lundi 1 avril 2013

Benoît et le grand tour (42)

 

– Messieurs… Messieurs… cessez le combat, nous vous en prions.
  Les duellistes ne semblaient les entendre, deux échanges dont l’un bien repoussé par chacun d’eux, le deuxième était entamés, un geste d’intimidation, mouvement d’assaut, la pointe de la lame de Benoît piqua le dos de la main du jeune marquis, nul ne sut si ce dernier ne chercha pas à esquiver le coup ou pas… toujours est-il qu’il laissa tomber son arme et fit comprendre que par le sang qui coulait, l’honneur de Benoît était lavé. Tous constatèrent la blessure plus profonde qu’il n’y paraissait. Malvoisin sorti un tissus et fit un bandage autour de la main du marquis. Benoît essuya la pointe de son épée avec un mouchoir encore immaculé, il le rangea précieusement contre sa poitrine, dans sa chemise…
 Les deux garçons se saluèrent avec les épées et les rangèrent, puis leurs mains se rencontrèrent et serrèrent. Benoît n’appuya pas pour éviter d’accentuer l’hémorragie qui commençait à ce colmater. Tous rentrèrent à l’hostellerie, certes la tension avait baissé entre eux, mais une certaine distance s’était imposée de la part de Benoît. Deux jours à visiter la ville, le beau, tant dans ses murs qu’entre eux revenaient… Seul les nuitées les séparaient.


Au fur et à mesure que Berlin s’approchait d’eux la bonne humeur du départ avait reprit son sens. Quelques ébats avec des filles partagés ensembles dans les auberges, des filles croisées dans la rue ou des servantes les avaient définitivement réconciliés. Même plutôt du genre cul et chemise si je puis dire vu ce qui s’était passé…, une grande complicité, on dirait deux frères au extravagances communes.

Potsdam…lueur rouge !

Benoît avait un cerveau en éternel ébullition, il gambergeait en permanence. Dernière étape avant Potsdam, ce soir là, il admirait le corps nu du jeune marquis, celui-ci lui tournait le dos, ce regard le poussa dans ses retranchements les plus profonds. « Comment reprocher à Hubert ce que je récents en cette circonstance, chose que je me fais ailleurs, alors qu’une autre partie de mon âme pense autrement, mes anges gardiens se combattent. L’un est le fils du démon, l’autre celui de Gabriel, je ne sais pas, c’est étrange quand même, je vois Elisabeth dans ce corps nu devant mon regard. Si Gabriel ne me retenait pas, il serait culbuté,  j’en jouirai.. Loin de moi satanique pensée ».


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