samedi 27 avril 2013

Benoît et le grand tour (68)

 
 Oh, le mot est fort, c’est plutôt l’inverse, elles viendront conquérir quelques pièces pour satisfaire la masculinité des deux garçons… Pas très rassuré, ils poussent la porte de l’établissement, s’installent à une table, l’aubergiste leur apporte tout de go une carafe d’un vin venant de la région Messine, ils s’en abreuvent accompagné de jambon sec et tomates. Ils auront droit à un gâteau qu’un verre aux accents Ibère, le Marsala agrémentera. Si le vignoble de Messine est ancien, remontant à l’antiquité, celui de Marsala (de la région Perspectum) est plus récent dans le temps, son implantation est du aux Aragonais, c’est pour cela que l’on retrouve un vin plus liquoreux. L’histoire des vignobles est longue, rapidement il faut remonter aux grecques et romains pour les plus anciennes exploitations  viticoles, l’invasion arabe mettra un coup frein, n’interdisant pas la culture mais n’autorisant plus son expansion. Deux cents ans plus tard, les normands prenant pieds sur l’île reprit cette culture, suivit par les aragonais les remplaçants, au XIXème siècle le phylloxera fera aussi son ravage dans les cépages, il en reste quand même une certaine quantité et comme en France c’est des cépages genre Syrah, Chardonnay, etc., qui ont remplacé les vignes détruites par cet insecte. Nos amis bien guillerets jouaient aux cartes avec des hommes du pays, des filles tournaient autour de la table, Benoît en attrapa une par la hanche et la fit asseoir sur ses genoux, Hubert ne tarda pas à l’imiter, un autre joueur aussi, les mains ne s’occupaient plus de tenir les cartes, mais plutôt courraient dans les corsages largement ouverts, incitation à d’autres jeux. C’est après avoir emprunté un dédale de couloir,  deux passages, une porte s’ouvrit pour eux en cette galante compagnie, ils se retrouvèrent comme Adam et Eve enchevêtré sous une fine couverture. Le chant mélodieux de leurs ébats ne transperçant les épaisses murailles de la demeure, ni même les cloisons séparant les pièces. C’est avec l’apparition du soleil derrière les jalousies qu’ils se mirent debout, laissant la gente féminine dans leur rêve, enfin si on peu dire, ce n’est pas le style de ces demoiselles de rêver au prince charmant, juste quelques clients pour agrémenter leur bas de laine. Ils quittèrent les lieux les bourses allégées, au sens propres comme figuré.

Le carrosse s’engagea sur les routes poussiéreuse et saoulées de soleil. Marsala une de leurs étapes petit bourg à la production de ce nectar moelleux, Benoît le nota dans l’un de ses carnets, il y a ceux où il couche ses points de vue, ses remarques, ses notes, il y a ceux où il croque les paysages, les statues, les façades d’églises ou palais, une encyclopédie pour de souvenirs qu’il partagera avec les siens. Il note la qualité, de ce vin, son coté liquoreux. Pour que le Marsala envahisse le continent il faudra attendre la fin du 18èmesiècle. 



2 commentaires:

  1. Bonsoir Covix,

    J'espère que tu as passé une bonne semaine. Je n'ai pas eu trop le temps de venir sur la blogosphère cette semaine. Je vois que ton histoire avance.

    Bonne soirée... littérature,
    Amitiés.

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    1. Bonsoir Laurent,
      cette semaine a été bien chargée, j'avance dans l'histoire, et écris en même temps la deuxième partie.
      Mercredi, défilé, pas de mode, et radio comme tous les mercredis. Je vais lâcher une partie de l'époque actuelle, vu que l'histoire oscille entre les deux.
      Bonne soirée
      @mitié

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