Chapitre IV
“ Tous les chemins mènent à Rome”
C’est drôle vous ne trouvez pas… Jérôme a mis une Mercédès à notre disposition, ses parents tiennent une société de location de véhicule, c’était plus facile, mais là où je trouve la chose amusante, c’est qu’il est comme un cocher chauffeur, lien avec le Malvoisin cocher qui menait le carrosse de mon ancêtre… Une différence de taille, nous sommes quatre à pouvoir tenir le volant du véhicule. Chacun apportant le repos aux autres et pas de haltes en relais de postes, seul les pompes à essence nous rappellent leurs existences.
Nous avons quitté Berlin, l’Allemagne, direction l’Italie, nous évitons le passage par la France, la traversé de la Suisse nous facilite le cheminement… nous disposons moins de temps que ceux du 18ème siècle. Hormis des escales en camping le long du trajet, nous allons directement en Sicile. Nous ferons le même parcours, visitons les mêmes ruines, nous arpenterons le flanc de l’Etna pour admirer la beauté de son magma en fusion. Un spectacle inoubliable. Le ventre de la terre en ébullition, c’est un peu l’orifice d’éjection de sa digestion, la matière circulant sous nos pas sans que l’on s’en aperçoive… Quelques lieux comme celui-ci sur la planète opère sa régulation intestine. Sans eux la planète bleue n’existerait plus, elle aurait implosée.
Naples nous donna un ferry pour l’île et nous voilà en retour en ses murs. Herculanum, Pompéi auront nos visites. Double émotions, celle d’abord, qui nous impose un certain respect, de ce début de matinée d’automne où les habitants des deux cités furent engloutis par l’éruption du Vésuve. Leurs mémoires est là présentent par les objets intacts, l’état des bâtiments (qui se dégradent par des visites irrespectueuses et le manque d’entretien), la visibilité de ces lieux est un peu comme une résurrection, un livre à ciel ouvert nous contant le drame de ce jour maudit. L’autre est de savoir qu’au 18èmesiècle lors du début des fouilles, nos ancêtres passèrent ici sans doute être dans les premiers visiteurs, les pas de Malvoisin, Meunier, Benoît et les miens nous avaient précédé.
A Naples les rencontres ne sont pas toujours de bonne augure. Nous avions garé la Mercédès sur le parking d’un marché, nous allions faire quelques emplettes. A peine sortie du véhicule qu’une bande d’individu pas très catholique nous aborda, une tentative de raquette, vu que nous ne comprenions pas un traître mot du langage, du moins pas suffisamment, nous avions quand même compris le jeu qui se déroulait. Malvoisin marchandait, Benoît, Meunier refusèrent fermement toute rançon, je ne dis rien, sur ce coup je me suis senti un peu lâche.
A suivre