas d’impatience pour connaître ce qui c’était tramé dans les absences de son ami, mais rien ne filtra de lui, un jour lointain, qui sait, il lui en parlera, ou bien il le découvrira par les gazettes…
Photo de moâ
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