vendredi 5 avril 2013

Benoît et le grand tour (46)

 
« Rester calme, rester calme, facile à dire dans une telle circonstance, c’est bien des propos de militaires, restez calme »
Durant son retour Benoit faisait travailler son imagination, il était loin de ce qui l’attendait.

 Dans la cour une effervescence peu commune à cette heure de la matinée. Benoît sauta au sol, suivit du militaire qui le prit par le bras. Meunier était assis sur un banc de pierre auprès de la porte de l’établissement, son visage était décomposé, blanc, livide, il tremblait, portant sa tête entre ses mains et marmonnait des choses incompréhensibles, il ne vit même pas les deux hommes rentrer dans la pièce commune. D'autres soldats se tenaient debout devant l’escalier, Malvoisin appuyé sur la rambarde semblait attendre quelqu’un, une nouvelle…son visage affichait une certaine préoccupation. L’homme en uniforme qui l’avait ramené ici l’invita à monter vers l’étage. Le cocher le voyant se précipita sur lui…
– Dieu soit loué, vous êtes revenu… un grand malheur est arrivé…
Et Malvoisin, pourtant pas du genre tendre, avait les larmes dans le coin des yeux. Benoît devint livide à vue d’œil, il semblait comprendre la situation.

– Que c’est il passé ? Dites le moi, vite, dites le moi.
–Monsieur est sans connaissance, baignant dans son sang. On le retrouva une dague, à la main, planté dans son corps, une servante qui entrai à ce moment là à tout vue, mais ne pue empêcher le geste, elle eue le temps de prévenir, mais elle est aussi blessée dans son âme, elle délire dans une pièce à l’abri des regards.

 Benoît avait sentit ses jambes le quitter, il se ressaisi, Malvoisin ouvrit la porte, Benoît hésita… entra. Un médecin finissait d’officier sur la blessure assez grave pour que le jeune marquis soit dans un sommeil profond. Il avait été transporté sur la table, le temps que l’on change la literie qui était à terre et rougie de son sang.
– C’est arrivé quand ?
– Presqu’à moitié d’heure après votre départ.
– Fichtre !.
Benoît ne savait plus quoi dire, une grande émotion l’avait envahie, une douleur. Le médecin, le soldat, Malvoisin et lui le remirent sur le lit.

 Les yeux humides, Benoît prit la main du marquis, la serra délicatement, avec tendresse dans la sienne, il la caressait aussi. Son regard balayait le corps, partait du visage à la trace du coup qui avait rougie le bandage, vers sa main aussi, main froide, molle. 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire