mardi 23 avril 2013

Benoît et le grand tour (64)

 
– Dommage que je n’ai pas de couleurs, mais bon ce stratagème m’aidera à le fignoler plus tard.
– Tu sais Benoît, il faut vraiment le stricte minimum, alors tu as eu raison d’éviter de t’encombrer des couleurs, et puis l’imagination en plus, et cela on peut te faire confiance, n’est-ce pas Monsieur Meunier ?
– Vous avez raison Monsieur le Marquis.
Le sommeil avait poussé son élan vers le zénith, à l’horizon des ombres s’élevaient au-dessus de l’onde légèrement mouvementée, au fur et à mesure que le transporteur s’en rapprochait, ses zombies terrestres prenaient formes, la côte était plus franche. Les contreforts de l’Italie, de Ligure plus précisément ce profilait, au loin Portofino émergeait. Le barreur bifurqua pour prendre un meilleur axe afin d’entrer dans le port, le bosco donne des ordres pour faire hisser les voiles, ne laissant que celles nécessaires à la manœuvre pour naviguer dans le port, le navire ralentit son allure, la misaine portée en ris, c’elle de l’artimon devrait suffire pour accoster. Le Ligure passa très près de la Santa Familia, les capitaines se saluèrent, quelques marins qui se connaissent aussi, le navire était à deux doigts du quai,  agiles comme des singes, deux mousses sautèrent à terre et s’emparèrent des cordages jetés par des matelots, ils les amarrèrent aux bittes, les gabiers finissaient de hisser les voiles, de les accrocher aux vergues. L’ancre est jetée, les quais, plutôt des pontons solidement installé sur le fond marin accueil le Ligura. Deux passerelles furent déposées entre le navire et le ponton. Les débardeurs ou ‘portefaix’, comme on les nommaient à Marseille, prirent le pont d’assaut, ils le débarrassèrent du carrosse, Malvoisin qui avait descendu les chevaux, les fit trotter sur la terre ferme pour leur dégourdir les jambes avant de gagner l’autre navire. Les deux capitaines discutaient vivement et cordialement, pas un mot plus haut que l’autre, c’était un échange très latin, riche, ils se serrèrent la main comme si un accord avait été conclu. Des brancardiers descendirent le jeune gabier qui avait la jambe cassé, il sera transporté sur une charrette à l’hôpital où les médecins se pencherons sur son cas. Les débardeurs avaient portée les malles sur le second transporteur, c’était là le marchandage entre les deux capitaines. Le bosco du Ligura donna un coup de sifflet, une certaine longueur, une certaine tonalité, il ne fallut pas deux minutes pour que l’équipage au complet se retrouva sur le pont juste avant les passerelles, le capitaine qui était revenu à bord, accompagna Benoît, Hubert et Meunier vers elles. 



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