lundi 22 avril 2013

benoît et le grand tour (63)

 

– Descendons le dans ma cabine, il me faut opéré sa jambe pour replacer l’os, désinfecter et coudre la plaie, apposer des attelles et bander fermement le tout, à terre nous l’emmènerons à l’Hôpital.
 Un brancard est arrivé, il est glissé sous le marin, deux camarades le porte vers la cabine du chirurgien. Dans son malheur, le jeune matelot a eu de la chance, il aurait pu s’écraser sur le pont ou tomber dans la mer et s’y noyer. Le capitaine félicita Benoît, mais avant consigna l’accident sur son livre de bord.
 Le reste de la journée passa très vite, le vent avait forcit, le bateau tanguait, il fallait réduire la voilure. Ce ne fût qu’un coup de tabac passager, deux heures quand même. C’est le couchant, les hommes remettent la voile à la prise au vent.
– Si cela continu de cette façon, nous serrons à Portofino à la mi-journée, dit le capitaine, et l’avantage de la méditerranée, c’est qu’il ne faut pas attendre le jeu des marées pour rentrer dans le port.
La nuit ressemble à la précédente, belle, étoilée, le début du premier quartier de lune, juste un filet de croissant dessiné dans le ciel. C’est ce que croyait Benoît, pourtant la mer était un peu plus agitée, la proue pourtée par une vague plongea dans son creux et remonta au faîte de la suivante, certes ce n’était pas une tempête, l’écume des vagues ne s’écrasait aps sur le pont, juste un bain pour la base de la figure de proue. Benoît, qui avait sans doute l’esprit ailleurs, se réveilla et ne se sentait pas très bien… Il tenta de penser à autre choses, de regarder loin vers l’horizon, à quoi cela sert, on ne le voit pas cet horizon dans la nuit agitée, mais cette distraction commença à faire son effet quand il se porta vers l’avant du navire et s’amusa de la sensation retrouvée d’une balançoire, ici la force était plus grande et plus plongeante. Une fois l’équilibre intérieur retrouvé, il partit rejoindre le marquis dans le dortoir improvisé du carrosse, il fallait bien s’accrocher car les corps risquaient de tomber tour à tour des banquettes, enfin ils se décidèrent à s’allonger sur le plancher de l’habitacle, l’espace était étroit et serré l’un contre l’autre ne les ennuyait pas… Il ne faut pas s’attendre à les voir engager un jeu particulier, non, ils seront moins à même de se blesser, et Hubert avait peur pour sa blessure. Dormir, c’est un mot bien difficile dans ces conditions, mais le marchand de sable finit quand même par faire son œuvre. Malgré tout, la nuit fût courte, l’aube arrivait, le charivari de la nuit c’était légèrement calmé. Nos jeunes, rejoint par Meunier qui passa une mauvaise nuit, la pâleur du visage en disait plus long que trois pages d’écriture narrant sa nuit à vider ses intestins, lui n’eu pas la chance de vivre la balançoire dans le bon côté de la chose. Benoît le crayon en main, coucha sur le papier ce levé de soleil, il n’avait pas de couleur, aussi nota-t-il sur certains secteurs celles qui lui faudra déposer plus tard.



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